Trafic aérien - Perturbations hier et, peut-être, aujourd’hui - Des compagnies aériennes - européennes annulent leurs vols vers Beyrouth et d’autres pays du M-O

Plusieurs compagnies aériennes européennes ont suspendu dès hier leurs vols vers certains pays du Moyen-Orient, y compris le Liban, en réaction aux attentats terroristes qui ont frappé le cœur des États-Unis mardi. Selon des informations diffusées par l’AIB, sept compagnies avaient annoncé leur volonté de suspendre leurs vols vers plusieurs capitales de la région, dont Beyrouth, «sans préciser une date pour la reprise des liaisons aériennes avec la région» : Swissair, Sabena, British Airways, KLM, Lufthansa, Alitalia et Malev. Toujours selon l’AIB, «les passagers à bord des appareils de ces compagnies ont été notifiés dans la soirée d’hier (mardi) par les bureaux de réservations». Toutefois, British Airways, la compagnie britannique, a publié hier un communiqué officiel démentant l’information selon laquelle elle aurait interrompu ses vols vers et à partir de Beyrouth. «Nos vols sont maintenus et aucun changement n’a été apporté aux horaires, précise le communiqué. Le vol d’aujourd’hui (hier) a quitté Beyrouth à l’heure, transportant 124 passagers vers Londres». En ce qui concerne les autres compagnies, leurs représentants nous ont appris que leurs décisions allaient être prises au jour le jour. Cependant, l’AIB a confirmé hier à L’Orient-Le Jour que les vols de ces compagnies ne doivent pas reprendre aujourd’hui en principe. Pour sa part, la compagnie allemande Lufthansa avait annoncé mardi qu’elle suspendait ses vols dans la soirée à destination de Tel-Aviv, Beyrouth et Amman. La compagnie italienne Alitalia a décidé hier de suspendre pour la journée, «par mesure de précaution», ses liaisons directes avec l’Égypte, Israël, la Syrie, le Liban, la Jordanie et l’Iran. Il faut préciser qu’Alitalia n’avait en tout cas pas de vol prévu vers la capitale libanaise hier, selon des sources de l’AIB. Le service de presse de la compagnie a précisé que «l’annulation de ces liaisons découle surtout des mesures de sécurité prises dans plusieurs de ces pays». Israël avait en effet fermé mardi soir, pour 24 heures, son espace aérien aux appareils des compagnies étrangères. Par ailleurs, les compagnies suisse et belge, Swissair et Sabena, ont également pris des mesures de précaution, annulant leurs vols hier et ceux prévus pour aujourd’hui pour Beyrouth. L’avion de Swissair qui devait atterrir sur les pistes de l’AIB à 2h35 hier n’est pas venu, et celui prévu pour 2h30 aujourd’hui a été également annulé. Un vol de la compagnie hollandaise KLM a été annulé aussi : l’avion devait atterrir à Beyrouth à 0h45 mercredi. Par ailleurs, un communiqué de l’AIB a précisé que des mesures de sécurité renforcées continuaient à être prises à l’aéroport, et que le trafic des compagnies libanaise, arabes et européennes (qui ne figurent pas sur la liste citée plus haut) s’est déroulé normalement, sans perturbations d’horaires. Annulations de réservations d’hôtels Les perturbations des vols et le sentiment d’insécurité mondial qui a suivi les attentats terroristes perpétrés contre les États-Unis ont également eu un impact sur le taux d’occupation des hôtels à Beyrouth. Plusieurs grands hôtels de la capitale, contactés par L’Orient-Le Jour, ont affirmé avoir été notifiés d’annulations de réservations depuis hier, et pour les quelques jours à venir. Ces annulations ont varié en proportion : bien que peu d’établissements aient pu nous fournir des chiffres exacts, certains ont estimé la situation «très grave», d’autres ont fait état de quelques annulations seulement. Mais personne n’a apparemment été épargné. Les clients qui ont annulé leurs réservations devaient venir d’Europe ou des pays d’Amérique majoritairement, mais quelques Arabes figuraient également dans cette catégorie. Les conséquences de ces événements dramatiques sur le secteur de l’hôtellerie (et celui du tourisme en général) ne sont cependant pas calculables pour le moment. Comme l’indique un des directeurs interrogés, «il ne faut pas seulement tenir compte des annulations enregistrées ces quelques jours, mais se dire que même les réservations à venir sont probablement compromises, ce qui aura un impact sur le taux d’occupation des hôtels de la capitale dans l’avenir proche». Autre fait à signaler : les départs précoces de certains clients une fois la nouvelle des attentats connue, dans une partie des établissements auprès desquels des informations ont été recueillies. Là aussi, les personnes concernées comptent quelques Arabes, mais surtout des Européens. Enfin, il faut préciser que ce sont surtout les hôtels de la capitale, apparemment, qui ont souffert des conséquences du désastre qui a jeté son ombre sur le monde entier. Pour les établissements situés hors de Beyrouth, notamment en montagne, la saison des vacances touche dans tous les cas à sa fin.