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Actualités - INTERVIEWS

« La principale menace à notre indépendance : la vulnérabilité - de notre système économique… »

Comment voulez-vous que les chrétiens perdent leur esprit de revanche quand les principaux dirigeants du pays sont mus par cet esprit-là… «Ce n’est pas tout à fait vrai. Les neuf mois qui sont passés ont montré un soutien du président de la République à l’action du gouvernement». On dit que tout ce qui s’est passé avait pour but de chuter le gouvernement Hariri. «Si tel est le cas, je crois que c’est un épisode qui est désormais derrière nous. Faire chuter le gouvernement c’est aujourd’hui irréaliste». Donc quand Émile Lahoud épouse les thèses de Hariri, et dit que toutes les priorités doivent aller à l’économique, vous le croyez ? «Il l’a montré à plusieurs occasions – MEA, Solidere, Télé-Liban, les taxes douanières – il a clairement admis que le gouvernement actuel revoie en profondeur la politique d’un gouvernement beaucoup plus proche de lui, celui de M. Hoss». Mais toutes ces volontés de réformes sont loin d’avoir donné les fruits escomptés. «Ce n’est pas vrai. Le gouvernement en matière économique va dans le bon sens. Mais il y va très lentement. Pour mille et une raisons». Mais sachant qu’on a le temps contre nous, il est criminel d’aller très lentement… «Absolument. C’est pourquoi je suis un homme impatient. De voir le gouvernement adopter des réformes économiques et financières beaucoup plus radicales et ce, beaucoup plus vite. La décision sur la betterave, sur la MEA, sur Télé-Liban, l’Ani, celles qui s’annoncent sur d’autres terrains – l’introduction de la TVA, l’arrêt de la subvention à la production de blé – et puis les affaires de téléphone, d’électricité, etc. sont des choses qui auraient dû être faites il y a dix ans, au cours des précédents gouvernements Hariri. On a perdu du temps, et le gouvernement actuel ne devrait pas en perdre davantage. Je pense que la principale menace à notre indépendance aujourd’hui vient de la vulnérabilité de notre système économique et financier. Notre situation se résume aujourd’hui par un endettement très lourd, un déficit budgétaire de 51 %, une gabegie généralisée dans les subventions, et surtout, par une culture populaire marquée par l’idée de l’État-Providence qui doit continuellement fournir de l’aide». En quoi l’État aujourd’hui assiste-t-il les Libanais ? En quoi les aide-t-il même ? «La culture populaire attend tout du gouvernement, et c’est faux. Il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités et fasse prendre à la société civile les siennes. Et pour cela, nous devons à tout prix rayer au moins 10 % de notre déficit budgétaire et arriver, pour le budget 2002, à un déficit maximal de 40 %».
Comment voulez-vous que les chrétiens perdent leur esprit de revanche quand les principaux dirigeants du pays sont mus par cet esprit-là… «Ce n’est pas tout à fait vrai. Les neuf mois qui sont passés ont montré un soutien du président de la République à l’action du gouvernement». On dit que tout ce qui s’est passé avait pour but de chuter le gouvernement Hariri. «Si...