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Actualités - CHRONOLOGIES

Droits de l’homme - L’avocat du secrétaire de rédaction du « Hayat » présente une demande de remise en liberté de son client - Habib Younès stupéfait de la déposition qui lui a été attribuée par les SR

Le procureur général de la République, Adnane Addoum, a tenu hier matin une réunion avec le juge d’instruction militaire, Abdallah Hajj, avec qui il a passé en revue l’évolution de l’instruction menée par le parquet militaire dans l’affaire de MM. Toufic Hindi, Habib Younès et Antoine Bassil, arrêtés par les services de renseignements de l’armée dans le sillage des rafles opérées dans les rangs des aounistes et des Forces libanaises, le 7 août. MM. Hindi, Bassil et Younès sont accusés de «contacts et de collaboration avec l’ennemi israélien». Dans le cadre de l’enquête, le juge d’instruction militaire a interrogé hier Mlle Claudia Hajjar concernant des informations faisant état d’une rencontre qu’elle aurait eue avec le chef des Gardiens des Cèdres, Étienne Sacre (Abou Arz). Mme Hajjar a été maintenue en liberté sous caution d’élection de domicile. Notons dans ce cadre que la confrontation qui devait avoir lieu hier au bureau du juge d’instruction militaire entre MM. Hindi et Bassil a été reportée dans l’attente que M. Bassil désigne un nouvel avocat. M. Hindi, placé en détention à la prison de Roumieh, a pu rencontrer hier son épouse, Mme Claude Abounader Hindi, ainsi que Mgr Francis Bayssari, délégué par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. La « déposition » de Younès Signalons, par ailleurs, que Me Riad Matar, l’un des avocats de M. Younès, a présenté au juge d’instruction une demande de la remise en liberté de son client. Me Matar indique notamment que certains faits reprochés à son client remontent à une période antérieure à 1988 et tombent donc sous l’effet de la prescription et de la loi d’amnistie. Parmi ces faits, une visite de vingt-quatre heures en Israël dans les années 80 (la seule qu’il ait faite en Israël), dans le cadre de sa fonction de journaliste, ainsi qu’un travail effectué, toujours dans les années 80, pour le compte d’une chaîne de télévision appartenant au pasteur Pat Robenson, qui était proche d’Israël et de l’Armée du Liban-Sud. Me Matar précise que cette chaîne de télévision était reconnue par les autorités libanaises et avait des bureaux à Jounieh et à Beyrouth-Ouest. Quant aux faits reprochés à M. Younès qui remontent à après 1991 (et qui ne tombent pas, par conséquent, sous l’effet de la loi d’amnistie ou sous l’effet de la prescription), Me Matar les a définis comme suit : deux ou trois rencontres avec Abou Arz à Jezzine ; une rencontre avec Abou Arz à Chypre en avril dernier ; une offre de travail que lui a faite M. Bassil pour le compte d’une radio émettant à partir de Chypre et consacrée aux questions d’Orient ; ainsi qu’un appel téléphonique qu’il a reçu du journaliste israélien Oday Zaray. Me Matar précise que ces faits ne constituent nullement des crimes passibles de poursuites pour les raisons suivantes : M. Younès n’est pas le seul à avoir rencontré Abou Arz. Celui-ci, précise l’avocat de la défense, a reçu, à plusieurs occasions, la visite de députés et de ministres actuels. Par ailleurs, indique Me Matar, il n’est nullement surprenant que son client reçoive, en tant que journaliste, des appels de collègues, «fussent-ils juifs». «Dans toutes les agences d’information, a souligné Me Matar, il existe des journalistes juifs et arabes, originaires de tous les pays du monde». Enfin, Me Matar a souligné dans sa note adressée au juge d’instruction que la déposition faite par son client au ministère de la Défense, lors de son interrogatoire par les services de renseignements de l’armée, est illégale, nulle et non avenue. Preuve en est, affirme Me Matar, que M. Younès s’est montré stupéfait en entendant le juge d’instruction militaire lire devant lui le texte de la déposition qu’il aurait faite au ministère de la Défense «et qui lui a été extirpée sous la torture psychologique». «Habib Younès, précise Me Matar, se tapait la tête avec ses mains, sous l’effet de la surprise, lorsqu’il entendait le juge d’instruction lire sa déposition. Il s’exclamait : moi j’ai dit cela ? Qu’est-ce que j’entends ? Je n’ai jamais dit cela. Ce que j’entends est invraisemblable». À la lumière de son argumentation concernant les faits reprochés à son client et les circonstances de l’interrogatoire auquel a été soumis M. Younès «soumis à la torture psychologique», Me Matar a réclamé la remise en liberté de son client.
Le procureur général de la République, Adnane Addoum, a tenu hier matin une réunion avec le juge d’instruction militaire, Abdallah Hajj, avec qui il a passé en revue l’évolution de l’instruction menée par le parquet militaire dans l’affaire de MM. Toufic Hindi, Habib Younès et Antoine Bassil, arrêtés par les services de renseignements de l’armée dans le sillage des...