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Actualités - OPINIONS

Opinion - Indécente logorrhée -

Au Liban, le verbiage est une maladie endémique, surtout chez les politiques. On disserte sur tout et, surtout, sur rien. C’est d’autant plus hilarant que c’est gratuit. Rions-en, tant qu’il s’agit de vétilles. Mais si l’impudeur du langage est une calamité, il y a pire encore en politique : la pudeur. Alors... Ce pays est occupé, c’est un fait. Il y a un refus de cette occupation, c’est un autre fait. Occulter ce double constat ne sert qu’à diviser encore plus les Libanais et à creuser davantage le fossé qui les sépare de leurs dirigeants. Tant que ce conflit existentiel ne sera pas résolu, il ne faut espérer aucune percée, politique ou économique. Dans un pays actuellement en perte d’identité, chaque communauté plante des barbelés autour de son pré carré. Il est indispensable que cette mosaïque se rassemble autour d’un credo intangible : le Liban aux Libanais. L’identité nationale, c’est l’adhésion à une communauté de vie et de pensée : «La nation est un plébiscite de tous les jours», dit Ernest Renan. L’opposition à un pouvoir totalitaire est un droit, un devoir même. Mais il est souhaitable que cette opposition soit nationale et non communautaire. C’est un postulat d’indépendance et de souveraineté sans partage qui peut assurer la réunification des Libanais à travers leur appartenance commune à une terre de liberté. C’est à ce prix qu’ils accepteraient de s’identifier à ce pays et de s’y accrocher en refusant la fatalité du pire : la résignation ou l’exode. Que nos gouvernants, qui pensent que la démocratie conduit à la dissolution de la nation, repensent leur culture démocratique et leur discours illusoire qui prétend justifier l’injustifiable. Il faudrait enfin gommer le passé récent, cesser de ressasser griefs et rancunes et pardonner les dérives de tous. Victor Hugo – inoubliable héros de notre jeunesse francophone – pourrait-il nous aider à conjurer nos démons, lui qui proclamait : «L’amnistie est la suprême extinction des colères» ?
Au Liban, le verbiage est une maladie endémique, surtout chez les politiques. On disserte sur tout et, surtout, sur rien. C’est d’autant plus hilarant que c’est gratuit. Rions-en, tant qu’il s’agit de vétilles. Mais si l’impudeur du langage est une calamité, il y a pire encore en politique : la pudeur. Alors... Ce pays est occupé, c’est un fait. Il y a un refus de...