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Actualités - CHRONOLOGIES

DRAME - Walid Joseph Iskandar et Boutros Gerges Hachem parmi les victimes - Deux Libanais à bord du premier avion-suicide de New York

Deux Libanais, Walid Joseph Iskandar et Boutros Gerges Hachem, avaient pris, mardi matin, à l’aéroport de Boston, le vol numéro 11 de la compagnie American Airlines, le Boeing B757, qui a été le premier à percuter l’une des tours jumelles du World Trade Center. Boutros Hachem, 40 ans, originaire de Akoura, était marié à sa cousine libanaise et vivait à Boston. Il était père de deux enfants en bas âge. Walid Iskandar, 34 ans, se rendait chez ses parents à Los Angeles. Il devait leur présenter sa fiancée. Le jeune homme, expert financier à Londres, était en vacances. Boutros Hachem, émigré avec sa famille depuis plus de 25 ans aux États-Unis, rêvait de revenir un jour au Liban, «mais c’est la situation économique du pays qui l’a empêché de rentrer définitivement», indique son cousin Khaled Hachem. Ingénieur en informatique, Boutros passait tous les deux ans des vacances d’un mois avec sa famille dans son village de Akoura. Marié avec Rita, une cousine libanaise, depuis 1985, également originaire de cette localité du caza de Jbeil, il était le père de deux enfants : Christopher 11 ans et Patrick 9 ans. «De par son travail d’expert en informatique auprès de l’entreprise américaine Teradyne, il voyageait souvent à l’intérieur des États-Unis», ajoute son cousin. Et mardi dernier, c’était – comme d’habitude – un voyage d’affaires qui l’a obligé à prendre le vol 11 de la compagnie American Airlines. Cet été Boutros devait passer ses vacances au Liban, mais il avait changé d’avis à la dernière minute en remettant son voyage à l’année prochaine. À aucun moment, la branche libanaise de la famille n’a pensé que leur cousin et neveu aurait pu perdre la vie à bord de l’avion qui a percuté l’une des tours jumelles. «Nous avions pensé surtout à des amis et des parents qui travaillent à Manhattan», relève le cousin de la victime. Walid devait séjourner à Beyrouth en octobre Maroun Iskandar, l’oncle de Walid Iskandar, ne veut pas croire la nouvelle. «Ma raison me dit que Walid n’a pas survécu à l’accident, mais mon cœur ne perd pas espoir», indique-t-il, à son bureau à Sin el-Fil, la voix nouée de tristesse. Il raconte que le nom de son neveu figurait sur la liste des passagers communiquée hier par la compagnie American Airlines mais «le gouvernement américain n’a pas encore officiellement confirmé la disparition», dit-il en essayant de comprendre comment et pourquoi la vie d’une personne, d’une famille entière, peut basculer en une fraction de seconde. Walid Joseph Iskandar venait d’avoir 34 ans. Expert financier, il avait brillamment effectué des études à l’Université de Harvard et travaillait depuis au sein de l’entreprise américaine Monitor. Walid a été recruté par la compagnie financière américaine alors qu’il achevait son MBA. L’entreprise lui proposera ensuite de devenir son partenaire. Depuis un an, il occupait le poste de directeur du bureau de Monitor à Londres. Établi aux États-Unis avec sa famille en 1984 alors qu’il était adolescent, Walid n’a jamais coupé les ponts avec le Liban. Chaque fois qu’il effectuait un voyage d’affaires dans la région, il passait quelques jours au pays. «Il n’a jamais oublié l’un des anniversaires de ses nombreux oncles et tantes ; il nous envoyait tout le temps des e-mail pour marquer l’occasion», raconte Maroun en montrant le tout dernier courrier électronique de son neveu, daté du 2 septembre dernier. Il lui annonçait son arrivée à Beyrouth (de Londres), le 16 octobre prochain. Walid était une personne ordonnée, bien organisée. La place à bord du vol 11 de mardi dernier, il l’avait réservée un mois à l’avance. D’ailleurs, il était très enthousiaste, impatient de présenter sa fiancée et collègue sud-africaine Nicolette à sa famille, notamment son frère Sany, ingénieur établi à Boston, et ses parents Joseph et Samia ainsi que sa sœur May qui habitent Los Angeles. Il ne voulait pas décevoir sa famille qui l’attendait En août dernier, il avait quitté son bureau de la City pour un mois de vacances. Première destination : la Grèce. Il avait décidé de choisir dès à présent une église de l’île de Santorin où il devait se marier le 29 juin 2002. Walid avait inspecté et réservé l’hôtel où seront logés les invités de l’été prochain. À l’issue de son séjour sur la petite île grecque, le jeune Libanais se rend avec sa fiancée à Boston. Il passera quelques jours chez Sany son frère aîné. Mardi matin, à 8 heures (heure de New York) il a pris le vol numéro 11 de la compagnie American Airlines de Boston à Los Angeles, qui n’arrivera jamais à destination. Walid avait réservé deux places, dont l’une était destinée à sa fiancée. Mais Nicolette n’avait pas achevé son travail dans la capitale du Massachusetts. Et Walid ne voulait pas décevoir ses parents qui l’attendaient à 11 heures ( heure de Los Angeles) dans la capitale de la Californie. De plus, il détestait annuler des réservations. C’est donc seul qu’il prendra l’avion qui sera le premier à percuter le Word Trade Center. Sa fiancée devait prendre un vol pour la même destination californienne le lendemain. Joseph, le père de Walid, ingénieur à la retraite établi à Los Angeles, parlait au téléphone avec son frère Maroun, à Beyrouth, quand le deuxième avion a percuté l’une des tours jumelles. Joseph n’avait pas dormi de la nuit. Il s’était réveillé à 4 heures du matin. «Je l’ai appelé quand j’ai vu les premiers moments de direct à CNN, pour lui demander ce qui se passe à New York et on était au téléphone quand on a vu ensemble, retransmis en direct, le deuxième avion percuter la deuxième tour. Il m’a raconté qu’il devait aller à l’aéroport pour attendre Walid qui arrive de Boston», raconte Maroun qui a rappelé son frère à 16 heures 30 (heure de Beyrouth). Mais Joseph était incapable de parler. Il n’a fait qu’annoncer une nouvelle : «Walid était à bord du premier avion». Cette information sera confirmée par la compagnie American Airlines qui a publié le nom des passagers ayant pris le vol numéro 11 de Boston à Los Angeles. Walid croquait la vie à pleines dents. Il avait fait presque le tour du monde ; il avait une prédilection pour les destinations exotiques. Sportif chevronné, il aimait le ski nautique, la bicyclette et la natation. Il appréciait le bon vin et les grands hôtels. C’était aussi un jeune homme discipliné et brillant. Walid restait très attaché à sa famille, à chaque voyage d’affaires aux États-Unis, il s’arrangeait pour voir son frère à Boston et ses parents à Los Angeles. Mardi dernier en prenant le vol numéro 11 de l’American Airlines, Walid Joseph Iskandar avait choisi de poursuivre ses vacances et non de prolonger un séjour d’affaires auprès de sa famille. Il devait rester quelques jours avec ses parents avant de s’envoler pour une destination d’Amérique latine afin de poursuivre son mois de congé.
Deux Libanais, Walid Joseph Iskandar et Boutros Gerges Hachem, avaient pris, mardi matin, à l’aéroport de Boston, le vol numéro 11 de la compagnie American Airlines, le Boeing B757, qui a été le premier à percuter l’une des tours jumelles du World Trade Center. Boutros Hachem, 40 ans, originaire de Akoura, était marié à sa cousine libanaise et vivait à Boston. Il était...