Étrangetés

D’abord, il y a le sort de certains films (américains), pour le moins déroutant, sinon troublant. Exemple récent: 13 Days (déjà vu au Liban!). Une information de presse nous a fait savoir que ce film de Roger Donaldson – consacré à la crise des missiles soviétiques à Cuba, en 62 – avait été présenté à... La Havane, sauf erreur en avril dernier. En présence de Kevin Costner, qui joue dans 13 Days. Après avoir été projeté, auparavant, à Moscou. Or, ce même film attend toujours de sortir à Paris. Curieux, non?! 13 Days va-t-il rejoindre, dans le catalogue des films à la carrière «politiquement» sabordée (?), une liste fournie comprenant des titres comme Twilight’s Last Gleaming (Aldrich – 77), Air America (Spottiswoode – 90), entre bien d’autres (on peut y ajouter le beau film de Spielberg, Amistad – 97)? Pour ce qui est du film de Donaldson, on va essayer de se tenir au courant. Ensuite, il y a ces confrontations inattendues, déplacées, souvent ridicules, qui tentent de mettre en opposition des films qui n’en demandent pas tant. C’est là que (re)vient sur le devant de la scène cette brave, cette drôle de fille nommée Amélie Poulain. En effet, j’avais remarqué dans je ne sais plus quel magazine français ce titre qui se voulait «choc»: «Lara Croft contre Amélie Poulain». Un destin fabuleux, peut-être, mais aussi très contrasté, pour cette chère Amélie (tout de même suivie par six millions de spectateurs!). Après avoir subi les foudres grotesques d’une certaine presse en mal d’originalité, le film de Jean-Pierre Jeunet, promu porte-drapeau d’obscures forces «réactionnaires», accédait à la fonction de symbole du cinéma français. Face à Lara Croft: Tomb Raider, avec Angelina Jolie classée championne des valeurs américaines (?!). On peut voir l’une, on peut voir l’autre. Sans autres conséquences idéologiques!