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Actualités - CHRONOLOGIES

présidence - Le chef de l’État se défend de toute ingérence dans les affaires de la Justice - L’entente au sein du pouvoir se cristallisera dans le budget, affirme Lahoud

Prenant hier la parole devant une délégation du syndicat des journalistes présidée par Melhem Karam, en présence de son conseiller de presse, Rafic Chelala, le président de la République, le général Émile Lahoud, a commenté de manière exhaustive les événements de ces dernières semaines tout en affirmant la volonté des dirigeants d’«éviter tout conflit au sein de l’État» en vue de promouvoir les institutions et le développement économique. Concernant la situation régionale, le président Lahoud a notamment déclaré : « La Syrie peut aujourd’hui compter sur nous comme nous pouvons compter sur elle dans le cadre de la souveraineté de chacun des deux pays frères». « Nous avons souvent entendu dire que le retrait syrien devait suivre le retrait israélien. Cette attitude est totalement fausse. Les Israéliens ont occupé notre territoire et nous les en avons chassés, alors que l’armée syrienne est entrée au Liban à notre demande, pour nous venir en aide et pour soutenir notre lutte de libération», a-t-il ajouté. Le chef de l’État ne désespère pas d’un changement dans la politique américaine vis-à-vis du Liban. Il a déclaré à ce propos : «Si nous continuons à défendre nos droits (…), le peuple américain changera d’avis et se rangera du côté du droit. L’Administration sera alors obligée de suivre son opinion publique». Le président Lahoud a réitéré son refus d’envoyer l’armée à la frontière avec Israël, affirmant : «Si nous offrons toutes les garanties de sécurité à Israël alors qu’il rejette toute sorte de paix juste et globale, qui se souciera de régler le problème des réfugiés palestiniens au Liban ? Cela ne signifierait-il pas que nous aurions pratiquement accepté l’implantation ?». Le chef de l’État est persuadé que «les pressions de toutes sortes – y compris celles qui ont abouti au report de la conférence des pays donateurs – ne parviendront pas à modifier notre position, et nous continuerons à refuser d’assurer la tranquillité aux Israéliens». Pour lui, «la stabilité dont nous jouissons actuellement est le résultat de notre position de force sur le plan régional. Elle s’explique aussi par le fait que nous disposons d’une armée forte et par la sincérité qui caractérise nos relations avec la Syrie, sans doute pour la première fois depuis l’indépendance». Le chef de l’État s’est dit «optimiste» grâce notamment à l’entente qui règne entre les pôles du pouvoir. «Cette entente se cristallisera dans le nouveau budget, car dès l’instant où toutes les administrations sont traitées sur un pied d’égalité, il n’y a plus de raison de se plaindre», a-t-il précisé. Préserver le moral de l’armée Évoquant ensuite les événements des dernières semaines, le président Lahoud a déclaré : «J’ai entendu et lu que les derniers événements étaient dus à la réaction du chef de l’État à certains propos tenus à son sujet (…). Je suis fier parce que je n’ai pas de sang sur les mains. Je n’ai assassiné personne et je n’ai bombardé personne pour cause de conflit politique. Je donne la priorité à l’application de la loi et je continuerai sur cette voie. Je n’agirai donc pas comme d’autres ont agi». Toujours au sujet des incidents qui se sont récemment produits, le président de la République a poursuivi : «Le commandement de l’armée a déjà pris les mesures adéquates concernant certaines fautes commises. Mais il n’est ni de l’intérêt de la nation ni de celui de l’armée de débattre de la nature des mesures conformes aux règlements militaires connus. De fait, nous devons tous préserver le moral de l’armée, car on n’a pas le droit de porter atteinte à cette institution nationale dans les circonstances précaires que nous vivons». «D’aucuns, a-t-il ajouté, me demandent d’intervenir auprès de la Justice pour remédier aux séquelles des derniers événements. Je ne peux le faire. La Justice est indépendante, elle a déjà statué sur le sort des personnes arrêtées en les libérant sous caution, en attendant de fixer les dates de leurs procès. Ces gens-là n’ont pas été libérés –comme certains l’ont prétendu – à la veille de ma visite à Dimane. La Justice a pris cette décision en l’absence de toute ingérence. Elle tranchera aussi dans l’affaire des personnes arrêtées, qui font l’objet d’accusations graves». Et de poursuivre : «Le président de la République se doit de préserver les droits de toutes les communautés, y compris ceux de la communauté maronite». Et de conclure en ces termes à propos des derniers incidents : «Nous remédierons à ce qui s’est passé car nous n’abandonnons pas nos enfants. Mais nous ne pouvons rééditer les expériences du passé et nous entretuer une fois de plus au barrage de Nahr el-Kalb». Récusant l’idée même de la formation d’un cabinet militaire, le chef de l’État a justifié l’approbation du code de procédure pénale, déclarant : «Le Parlement a voté la loi. Puis il l’a votée une deuxième fois, à la lumière des nouvelles données dont les députés ne disposaient pas lors du premier vote». Il a souligné dans ce cadre qu’il n’y a pas eu violation de la Constitution. En réponse à une question, le président Lahoud a dénoncé l’affichage de ses portraits sur les murs du Palais de justice, en affirmant que les sanctions adéquates avaient déjà été prises à l’encontre des responsables de cette initiative. «D’aucuns ont voulu me coller l’étiquette de dictateur. Mais j’ai la conscience tranquille. Je défendrai fermement les libertés. Ceux qui prétendent les défendre aujourd’hui frappaient et tuaient les gens à l’époque où ils assumaient eux-mêmes des fonctions officielles», a-t-il dit. Manifestant enfin sa volonté de poursuivre le dialogue avec toutes les parties, le chef de l’État a affirmé que les nouvelles nominations administratives auront lieu désormais sur base de la compétence, «et plus jamais grâce aux pistons». En soirée, le président Lahoud a notamment reçu les ministres Béchara Merhej, Abdel Rahim Mrad et Bahige Tabbarah ainsi que le chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud.
Prenant hier la parole devant une délégation du syndicat des journalistes présidée par Melhem Karam, en présence de son conseiller de presse, Rafic Chelala, le président de la République, le général Émile Lahoud, a commenté de manière exhaustive les événements de ces dernières semaines tout en affirmant la volonté des dirigeants d’«éviter tout conflit au sein de...