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Actualités - CHRONOLOGIES

CORRESPONDANCE - Le partenariat Eleonore Roosevelt-Charles Malek - Le temps où le Liban brillait - sur la scène internationale

Il fut un temps où le Liban brillait de ses mille feux sur la scène internationale. C’était, en 1948, au moment de la formulation et de la rédaction de la Déclaration universelle droits de l’homme dont l’un des principaux artisans a été Charles Malek (40 ans à l’époque et le plus jeune membre du noyau créateur). Est venu rappeler ce temps un livre publié aux États-Unis, sous le titre Un monde renouvelé, qui raconte la cogitation de ce document historique. Son auteur, Mary Ann Glendon (professeur de droit à l’Université de Harvard), a pu avoir accès à des informations (lettres, journaux et papiers personnels) qui n’avaient pas encore été publiées. Son récit fait la part belle aux ténors du comité chargé par les Nations unies de préparer cette charte : Eleonore Roosevelt (présidente du comité) ; Charles Malek et le Chinois P.C. Chang (les deux intellectuels du groupe) ; le Français René Cassin ; le Philippin Carlos Romulo ; l’Indienne Hansa Mehta ; le Chilien Hernan Santa Cruz. Nous nous arrêterons sur la personnalité de Charles Malek telle qu’elle apparaît à travers cette extraordinaire croisade qui a abouti à reconnaître à tous les êtres humains le respect et les mêmes droits. Malek, à la genèse des droits de l’homme Eléonore Roosevelt et Charles Malek avaient en partage le concept d’universalité, alors que d’autres délégués préféraient s’en tenir aux droits dictés par chaque culture et chaque civilisation. Eléonore Roosevelt, qui avait excellé en politique aux côtés de son mari, le président Franklin D. Roosevelt, faisait ses premières armes en diplomatie. Charles Malek était au départ plus philosophe que politicien. Mais tous deux ont fini par jouer un rôle prédominant dans cette initiative des Nations unies qui, après-guerre, allait changer la face du monde. La personnalité de Charles Malek, le penseur, est mise en relief dans ce livre. On peut lire à ce sujet : «Dès son retour de Harvard, Charles Malek a enseigné à l’AUB, de 1937 à 1945. Il était heureux dans ce qu’il croyait être une vie de travail académique, “transmettant les choses de l’esprit au cerveau des jeunes du monde arabe”. Cependant, son élitisme n’était pas passé inaperçu auprès des dirigeants du pays. Un jour de l’été 1944, le président de la République Béchara el-Khoury a invité Charles Malek et son épouse Eva à un grand dîner groupant les personnalités du monde politique et économique. Il avait confié à son journal, “horrible soirée ! Je n’appartiens pas à cette foule d’irréalité et de mensonge”. Cette atmosphère de “snobisme, d’affairisme, d’implacabilité et de sensualité” l’avait rebuté. Très à l’aise dans les milieux intellectuels, il s’était senti étranger dans cet environnement». Et lorsqu’en 1945, il avait été l’envoyé du Liban auprès du Conseil économique et social des Nations unies, il a commencé par se sentir également hors de son élément parmi les grands de ce monde. Puis il a vaincu sa solitude et est entré de plain-pied dans l’action et œuvrant en indépendant. Ce qui lui a valu respect et notoriété. Au point de devenir la coqueluche des journalistes américains et étrangers, vu son savoir et son argumentation. Les deux plus célèbres caricaturistes de l’époque, Aloïs Derso et Emery Kelen, en ont fait leurs choux gras, le présentant ainsi dans le livre qu’ils ont publié : «Malek du Liban est grand de taille et large d’épaules. Son nez ferait pâlir de jalousie Durante et Cyrano. Ses cheveux bouclés sont aussi indomptables que sa passion du débat. Lorsqu’il parle, son corps fort se meut comme un palmier et sa voix devient tonnerre». Une popularité qui a perduré puisque l’histoire associe de très près le nom de Charles Malek à la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme. De ce principe, il avait dit, «la genèse de chaque article et chaque partie de chaque article ont été un processus dynamique, élaboré par différents esprits, intérêts, idéologies, bagages intellectuels et systèmes légaux». Son rôle à lui a été multiple au sein de cette multiplicité : penseur, analyste, rapporteur, médiateur. Légende Y Leg X Séance de travail entre Eléonore Roosevelt et Charles Malek (à droite). Leg Z Eléonore roosevelt et le travail accompli.
Il fut un temps où le Liban brillait de ses mille feux sur la scène internationale. C’était, en 1948, au moment de la formulation et de la rédaction de la Déclaration universelle droits de l’homme dont l’un des principaux artisans a été Charles Malek (40 ans à l’époque et le plus jeune membre du noyau créateur). Est venu rappeler ce temps un livre publié aux...