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Diplomatie - Paris s’est fermement opposé à une remise en question de l’accord d’association - L’Europe surveille de près l’évolution des droits de l’homme au Liban

La diplomatie «électronique» (par e-mail) n’a pas chômé entre Beyrouth et Bruxelles et entre cette dernière et les diverses capitales de l’Union européenne à la suite des rafles des dernières semaines au Liban, et plus particulièrement après la violente répression de la manifestation du 9 août près du Palais de justice, révèle un diplomate européen en poste à Beyrouth. Selon ce diplomate, des consultations autour des atteintes aux droits de l’homme ont eu lieu à plus d’un niveau, d’abord entre les chancelleries européennes à Beyrouth et leurs capitales respectives, ensuite entre les ministères des Affaires étrangères et le siège de la Commission européenne, qui coïncide actuellement avec la présidence de l’UE, assurée depuis juillet par la Belgique. Ces consultations ont abouti à un certain nombre de «propositions» et d’«idées» à transmettre aux autorités libanaises, toutes axées sur la nécessité de rectifier le cours des événements et de ne plus se livrer à de telles atteintes. Toutefois, quelques États européens sont allés plus loin et ont proposé de lier le comportement des autorités libanaises en matière de droits de l’homme à la signature de l’accord d’association en cours de négociation entre Beyrouth et Bruxelles. Ce qui signifierait qu’au cas où le Liban ne faisait rien pour mettre un terme à la vague de répression qui s’est abattue sur le pays depuis quelques semaines, il pourrait dire adieu à un accord vital, laborieusement négocié depuis 1995 et actuellement en cours de finalisation. Mais, encore une fois, c’est la France qui s’est interposée pour éviter au Liban l’irrémédiable. Selon le diplomate cité, Paris s’est fermement opposé à toute menace de ce type et a fini par obtenir gain de cause. Aucun communiqué n’a été publié par l’UE à la suite des incidents du 9 août et l’affaire s’est conclue par une simple visite des ambassadeurs de la troïka européenne au palais Bustros. Au cours de cette visite, les ambassadeurs ont officiellement demandé aux responsables du ministère des Affaires étrangères si le Liban se considérait toujours lié ou non à ses engagements en matière de respect des libertés individuelles et collectives. Toujours est-il que, pour le diplomate européen, cette visite a tout de même été l’équivalent d’un message direct de l’Union européenne exprimant l’insatisfaction de cette dernière face au comportement des autorités libanaises et aussi un avertissement contre toute réédition de ce qui s’est passé. D’autre part, le diplomate a complètement réfuté les affirmations selon lesquelles la démarche de l’Union européenne constituerait une ingérence dans les affaires intérieures libanaises. Il a, à cet égard, rappelé que le Liban est membre du processus de Barcelone qui a lancé le partenariat euro-méditerranéen, dont l’un des volets porte précisément sur les droits de l’homme et les libertés. Naturellement, ajoute le diplomate, cela ne signifie nullement que l’UE chercherait à protéger tout individu qui serait impliqué dans des affaires menaçant la sécurité nationale du pays auquel il appartient ou dans lequel il vit. C’est pourquoi, poursuit-il, l’Europe suit avec attention les enquêtes en cours concernant les personnes en état d’arrêt et attend leurs résultats. Pour ce qui est de la France, le diplomate souligne qu’en dépit de son hostilité à des prises de position radicales de la part de l’Europe concernant le Liban, il ne faut pas se méprendre sur les intentions du président Jacques Chirac. Les propos tenus par le chef de l’État français lundi devant la conférence des ambassadeurs de France, ainsi que les multiples déclarations émanant du Quai d’Orsay depuis le début de la vague d’arrestations montrent bien qu’il est mécontent de ce qui s’est passé. M. Chirac avait clairement laissé entendre lundi qu’aucun redressement n’était possible au Liban sans garantie de respect des libertés. Enfin, le diplomate européen souligne la nécessité pour le Liban à l’heure actuelle de consolider sa scène intérieure pour se prémunir contre toute secousse régionale possible du fait de la politique du Premier ministre israélien Ariel Sharon.
La diplomatie «électronique» (par e-mail) n’a pas chômé entre Beyrouth et Bruxelles et entre cette dernière et les diverses capitales de l’Union européenne à la suite des rafles des dernières semaines au Liban, et plus particulièrement après la violente répression de la manifestation du 9 août près du Palais de justice, révèle un diplomate européen en poste à...