LIBERTÉS - L’enquête piétine et les sit-in se poursuivent - Boutros Harb : Je suis désormais convaincu de l’innocence de Hindi et de Younès

Entre les problèmes de santé du Dr Toufic Hindi et les changements d’avocat du journaliste Antoine Bassil, l’enquête judiciaire piétine et le juge d’instruction militaire Abdallah Hajj – dont le domicile à Chtaura a récemment brûlé de façon mystérieuse – ne parvient pas à boucler ses interrogatoires pour publier son acte d’accusation. En attendant, malgré le rappel à l’ordre du procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum, qui a répété hier que tout ce qui filtre actuellement dans la presse est dénué de fondement, les rumeurs continuent à circuler sur d’éventuelles implications. Le secret tardif entourant désormais l’enquête alimente au contraire l’imaginaire populaire, qui se demande quel sera le prochain épisode de ce feuilleton à succès. Le député Boutros Harb, avocat du Dr Hindi et du journaliste Habib Younès, souhaiterait y mettre un terme le plus tôt possible. Il a déclaré hier qu’il est désormais certain de l’innocence de ses deux clients. Selon lui, toutes les dépositions recueillies au cours de l’enquête préliminaire sont nulles, car elles ont été obtenues sous la contrainte. Me Harb ne reconnaît que les déclarations faites devant le juge d’instruction et il affirme être fier de défendre les deux clients, «car je suis désormais sûr que leur patriotisme ne fait aucun doute», a-t-il déclaré. Le député a rappelé que le mandat d’arrêt contre le Dr Hindi a été émis 16 jours après son arrestation, ce qui, selon lui, est contraire à la loi. Me Harb a aussi précisé que maintenant que le Dr Hindi a quitté Yarzé et qu’il n’est plus soumis à des pressions destinées à le maintenir dans un état de crainte permanente, son état de santé s’est nettement amélioré. Il continue à être suivi médicalement, mais il se porte désormais plutôt bien. Sur un autre plan, Ghazi Aad, militant actif de Solide, a poursuivi hier sa grève de la faim, entamée pour soutenir celle du détenu Tony Orian, actuellement à l’hôpital. De même, toujours en signe de solidarité avec Orian, 70 personnes ont tenu hier un sit-in devant l’église Saint-Élie, à Antélias. Brandissant un message de Tony Orian dans lequel ce dernier réclame des sanctions contre les responsables des rafles et des exactions devant le Palais de justice, les jeunes sont restés postés dans la rue pendant un long moment dans l’espoir d’attirer une réaction des autorités. Sans succès.