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Actualités - ANALYSES

Crise interne - Restructuration de l’Administration, accélération du rythme des privatisations - À défaut d’un choc politique, un coup d’éclat économique s’impose

Si un choc politique destiné à regagner la confiance des investisseurs est improbable à l’heure actuelle, un coup d’éclat positif de nature économique est indispensable, d’autant plus que tous les responsables conviennent de donner la priorité au redressement économique et financier de la nécessité. C’est ce qu’indique une source ministérielle, selon laquelle le gouvernement doit relancer ses projets qui ont été gelés au cours de ces dernières semaines. Cette démarche doit être nécessairement accompagnée d’une accalmie politique, de manière à garantir la stabilité de la monnaie nationale. Si ces projets ne recueillent pas l’assentiment de l’ensemble des hommes au pouvoir et de tous les ministres, il importerait alors de prendre en considération les observations des uns et des autres en vue d’une refonte du programme de relance économique. Le but est de remédier au déficit budgétaire et de réduire le volume de la dette publique pour éviter les mesures douloureuses et draconiennes qu’imposerait le Fonds monétaire international en cas d’échec. Qui dit trêve politique dit forcément ouverture d’un dialogue de fond entre Libanais, restructuration et modernisation des institutions et accélération du rythme des privatisations. Rien n’empêche de commencer par le secteur du téléphone fixe et mobile. Il faut aussi songer à préparer l’EDL à une privatisation rapide car plus on traîne et plus la situation au sein de l’office se détériorera. Enfin, il s’agit aussi de régler définitivement le contentieux entre l’administration de la MEA avec certains employés de la compagnie. Par ailleurs, l’État ne peut plus se permettre de gaspiller ses fonds. Il lui incombe de remédier dans ce cadre à la situation du Casino. Il convient enfin de mettre à profit les mesures fiscales déjà prises pour stimuler les investissements étrangers, augmenter la production et limiter le chômage. C’est ainsi qu’on parviendra à freiner l’exode des jeunes et la faillite des entreprises du secteur privé. Évidemment, de telles mesures requièrent une solidarité à toute épreuve pour faire face aux défis économiques. Aucun salut n’est possible, ajoute la même source, si toutes les forces vives du pays ne coordonnent pas leurs efforts. Concrètement, s’il est vrai que le style des présidents de la République et du Conseil, le général Émile Lahoud et Rafic Hariri, diffèrent, il n’en demeura pas moins qu’il est indispensable de les harmoniser dans l’intérêt du pays. La crise économique est désormais trop grave pour retarder encore plus les décisions à prendre. Il faut donc privatiser au plus vite le secteur du téléphone, nommer des fonctionnaires aux postes vacants, conformément au nouveau mécanisme adopté, et procéder enfin aux mutations nécessaires à la dynamisation de l’administration. Au Conseil des ministres de prendre des décisions positives sur le plan économique, qui redonneraient confiance aux gens. Ces décisions doivent être évidemment accompagnées d’un consensus politique au plus haut niveau. Faut-il rappeler que le président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, avait été le premier à souligner la nécessité d’assurer l’entente sur les trois plans politique, économique et social pour promouvoir la relance ? Libertés et démocratie sont indispensables et, de toute évidence, il vaut mieux donner la priorité au volet interne de la crise plutôt qu’au volet régional. D’où les conseils qu’avait prodigués dans ce sens M. Wolfensohn, en l’occurrence : entente interne et trêve de polémiques car c’est le salut de tous les Libanais qui est en jeu, y compris celui des responsables qui rêvent d’en découdre avec leurs adversaires politiques. Malheureusement, aucun de ces conseils n’a été pris en considération jusqu’à présent, malgré l’aggravation de la crise économique. C’est donc maintenant ou jamais. Un apaisement des tensions politiques est indispensable, et apparemment, c’est là le but que se sont assignés les pôles du pouvoir. Mais – peut-on le leur reprocher – les Libanais ne croient plus beaucoup aux réconciliations de façade entre les responsables. Cette fois-ci, une entente définitive, ou au moins durable, doit être scellée si le pouvoir veut sérieusement regagner la confiance des citoyens.
Si un choc politique destiné à regagner la confiance des investisseurs est improbable à l’heure actuelle, un coup d’éclat positif de nature économique est indispensable, d’autant plus que tous les responsables conviennent de donner la priorité au redressement économique et financier de la nécessité. C’est ce qu’indique une source ministérielle, selon laquelle le...