Hoss critique, Siniora répond

L’ancien président du Conseil, M. Sélim Hoss, a critiqué la politique économique et monétaire du gouvernement. Dans un communiqué publié hier, M. Hoss a appelé à l’établissement d’un plan, qui s’étalerait sur 3, 5 ou 7 ans, capable de sortir l’économie du pays de la crise qu’elle traverse. Le ministre des Finances, M. Fouad Siniora, n’a pas tardé à répondre à l’ancien président du Conseil. Il a publié un communiqué rappelant les principales réalisations de l’actuel gouvernement. M. Siniora s’est notamment prévalu de la hausse des indices de croissance économique et de la réduction du déficit du budget. M. Hoss a indiqué que le gouvernement devait «convaincre le citoyen que ses plans sont capables de sortir le pays de la crise». «Il faut que le citoyen sache que dans trois, cinq ou sept ans, il pourra entrevoir le bout du tunnel», a-t-il ajouté en précisant que «le déficit du budget est à l’origine de tous les problèmes de l’économie nationale notamment ceux dus à la baisse des investissements et de la croissance». L’ancien président du Conseil a estimé que «les indices économiques n’étaient pas suffisants pour convaincre le citoyen». «Le plus important d’entre eux (les indices) reste celui qui combine le taux de chômage chez les jeunes et l’importance de l’émigration», a-t-il ajouté. M. Hoss a considéré que le gouvernement ne pouvait rassurer les Libanais que par la mise en place d’un plan complet. Et d’affirmer que «le gouvernement ne possède pas de plan». Dans sa réponse, M. Siniora a déclaré qu’«il est étrange que l’ancien président du Conseil publie son communiqué avant l’annonce par le gouvernement du projet de budget». Il a rappelé que «le gouvernement avait à maintes reprises expliqué sa politique économique et financière». Le ministre des Finances a tenu à rappeler à M. Hoss que le taux de croissance économique, au cours des deux années durant lesquelles ce dernier occupait le poste de Premier ministre, avait été négatif. «Plusieurs sources des secteurs privé et public ont annoncé, dix mois après la formation de l’actuel gouvernement, que le taux de croissance était de nouveau positif, ce qui annonce la reprise progressive de l’activité économique», a-t-il ajouté en rappelant que le déficit du budget, comparé à celui de l’année dernière, était en baisse et que le montant des recettes de l’État avait également augmenté.