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Actualités - CHRONOLOGIES

La physionomie des marchés - Beyrouth : c’est toujours le statu quo

Le décor est resté le même sur le marché des changes de Beyrouth hier, avec comme corollaire la persistance d’une demande, quoique commerciale, du dollar en l’absence du moindre intérêt à l’offre en dehors de la Banque du Liban (BDL). Dans ce contexte, cette dernière continuait à être la principale, sinon l’unique contrepartie à la vente de cette monnaie au point supérieur de sa fourchette d’intervention maintenu en l’état, comme le bas de cette fourchette, soit entre 1 501,00 et 1 514,00 LL. Cela étant, le billet vert, qui a été fixé au taux moyen indicatif de 1 507,50 LL, comme depuis déjà deux ans, devait être effectivement négocié à 1 514,00 LL, comme depuis février dernier, en raison de la pénurie d’offre en dehors de la BDL. Mais, compte tenu du potentiel toujours limité de la demande en cette monnaie à des fins commerciales, le volume des échanges de la journée d’hier n’aurait pas dépassé quelque 15 millions de dollars, presque entièrement placés à la vente par la BDL à 1 514,00 LL, à en croire les milieux cambistes. Les attentats antiaméricains ont pesé sur le dollar À l’étranger, les marchés financiers internationaux ont été en plein désarroi hier après les attentats qui ont frappé le World Trade Center, qui abrite les sièges de grandes banques et de maisons de courtage à New York, ainsi que le Pentagone. Les marchés américains d’actions et de matières premières ainsi que les banques et les maisons de courtage ont incessamment suspendu leurs activités, pendant que les marchés européens subissaient de plein fouet la détérioration de la situation sécuritaire aux États-Unis. Le billet vert a été, en effet, la principale victime, permettant à l’euro de briser à la hausse le seuil de 0,91 dollar, sous lequel il s’était replié le 31 août dernier. Le yen, le franc suisse et le sterling ont profité également des inquiétudes des cambistes au sujet de la situation des États-Unis. La plupart des analystes estiment que ces événements auront des conséquences désastreuses sur l’économie américaine pour les mois à venir. «C’est un désastre. C’est une attaque au cœur du capitalisme mondial», a estimé hier une note de la banque HSBC. «Il est possible que l’on entre dans une période de récession maintenant, car les risques vont augmenter partout, les coûts des affaires vont s’accroître aussi du fait des problèmes de sécurité», a-t-elle ajouté. D’un autre côté, une analyse de la Commerzbank a souligné que «le monde est plongé dans l’incertitude sur l’évolution de l’économie de part et d’autre de l’Atlantique et du Pacifique et sur les réactions américaines». Mais il faut quand même préciser que les volumes des échanges ont été réduits hier, les cambistes étant partout sous le choc et n’osant pas trop bouger pour le moment. Dans ces conditions, le dollar devait être la devise la plus durement touchée tandis que les grands bénéficiaires ont été l’euro, le yen, le franc suisse et dans une certaine mesure le sterling. La monnaie unique européenne s’est donc brusquement reprise au-dessus du seuil de 0,91 dollar après la diffusion des premières images montrant l’incendie puis l’effondrement des deux tours du World Trade Center à New York qui ont fait craindre un bilan d’une exceptionnelle gravité. La devise a poursuivi son ascension par la suite, notamment après que le président américain George W. Bush eut déclaré que les incendies étaient le résultat d’une attaque terroriste. La réaction instinctive des investisseurs de par le monde a été de vendre du dollar au profit de l’euro, les marchés craignant surtout la réaction du gouvernement américain à ces attentats. Dans ce chaos, les devises européennes pourraient être perçues comme des valeurs refuges aux dépens du billet vert. Cela étant et abstraction faite de l’annonce par la Réserve fédérale américaine (Fed) qu’elle est prête à fournir des facilités de crédit au taux d’escompte pour satisfaire les besoins en liquidités des banques, le dollar s’est finalement négocié à Londres sur un ton faible comme suit : – 0,9165 pour un euro contre 0,8980, la veille à New York – 1,4770 pour un sterling contre 1,4580 – 2,0905 DM contre 2,1780 – 7,1570 FF contre 7,3045 – 1,6400 FS contre 1,6885 – 2 112,65 lires contre 2 156,20 – 119,00 yens contre 121,05. Bourse de Beyrouth : en léger repli À la Bourse de Beyrouth, la tendance était légèrement à la baisse hier avec le repli des actions des Ciments libanais de 12/32 à 11/32 dollar, les autres valeurs ayant fait l’objet de transactions sur le restant de la cote ayant reproduit leurs derniers cours de la veille. En effet, l’indice général Lispi de toutes les valeurs libanaises cotées a cédé 0,05 % à 54,01 points, alors que l’indice partiel LIBX des valeurs bancaires s’est maintenu à 121,85 points. Ce mouvement s’est produit dans un volume d’échanges modérément étoffé avec au total 88 697 actions d’une valeur de 152 500 dollars seulement. Effondrement des Bourses européennes Alors que les marchés américains étaient fermés hier, après les attentats commis aux États-Unis, les Bourses européennes se sont dans leur ensemble effondrées mardi à la suite des attentats meurtriers perpétrés aux États-Unis, les valeurs de l’assurance plongeant tandis que les pétrolières faisaient un bond. À la clôture des principales places européennes, l’indice FTSE Eurotop 300 paneuropéen perdait 76,47 points, soit 6,48 %, à 1 103,06, et le DJ Stoxx 50 des valeurs de la zone euro abandonnait 236,43 points, soit 6,87 %, à 3 204,22. La Bourse de Paris a cédé 7,4 % pour enfoncer les 4 100 points à 4 059,75. Celle de Londres a perdu 5,7 % et enregistré sa plus forte perte en points en une séance depuis octobre 1987. À la même heure, la Bourse de Francfort chutait de 8,50 %. Les marchés se sont pratiquement arrêtés d’eux-mêmes après les événements survenus outre-Atlantique. Wall Street est restée fermée. Le London Stock Exchange a évacué par précaution l’immeuble qui abrite la Bourse, la plus grande d’Europe, mais a continué à traiter jusqu’à la clôture des transactions. Les valeurs de l’assurance ont été les plus durement touchées, à l’image de Munich Re, Allianz, Swiss Re, Royal & Sun Alliance et Axa qui ont toutes abandonné plus de 10 %. Sans surprise, les valeurs pétrolières ont en revanche progressé. «Si c’est le début d’une campagne terroriste lancée contre des édifices américains symboliques, cela pourrait influencer les prix du pétrole et expliquer la ruée vers le marché-refuge des emprunts américains», a déclaré Andrew Milligan, de Standard Life. Sur l’IPE, le contrat Brent du pétrole a gagné plus de trois dollars par baril et se traitait à quelque 32 dollars le baril. L’indice de l’énergie s’est adjugé 2 %. BP s’est octroyé 4,9 %, Shell 2,2 % et TotalFinaElf 0,1 %. Les compagnies aériennes, après la perte de quatre appareils par American Airlines et United Airlines dans les attentats, ont également été très affectées, entraînant une baisse de 9,7 % du compartiment. British Airways a cédé 21 %, Lufthansa 18 % et Air France 16 %, alors que tous les vols d’Europe à destination des États-Unis étaient suspendus. Tokyo : clôture en hausse Les valeurs japonaises ont terminé en hausse mardi, la reprise du Nasdaq la veille aux États-Unis ayant quelque peu rasséréné les investisseurs, sans pour autant que cela ait déclenché une vague d’achat tous azimuts. L’indice Nikkei 225 s’est immobilisé sur un gain de 0,95 % ou 97,26 points à 10 292,95 points, après une chute de 3,05 % lundi, tandis que l’indice Topix, qui regroupe toutes les valeurs de la première section, ne progressait que légèrement de 0,20 % ou 2,14 points, à 1 058,12 points. «Le rebond du Nikkei est principalement technique. Il a été déclenché par des rachats de positions à découvert dans le secteur technologique après le rebond pas très convaincant du Nasdaq», a expliqué Zenshiro Mizuno, responsable actions chez Marusan Securities. Sur le front des valeurs, le fabricant d’appareils de test pour les semi-conducteurs Advantest a terminé en hausse de 6,39 % à 6 490 yens, après avoir touché lundi son cours le plus bas depuis près de trois ans hier. L’opérateur NTT DoCoMo, numéro un de la téléphonie mobile au Japon, a progressé de 1,64 % à 1,24 million de yens après avoir touché son plus bas lundi. Toujours aux technologiques, le fabricant de semi-conducteurs Rohm Co a gagné 8,09 % à 13 900 yens tandis que le fabricant de composants électroniques Kyocera s’adjugeait 4,93 % à 8 090 yens. Les banques ont en revanche terminé en baisse, les investisseurs continuant à s’inquiéter de leurs problèmes de créances douteuses. La première banque mondiale en termes d’actifs, Mizuho Holdings, a reculé de 1,5 % à 525 000 yens tandis que Sumitomo Mitsui Banking perdait 1,77 % à 997 yens. La réduction des perspectives de la dette du Japon par l’agence de notation Standard and Poor’s ne semble pas avoir eu d’influence sur le marché. «C’est la seconde annonce de ce genre (après celle de Moody’s la semaine dernière) et c’est une chose qu’on attendait à un moment ou à un autre».
Le décor est resté le même sur le marché des changes de Beyrouth hier, avec comme corollaire la persistance d’une demande, quoique commerciale, du dollar en l’absence du moindre intérêt à l’offre en dehors de la Banque du Liban (BDL). Dans ce contexte, cette dernière continuait à être la principale, sinon l’unique contrepartie à la vente de cette monnaie au point...