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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Eido : « Des rafles anticonstitutionnelles »

Député de Beyrouth, M. Walid Eido a qualifié d’«anticonstitutionnelles» les rafles dans les rangs de l’opposition, soulignant que le silence du chef du gouvernement, Rafic Hariri, est «plus éloquent, en cette période, que n’importe quel discours». M. Eido, qui fait partie du bloc parlementaire de M. Hariri, a en outre critiqué indirectement la présidence de la République. «La Constitution a été totalement violée au cours des dernières semaines : il revenait au Conseil des ministres de décider des mesures prises et à aucune autre partie», a-t-il dit, faisant référence à ces rafles. «Il y a eu l’affaire des arrestations et des libertés qui sont consacrées par la loi et la Constitution et qui ne se sont pas déroulées (les arrestations) conformément aux lois. La tentative de supprimer le rôle du Parlement est également une violation de la Constitution. On pourrait dire que c’est la Chambre elle-même qui s’est autosupprimée en votant (les amendements contestés) du code de procédure pénale mais, en réalité, ce qui s’est passé est un affaiblissement, une insulte et une humiliation pour la Chambre». «Malheureusement, les deux dernières semaines étaient bien remplies, mais par tout ce qui constitue une atteinte aux lois et à la Constitution dans un État qui se donne pour titre l’État de droit et des institutions. Mais quelle institution tient-elle encore debout ?», a-t-il poursuivi. M. Eido a estimé, en réponse à une question, qu’au Liban, «il y a des magistrats mais pas de justice». «Et je crois que les juges ne peuvent pas faire autrement, même si je pense qu’ils ne se sentent pas très à l’aise face à ce qui se passe», a-t-il renchéri, déplorant «les arrestations et les libérations en série». «Nous n’avons pas su qui a pris la décision de remettre en liberté (les opposants arrêtés) et pourquoi leur caution, à tous, s’élevait à trois millions de livres, comme s’il s’agissait d’un prix de gros ? Avaient-ils tous commis le même crime ? On sait que la caution fixée en échange de la remise en liberté pour un crime commis peut être fixée à un million de livres et parfois à 20 millions. Quels critères ont été retenus pour le prix de gros ?», s’est-il interrogé. Les propos de M. Eido – qui avait, rappelle-t-on, refusé de voter les amendements du code de procédure pénale – revêtent une importance particulière dans la mesure où ils intervenaient à la vieille du retour de M. Hariri de dix jours de vacances passées en Sardaigne. On sait que le chef du gouvernement était vivement opposé aussi bien aux rafles qu’aux amendements qui étaient proposés au code de procédure pénale. Au cours du dernier Conseil des ministres qu’il avait présidé, la décision avait été prise de sanctionner les responsables des «abus injustifiés» lors de ces rafles. Interrogé au sujet de la signification du voyage de M. Hariri au moment où le pays était secoué par une crise politique, M. Eido a répondu : «C’est son silence qui doit être interprété comme une prise de position et non pas son voyage, qui était prévu depuis longtemps. Son silence en cette période est plus éloquent que n’importe quel discours». «J’appelle ceux qui veulent pousser M. Hariri à démissionner, a-t-il enchaîné, à ne pas se fatiguer pour rien car il ne démissionnera pas. Il ne permettra pas à ceux qui aspirent à son départ d’atteindre leurs objectifs». Selon M. Eido, le problème qui se pose est celui d’«un conflit entre M. Hariri et d’autres personnes (qu’il ne nomme pas), qui ne pensent qu’à leurs intérêts et à sauver leurs postes, même si cela doit mener au chaos, alors que le chef du gouvernement cherche à sauver le Liban». Le Premier ministre est «déterminé à poursuivre (l’application de) son programme et sera toujours au service de son pays. Les Libanais ont fondé leurs espoirs sur lui et il ne les décevra pas. Ce sont là les caractéristiques d’un homme d’État intègre. D’autres ont pour qualité la volonté de marquer une victoire même si le pays doit en pâtir». M. Eido a déploré «les propos de ceux qui estiment qu’en obtenant l’amendement du code de procédure pénale, le chef de l’État a rétabli certaines (prérogatives) perdues après l’adoption de l’accord de Taëf». «En ce faisant, il (le chef d’État) encourage la violation de la Constitution. S’il n’est pas satisfait du fait que Taëf a conféré davantage de prérogatives au Conseil des ministres qu’à la présidence de la République, il peut réclamer l’amendement de la Constitution et non pas la violer», a-t-il dit.
Député de Beyrouth, M. Walid Eido a qualifié d’«anticonstitutionnelles» les rafles dans les rangs de l’opposition, soulignant que le silence du chef du gouvernement, Rafic Hariri, est «plus éloquent, en cette période, que n’importe quel discours». M. Eido, qui fait partie du bloc parlementaire de M. Hariri, a en outre critiqué indirectement la présidence de la...