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Actualités - CHRONOLOGIES

Dossier économique - Le Premier ministre déterminé à prendre des mesures concrètes avant Paris II - Lahoud appuie Hariri dans l’accélération du processus budgétaire

Priorité à la situation économique et financière du pays. Tel est le mot d’ordre que se sont donné les responsables à tous les niveaux de l’État. De fait, le Premier ministre Rafic Hariri n’a pas chômé durant le week-end, apportant à Fakra les dernières retouches au projet de budget pour 2002 qu’il compte soumettre la semaine prochaine au Conseil des ministres. Hier après-midi, il s’est rendu au palais de Baabda pour rendre compte au président de la République, le général Émile Lahoud, du résultat de ses réunions avec le ministre des Finances Fouad Siniora. L’entretien d’une heure avec le chef de l’État a porté plus précisément sur les grandes lignes et les têtes de chapitre du projet, sachant que l’objectif essentiel est de réduire les dépenses au maximum et d’augmenter les recettes de manière à ramener le déficit à moins de 50 %. En réalité, l’objectif essentiel de cette hâte constatée dans l’élaboration du projet est de produire un impact positif sur la situation économique à l’intérieur, mais aussi par rapport à la communauté internationale. Les mêmes sources insistent dans ce cadre sur deux échéances décisives : le rapport que le FMI doit établir en octobre au sujet de l’état de l’économie au Liban et la conférence de Paris II. Un budget au déficit réduit par rapport à l’an dernier renforcerait de toute évidence la crédibilité du pays à l’extérieur. L’État serait alors à même de requérir des instances économiques internationales une restructuration de sa dette. Dans une interview à la chaîne séoudienne MBC, M. Hariri a d’ailleurs donné des précisions à ce sujet. «Nous voulons aller à la conférence de Paris II en ayant déjà entamé le processus de privatisation et alors que le budget sera en train d’être examiné par le Parlement. Nous espérons aussi que le projet de loi sur la TVA aura déjà été voté et approuvé par l’Assemblée (…). Nous espérons enfin que le projet de loi sur la privatisation du téléphone cellulaire sera adopté le mois prochain ainsi que celui qui concerne l’EDL», a-t-il déclaré. Qu’attend exactement M. Hariri de Paris II ? «Nous voulons obtenir des prêts dont les taux d’intérêt sont inférieurs à ceux qui sont actuellement pratiqués», a-t-il répondu. Pour en revenir à sa réunion avec le président Lahoud, M. Hariri a notamment indiqué à sa sortie de Baabda que le ministère des Finances distribuera une copie du projet de budget à tous les ministres au courant de cette semaine. Le projet devrait être examiné la semaine suivante en Conseil des ministres pour le soumettre au Parlement dans les délais constitutionnels, sans doute avant le voyage du président Lahoud à New York, c’est-à-dire avant la fin du mois. Selon un communiqué de la présidence de la République, M. Hariri a obtenu l’appui du chef de l’État quant à l’accélération du processus budgétaire. Le même communiqué précise enfin que le Premier ministre s’est dit satisfait du climat (de détente) régnant dans le pays. Protéger l’économie des problèmes politiques La veille, samedi, le chef du gouvernement a eu l’occasion de s’étendre sur les priorités actuelles de l’Exécutif et ce, dans une interview à la LBC. Il a d’abord mis l’accent sur «les indices économiques positifs» de ces deux derniers mois. Déplorant d’autre part les incidences des problèmes politiques sur la situation économique, M. Hariri a cité dans ce contexte les propos que lui avait tenus le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth Adnan Kassar concernant la nécessité de protéger l’économie des polémiques politiques. Selon lui, l’orientation du gouvernement sur le plan économique est bonne en soi, les ambassadeurs et les émissaires étrangers l’attestent. Dans ces milieux, on craint seulement que le gouvernement ne soit pas apte à appliquer son programme. Et de poursuivre : «Franchement, j’ai eu peur que nous ne soyons pas en mesure de poursuivre l’application de ce programme au cours des dernières semaines. C’est une étape sur laquelle je ne veux pas revenir. J’ai eu peur surtout de la réaction négative des gens (…). En fin de compte, la solidarité entre nous a prévalu et nous avons trouvé que nous avions tout intérêt à donner aux incidents leur véritable dimension et à les dépasser», a déclaré M. Hariri. Dressant un bilan de l’exercice budgétaire de l’année en cours, le Premier ministre a indiqué que jusqu’au 30 juillet, le déficit avait atteint entre 43 et 45 % alors qu’on avait prévu un taux de 51 %. «Je suis même sûr qu’à la fin de cette année, le déficit sera inférieur à 51 % (…). Dans le budget de 2002, il sera encore plus réduit», a-t-il affirmé. Sur un autre plan, M. Hariri a mis en garde contre toute précipitation dans le processus de privatisation d’entreprises publiques telles que l’EDL. Estimant la rentabilité des entreprises à privatiser à «des milliards de dollars», le chef du gouvernement a reconnu la faute des hommes politiques qui, d’après lui, devraient être «plus conscients du fait que le sujet économique ne doit pas être exploité à des fins politiques. Dans ce sens, si une personne se dispute avec Rafic Hariri, les gens déduisent immédiatement que la livre va s’effondrer (…)», a-t-il affirmé. Concernant sa dernière entrevue avec le président syrien Bachar el-Assad, le chef du gouvernement l’a qualifiée d’ «excellente». «Nous avons mis toutes les choses au point (…). Nous avons mis au clair beaucoup de questions qui étaient ambiguës», a-t-il ajouté. Indiquant enfin que d’aucuns tentaient de saper sa relation avec la Syrie, il a déclaré en réponse à une question concernant les sanctions à prendre à la suite des exactions des SR devant le Palais de justice : «Aucun système ne peut survivre sans comptes à rendre. C’est simplement une question de timing. Il ne faut pas que les sanctions aient des répercussions plus négatives que celles découlant de l’absence de sanctions».
Priorité à la situation économique et financière du pays. Tel est le mot d’ordre que se sont donné les responsables à tous les niveaux de l’État. De fait, le Premier ministre Rafic Hariri n’a pas chômé durant le week-end, apportant à Fakra les dernières retouches au projet de budget pour 2002 qu’il compte soumettre la semaine prochaine au Conseil des ministres. Hier...