Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINIONS

Libertés vs économie

Opposition et démocratie étant désormais prises en otage par l’urgence et la gravité de la crise économique, retour donc à la case départ, au statu quo et au dialogue stérile. Point de sanctions publiques à l’encontre des responsables des dernières rafles ; point de remaniement ministériel, a décidé le pouvoir. Il faut certes calmer le jeu politique pour éviter une dévaluation de la livre qui serait catastrophique pour le pays. Mais à supposer que l’heure soit au cynisme et qu’on veuille faire abstraction de toutes les atteintes aux libertés en faveur d’une relance économique, est-ce bien ainsi qu’on y parviendra ? Quelle image les investisseurs se font-ils donc de la justice au Liban après ces rafles innommables ? Qu’adviendra-t-il de leurs capitaux en cas de litige alors que les lois ont été bafouées sans vergogne au cours des dernières semaines sans que les magistrats ne s’en émeuvent pour autant ? En voie de totalitarisme, le pays est comme atteint d’une maladie infectieuse qu’on veut guérir à coups d’aspirine. Or c’est une véritable intervention chirurgicale qui s’impose aujourd’hui. Le grand absent Rafic Hariri en a sans doute conscience : cet homme n’admettrait pas qu’on tourne tout simplement la page après tant de bavures. Non pas qu’il soit nécessairement féru de démocratie. Mais il sait que les investisseurs fuiraient comme la peste un pays en mal de crédibilité. On peut imaginer combien le chef du gouvernement aurait l’air fin à l’heure du sommet de la francophonie et de Paris II ; ou encore quand viendra le moment de signer l’accord de partenariat euro-méditerranéen. Ce capitaliste dans l’âme comprend très bien en effet les inquiétudes du club des investisseurs puisqu’il fut et qu’il en reste un membre actif. Est-ce le cas de tous les autres responsables au pouvoir ou de la Syrie qui se cherche encore en matière de libéralisme économique ? Jusqu’à nouvel ordre, Walid Joumblatt a baissé les bras livrant donc son allié à lui-même face aux partisans de la manière forte. Que décidera donc le Premier ministre dès la fin de son congé inopportun ? La résignation fut jusqu’à présent le talon d’Achille de sa politique. L’air pur de Sardaigne saura-t-il lui inspirer enfin un sursaut de révolte contre le fait accompli ?
Opposition et démocratie étant désormais prises en otage par l’urgence et la gravité de la crise économique, retour donc à la case départ, au statu quo et au dialogue stérile. Point de sanctions publiques à l’encontre des responsables des dernières rafles ; point de remaniement ministériel, a décidé le pouvoir. Il faut certes calmer le jeu politique pour éviter une...