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Actualités - CHRONOLOGIES

Déjeuner - débat - Jean-Louis Cardahi invité de la Chambre internationale de commerce et d’industrie - Liban Télécom avant la fin de 2001

Le processus de régulation et de réorganisation du secteur des télécoms est lent. Le ministre en charge de ce département Jean-Louis Cardahi est conscient de la gravité de la situation surtout qu’il s’agit d’un secteur en perpétuelle mutation sur le plan international. Mais il ne peut en être autrement, la législation libanaise en vigueur prévoyant des procédures compliquées et une modification même minime des tarifs des communications ou des conditions d’obtention d’une ligne téléphonique exigeant un décret et l’approbation du Conseil d’État. «À ce niveau, dira-t-il ironiquement, un agent commercial de France Télécom a des prérogatives plus importantes que les miens pour trancher la question». Cela n’empêche pas M. Cardahi de mettre la barre haute et de se fixer des délais. Il espère mettre à la vente les actions de Liban Télécom au cours de 2002. L’État n’est pas en mesure de faire les investissements dynamiques nécessaires pour suivre l’évolution dans le monde de ce secteur. Le ministre répétera plus d’une fois, au cours de son intervention au déjeuner-débat organisé hier par la Chambre internationale de commerce et d’industrie représentée par son président Adnan Kassar, son vice-président Assaad Sawaya et son secrétaire général Louis Hobeïka, que l’objectif du gouvernement n’est pas de briser le monopole de l’État sur les télécoms et de le transférer au secteur privé. Il s’agit d’ouvrir le marché des télécommunications qui a prouvé dans le monde entier que c’est un secteur porteur et peut contribuer à une croissance des économies nationales. Toujours est-il que l’accès du privé à ce secteur devrait s’effectuer dans un environnement régulé. «La modernisation des télécoms exige trois éléments essentiels : la libéralisation du secteur et la réglementation d’une concurrence légale, la création d’un organisme de régulation et la privatisation», dit-il. Selon M. Cardahi, le gouvernement s’efforce d’agir dans le cadre de ses moyens en toute transparence. Le Conseil des ministres a adopté le mécanisme nécessaire à l’adjudication des deux licences de téléphonie mobile. Les modalités sont claires : l’État s’est engagé à payer des indemnités aux opérateurs, à élaborer un cahier de charges et à lancer une adjudication internationale. À cet effet, il a chargé la société KPMG de l’audit afin de pouvoir par la suite évaluer les indemnités. Le 14 septembre, les banques internationales contactées présenteront leurs offres et le 20 septembre, le conseil des ministres désignera en principe la banque internationale qui se chargera de promouvoir l’opération de commercialisation des licences et l’élaboration du cahier des charges. La loi sur les télécoms en octobre «Les décrets d’application de la loi sur les télécommunications dont nous souhaitons la promulgation au début du mois d’octobre sont prêts. Ces décrets seront soumis à l’examen du Conseil des ministres dès que la législation sera approuvée par le Parlement. Ceci devrait permettre au gouvernement de créer avant la fin de l’année la société Liban Télécom», a encore souligné M. Cardahi. Et de poursuivre : «L’objectif est de privatiser le secteur dans le cadre d’un mécanisme de régulation qui garantisse les droits des investisseurs et des abonnés ainsi qu’une concurrence légale. Toutes les démarches entreprises depuis ma nomination s’inscrivent dans ce cadre». Il est faux de dire que la résiliation des contrats de téléphonie mobile a affecté l’environnement des investissements des étrangers au Liban, s’est-il exclamé en réponse à une question de l’un des présents. Depuis la résiliation desdits contrats avec les opérateurs de la téléphonie mobile (une résiliation légale conformément à l’article 22), le ministère des P et T a eu une pléthore de postulants internationaux en remplacement des opérateurs actuels. L’État a respecté ses engagements et n’a fait qu’exercer un de ses droits. Ce qui importe à l’investisseur international est la faisabilité économique du projet et sa rentabilité élevée. La résiliation des contrats de téléphonie mobile ne comportait pas à la base un différend avec les opérateurs. La résiliation de ces contrats avait pour objectif de moderniser ces contrats de BOT en les transformant en des licences. Ce qui va permettre d’accroître le volume des investissements dans le secteur des télécoms, selon le ministre des P et T. «L’important est que l’État adopte un cadre régulateur susceptible d’inspirer confiance et par la suite d’attirer des investisseurs sérieux pour l’acquisition des licences. Nous sommes en train non seulement de vendre des licences mais une base de clientèle existante et forte de plus de 400 000 abonnés ainsi que des équipements et une infrastructure en place», dit-il. Notre objectif est d’achever l’opération d’adjudication avant le 15/12/2001, date d’expiration du délai de notification des opérateurs actuels de téléphonie mobile. Entre-temps, on a réussi à baisser les prix des lignes en location mais pas ceux des lignes internationales en location. «Il faut a priori baisser nos coûts de revient à la base avant de pouvoir agir à ce niveau» . Lorsqu’on a voulu signer un contrat avec Flag pour intégrer le Liban au câble maritime qui relie Alexandrie à New York , la cour des comptes est intervenue pour dire qu’il n’y a pas de concurrence au niveau des offres et que par conséquent la signature d’un tel contrat n’est pas possible. Toujours est-il que la plus importante réalisation depuis sa nomination à la tête des P et T est celle, de son propre aveu, de l’élaboration de la loi sur les télécommunications approuvée par le Conseil des ministres et qui est aujourd’hui à l’étude au sein des commissions parlementaires. Le vote de cette loi est fondamentale pour développer le secteur des télécommunications afin d’assurer sa croissance et la création de nouveaux emplois. «Aucun prix minimum n’a été fixé pour les licences dans le cadre de la loi transmise au Parlement. Dans le cadre du mécanisme préconisé, les offres seront présentées sous enveloppes fermées», dit-il, l’État se réservant le droit d’accepter ou de refuser l’offre. La résiliation du contrat avec l’un des opérateurs de la téléphonie mobile n’a, t-elle pas jeté son ombre sur les relations franco-libanaises ? M. Cardahi est catégorique. Les relations entre la France et le Liban ne doivent et ne peuvent être affectées par un différend sur les dispositions d’un contrat commercial puisque des solutions matérielles sont susceptibles d’y être apportées.
Le processus de régulation et de réorganisation du secteur des télécoms est lent. Le ministre en charge de ce département Jean-Louis Cardahi est conscient de la gravité de la situation surtout qu’il s’agit d’un secteur en perpétuelle mutation sur le plan international. Mais il ne peut en être autrement, la législation libanaise en vigueur prévoyant des procédures...