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Actualités - CHRONOLOGIES

Le Premier ministre israélien : « Le président de l’Autorité est notre Ben Laden » - Arafat essaie de limiter la casse, Sharon se frotte les mains

Le président palestinien Yasser Arafat essayait toujours frénétiquement hier de limiter la casse résultant des attentats terroristes contre les États-Unis, alors que le Premier ministre israélien Ariel Sharon continuait de tirer l’avantage politique maximum de la situation. Dernier épisode dans les tentatives parfois maladroites de M. Arafat pour améliorer l’image des Palestiniens auprès des États-Unis : il a proposé jeudi que les pays arabes participent à la coalition internationale antiterroriste que Washington essaie actuellement de mettre sur pied. La veille, il avait fait un geste encore plus symbolique en donnant son sang dans le principal hôpital de Gaza au bénéfice des victimes des attaques de mardi contre New York et Washington. Il a précisé à cette occasion qu’il s’agissait du début d’une campagne pour recueillir du sang destiné aux victimes, avant de lancer par trois fois, en anglais, à l’adresse du peuple américain : «Dieu vous bénisse». Hier matin, toutes les écoles palestiniennes ont fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes. Parallèlement, les dirigeants et organismes palestiniens les plus divers se bousculent presque pour condamner les attentats dans les termes les plus fermes et exprimer leur solidarité avec le peuple américain. Ces efforts valent à M. Arafat des remarques ironiques et méprisantes dans la presse israélienne, qui les trouve pathétiques. Le quotidien Yediot Aharonot voit ainsi dans cette donation de sang soigneusement mise en scène pour les caméras «une apparition théâtrale. Il joue les flagorneurs devant les caméras avec son don du sang, mais il n’a pas compris la position stratégique américaine fondamentale : vous êtes avec moi ou contre moi», poursuit le journal. Le premier attentat-suicide d’un mouvement palestinien intégriste risque effectivement de constituer un désastre politique pour M. Arafat, qui doit donc mettre la plus grande distance possible entre lui et tout ce qui, de près ou de loin, relève du terrorisme. Dès mardi soir, les services de sécurité de l’Autorité palestinienne avaient eu recours aux menaces pour empêcher la presse étrangère de photographier ou de filmer les scènes de joie provoquées dans plusieurs villes de Cisjordanie par l’annonce des attentats. Une responsable palestinienne, Hanane Achraoui, a affirmé que ces célébrations n’étaient qu’une «réaction minoritaire», mais il ne fait aucun doute que ces images, dont certaines avaient pu être diffusées, resteront gravées dans les esprits, surtout en Amérique. Dans cette bataille permanente de l’image entre Israël et les Palestiniens, l’État juif sort donc grandissime vainqueur, comme cela s’était déjà produit en juin après un attentat-suicide du Hamas qui avait fauché 21 jeunes gens devant une discothèque de Tel-Aviv et suscité la révulsion du monde. Désireux d’enfoncer le clou, M. Sharon a de nouveau comparé mercredi M. Arafat au terroriste d’origine séoudienne Oussama ben Laden, suspect numéro un des attentats de mardi. «À chacun son Ben Laden (...). Le nôtre s’appelle Yasser Arafat», a affirmé M. Sharon au secrétaire d’État Colin Powell lors d’un entretien téléphonique. Le porte-parole de M. Sharon, Raanan Gissin, a confirmé que le Premier ministre avait bien tenu ces propos. «Il n’y a aucun doute que rien n’est plus comme avant depuis le 11 septembre», a poursuivi M. Gissin. Pour Israël, il y a désormais d’un côté les pays qui combattent le terrorisme et de l’autre les mouvements terroristes et ceux qui les soutiennent. «Il n’y a plus de zone grise. Il y a une ligne de partage claire. On peut être d’un côté ou de l’autre, mais il faut faire un choix. C’est à lui (Arafat) de décider», a conclu M. Gissin.
Le président palestinien Yasser Arafat essayait toujours frénétiquement hier de limiter la casse résultant des attentats terroristes contre les États-Unis, alors que le Premier ministre israélien Ariel Sharon continuait de tirer l’avantage politique maximum de la situation. Dernier épisode dans les tentatives parfois maladroites de M. Arafat pour améliorer l’image des...