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Actualités - CHRONOLOGIES

CÉRÉMONIE - 17e commémoration de la disparition de Pierre Gemayel en l’absence des représentants officiels du parti Kataëb - Amine Gemayel : « Nul ne peut nous neutraliser »

L’ancien président de la République Amine Gemayel a engagé hier, à l’occasion de la 17e commémoration de la disparition du fondateur des Kataëb, cheikh Pierre Gemayel, une épreuve de force avec ses détracteurs au sein du parti. Une commémoration marquée par l’absence des représentants officiels du parti, malgré le mot d’ordre donné par Saïfi, favorable à leur participation. Mais les propos du député Pierre Gemayel, parus samedi dans la presse, selon lesquels ces membres du bureau politique «qui recherchent leurs intérêts» «ne sont pas les bienvenus» à la messe à la mémoire de cheikh Pierre Gemayel, réservée aux seuls Kataëb «purs et loyaux», ont modifié la donne. Dans son discours, M. Amine Gemayel s’est gardé de prendre une décision catégorique concernant sa participation aux prochaines élections pour la présidence au sein du parti, estimant qu’il est «prêt à toutes les éventualités». Un message clair adressé à tout le monde, qui se résume par ces mots : «Nul ne peut nous neutraliser». «Nous avons multiplié au cours des derniers jours les réunions avec tous les courants au sein du parti Kataëb. Nous souhaitions que l’étape finale soit la réunification du parti ; malheureusement, il s’est avéré que tout cela était une duperie». La voix de l’ancien président de la République Amine Gemayel tremble un peu, de colère ou d’émotion. Un Amine Gemayel très déterminé, combatif et plébiscité par une foule de plus de 2 000 partisans, aux portes de l’église Saint-Michel à Bickfaya, venus des quatre coins du Liban pour assister à la messe célébrée par père Emmanuel Sakr en mémoire de Pierre Gemayel. Un Amine Gemayel lucide, conscient des difficultés quasiment insurmontables qu’il doit encore affronter pour mener à bout son initiative de réunification du parti, à laquelle il s’est consacré depuis son retour d’exil. «Depuis un an, j’œuvre dur, déployant toute mon énergie pour instaurer une entente globale au sein du parti et pour ramener les Kataëb à leur ligne de conduite originelle, celle de Pierre Gemayel. Nous avons tourné la page du passé, avons dépassé tous les aspects négatifs, nous nous sommes ouverts à tous pour que le parti Kataëb se remette au service de la cause libanaise. Nous avons fait avancer les choses, sans tout réaliser, mais nous avons franchi des étapes». Amine Gemayel n’entend pas jeter l’éponge : «Nous ne sommes pas fatigués, et nous ne nous rendrons pas». Évoquant la «duperie» qui s’est substituée à la véritable réconciliation, il se déchaîne : «Il y a eu une succession de dîners secrets un peu partout, dans la Békaa, dans la Montagne et ailleurs. Des réconciliations ahurissantes, qui, au lieu d’être dans l’intérêt du parti, ont été conclues au détriment du mouvement en faveur de l’entente». Il ne manque pas, au passage, de souligner que «les Kataëb de Pierre Gemayel ont toujours été le fer de lance de la lutte pour la souveraineté et l’indépendance du Liban» et que «c’est au moment où le Liban a besoin du parti que le parti est absent de la scène politique : son rôle est marginalisé, sa base est dispersée et son leadership éloigné de sa mission et de ses devoirs au niveau national». Et de s’adresser avec véhémence à ses partisans, déclenchant des salves d’applaudissements : «De cette tribune, nous appelons tout le monde à sortir de ce complot destructif et suicidaire qui n’épargnera personne, ni ceux qui essayent de jouer au plus fin concernant la cause libanaise et le parti, ni ceux qui pensent qu’ils peuvent sauver leur peau au détriment de la cause libanaise». Malgré le «complot», le président Gemayel ne cache pas son ambition de continuer à «coopérer pour tenter de réunifier le parti et de lui faire recouvrer son rôle sur la scène nationale», laissant donc la porte ouverte à «toutes les éventualités». S’adressant à la base Kataëb, «sa» base, il revient à la charge : «Je peux vous assurer que nous sommes prêts à toutes les alternatives et que nous ne permettrons à aucune force de venir à bout du parti Kataëb. Restons ensemble l’élite qu’a voulue Pierre Gemayel, pour organiser nos forces (…) Nous ne voulons neutraliser personne, parce que le parti est capable d’accueillir tout le monde. Mais nous sommes le pilier du parti, et nous ne permettrons à personne de nous neutraliser». Interrogé par L’Orient-Le Jour sur la participation éventuelle de l’ancien président Gemayel aux élections du parti Kataëb, et sur la signification exacte qu’il convient d’attribuer à ses propos, le député Pierre Gemayel a répondu : «La situation est claire. La masse s’est exprimée aujourd’hui en notre faveur comme elle l’a fait déjà à différentes étapes. Ce qui se produit au niveau du parti est inacceptable : il s’agit de nominations et non pas d’élections. Nous sommes contre cette mascarade, contre ce semblant d’élections, digne des méthodes dictatoriales et nous continuerons à lutter». De son côté, M. Sami Amine Gemayel, responsable de la section estudiantine de la «base Kataëb», a déclaré à L’Orient-Le Jour que «le but est d’entamer une épreuve de force pour montrer qu’il est impossible de continuer à marginaliser la base Kataëb. Il s’agit avant tout d’un message politique adressé à l’État». Des sources proches du parti ont, quant à elles, souligné que la décision du président Gemayel concernant sa participation aux élections «est toujours à l’étude et fait partie des éventualités auxquelles il a fait allusion». Selon ces sources, l’impasse à laquelle pourrait aboutir le duel pour la présidence entre M. Karim Pakradouni et M. Gemayel ne peut être évitée que d’une seule manière : par le plébiscite d’une «tierce personne», en l’occurrence, M. Élie Karamé.
L’ancien président de la République Amine Gemayel a engagé hier, à l’occasion de la 17e commémoration de la disparition du fondateur des Kataëb, cheikh Pierre Gemayel, une épreuve de force avec ses détracteurs au sein du parti. Une commémoration marquée par l’absence des représentants officiels du parti, malgré le mot d’ordre donné par Saïfi, favorable à leur...