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Actualités - CHRONOLOGIES

Commémoration - Messe sous haute surveillance à Achrafieh - Mgr Abou Jaoudé : « Béchir rêvait d’une armée qui se fasse respecter sans terroriser »

Malgré le déploiement massif de l’armée, des FSI, de la brigade antiémeute, et des pompiers, Achrafieh – comme chaque année – était fidèle au rendez-vous. Plus de 3 000 personnes ont commémoré, sous haute surveillance, le dix-neuvième anniversaire de l’assassinat du président Béchir Gemayel et de ses compagnons. Et comme chaque année, la marche qui traverse la place Sassine pour arriver à l’ancien siège du parti Kataëb où le président martyr a péri s’est transformée en renouvellement spontané de l’engagement des militants Kataëb et FL. Le déploiement de l’armée a commencé dans tous les secteurs d’Achrafieh à midi. Des barrages ont été dressés sur l’autoroute de Dora, à Sin el-Fil et dans le secteur Est de la capitale, au niveau de la Voix du Liban. C’est par des salves que la foule a accueilli, sur le parvis de l’église Notre-Dame de la Médaille miraculeuse du couvent des pères lazaristes ; l’ancien président Amine Gemayel et son fils Pierre, Nadim Béchir Gemayel, qui menait à pied un groupe de supporters, et Solange Gemayel au volant de sa voiture accompagnée de sa fille Youmna. Brandissant des drapeaux Kataëb et FL ainsi que des photos du président assassiné et du chef des FL emprisonné, et scandant les slogans «Béchir est vivant en nous» et «Liberté à Geagea», les jeunes militants ont réussi à observer, à la demande de l’épouse du président assassiné, une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de New York. La messe a regroupé des représentants des principaux courant de l’opposition, notamment le chef du PNL Dory Chamoun, applaudi par la foule, l’épouse du chef des FL emprisonné, Sethrida Samir Geagea, ovationnée à son arrivée à l’église, le porte-parole du CPL le général Nadim Lteif et plusieurs compagnons fidèles de Béchir, notamment l’ancien candidat aux législatives Massoud Achkar. Le ministre Georges Frem, le ministre Michel Pharaon et le député Antoine Haddad représentaient respectivement le chef de l’État, le Premier ministre et le président de la Chambre. Musclée. C’est l’adjectif qui sied le mieux à l’homélie prononcée par le vicaire général maronite Mgr Roland Abou Jaoudé, représentant le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, qui a déclaré que l’engagement politique du président martyr était comme une application des commandements évangéliques. «Béchir Gemayel a lutté et a résisté pour la libération de son pays, un pays avec ses frontières reconnues sur le plan international, un pays et non une république bananière. Une patrie pour tous les fils du Liban, chrétiens et musulmans», a indiqué Mgr Abou Jaoudé. «Il a pris la responsabilité d’organiser une résistance armée, formant les jeunes au combat, il leur a insufflé la force, les principes patriotiques et les valeurs spirituelles», a-t-il souligné en poursuivant qu’ils (les jeunes) «restent fidèles au legs de Béchir». Le président martyr est «devenu le symbole de la résistance chrétienne ; il a bien mérité son titre de chef», a-t-il en citant des discours de Béchir Gemayel qui voulait que les Libanais soient «les maîtres du territoire et de la décision. Nous étions en danger et nous avons résisté. Nous avons donné 5 000 martyrs pour que le Liban demeure libre. J’espère que l’armée et l’Administration pourront suivre le même chemin afin de préserver la dignité et la liberté que nous avons pu assurer durant huit ans de lutte». Poursuivant son homélie politisée, entrecoupée à plusieurs reprises d’applaudissements, Mgr Abou Jaoudé a indiqué que «Béchir Gemayel a mis en garde contre la corruption de l’Administration et il rêvait d’une armée qui se fasse respecter sans terroriser». «Béchir est mort en martyr en sorte qu’on peut lui appliquer les paroles du Christ : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent pas tuer l’âme», a-t-il souligné en conclusion. Nadim Gemayel, qui a eu droit, comme chaque année, à une ovation debout, en récitant son intention, a indiqué : «Seigneur donnez-nous la force de respecter l’opinion d’autrui ; quand le gouvernement a démissionné, nous avons versé notre sang en luttant pour le pays. Sans nos actes héroïques, le Liban aurait été appelé Palestine aujourd’hui». «Les arrestations et les interrogatoires, que même les régimes staliniens ont oubliées, n’effraient personne. Ce n’est donc pas une catastrophe si nous sommes torturés pour notre patriotisme», a-t-il dit en poursuivant que «ce n’est pas ainsi qu’ils nous pousseront au mutisme et à l’émigration». À la fin de la messe, la foule a suivi la famille de Béchir Gemayel jusqu’au lieu de l’attentat, où des gerbes des fleurs ont été déposées, parmi lesquelles une couronne au nom du parti Kataëb déposée par le député Antoine Ghanem. Hier, comme chaque année depuis dix-neuf ans, Achrafieh a rendu hommage au président martyr et à ses compagnons. Les restaurants de la place Sassine ont fermé leurs portes à 16 heures 10, le moment de l’attentat de 1982, alors que des habitants du secteur se sont rassemblés sur les trottoirs et les balcons pour applaudir la marche, qui s’est effectuée sur fond de chansons partisanes, de slogans militants…et sous très haute surveillance.
Malgré le déploiement massif de l’armée, des FSI, de la brigade antiémeute, et des pompiers, Achrafieh – comme chaque année – était fidèle au rendez-vous. Plus de 3 000 personnes ont commémoré, sous haute surveillance, le dix-neuvième anniversaire de l’assassinat du président Béchir Gemayel et de ses compagnons. Et comme chaque année, la marche qui traverse la...