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Actualités - CHRONOLOGIES

Simon Mousallem, un militant - FL, raconte ses deux semaines de prison

Des dizaines de jeunes ont été libérés la nuit du lundi à mardi. Parmi eux, figurait Simon Mousallem, militant FL. L’Orient-Le Jour est allé à la rencontre de cet homme âgé d’une quarantaine d’années et qui a accepté de raconter ses deux semaines de détention. Il est un peu fiévreux. La voix enrouée. Sans doute une grippe chopée à la prison de Roumieh. Mais malgré ce qu’il vient de subir, Simon Mousallem a quand même bonne mine. Comment tout a commencé ? «C’est simple. J’ai été arrêté le premier jour, le 7 août, avant les manifestations près du Palais de justice». Et on est venu vous chercher chez vous à Adonis ? «En fait, j’ai été convoqué, on m’a appelé au téléphone en me demandant de me rendre au poste de police». À votre avis, y a-t-il eu des rafles perlées un peu partout ou les militants ont été principalement arrêtés à Antélias ? «Non, je pense qu’il y a eu des perquisitions, beaucoup de gars ont été arrêtés chez eux à leur domicile», assure Simon. On vous a accusé de quoi au juste ? «Je ne le sais même pas, figurez-vous». «C’est ce qui est incroyable. Du début à la fin, on ne sait pas pourquoi on est arrêté ni même pourquoi on nous libère». Vous voulez dire que personne n’a vraiment été clair avec vous ? «Oui c’est ça. Ils m’ont accusé en fait d’appartenir à un parti politique dissous et c’est tout». Comment se passe l’arrestation ? «On m’a bandé les yeux dès le départ ; je ne voyais rien, je ne savais même pas où j’étais et on m’a bombardé de questions». De quel genre ? «Des questions sur le parti, sur ses activités, s’il y a des réunions…». On vous fait signer des papiers ou des documents ? «Oui, on m’a enlevé le bandeau juste le temps de signer un papier, sans savoir de quoi il s’agissait». À part les yeux bandés, avez-vous été battu ? «Non. Mais comme on a les yeux bandés, on nous secoue de temps en temps, on nous pousse… mais pas de violence comme on peut l’imaginer. Une fois en prison, c’est surtout difficile moralement... Quinze jours enfermé dans une pièce qui peut contenir 60 personnes alors qu’on est à peu près 150, je peux vous dire que la nuit, quand tout le monde essaye de dormir, le sol, on ne le voit plus». Et comment on vous a averti de votre libération ? «C’est l’un des responsables à la prison de Roumieh qui nous a avertis. C’était un soulagement. Si certains ont pu péniblement payer les 2 000 dollars pour sortir, d’autres n’avaient pas les moyens de le faire, au beau milieu de la nuit en plus». Que pensez-vous des accusations de collaboration avec Israël formulées à l’encontre de dirigeants FL et de certains militants ? «Cela fait déjà longtemps que, dans la tête des militants FL, Israël est perçu comme un ennemi. À partir de là, je trouve que ces accusations ne sont pas fondées», estime Simon Mousallem. Et justement, toutes ces accusations ainsi que les évènements des quinze derniers jours ont-ils porté un coup au moral des jeunes chrétiens du pays et des militants des Forces libanaises ? «C’est certain. Preuve en est, toutes ces demandes de visas pour l’étranger». Vous n’y avez pas songé ? Ton un peu plus ferme : «Non. En prison, certains disaient qu’à la sortie, ils présenteraient des demandes de visas, moi, je ne suis pas de cet avis. Partir n’est pas une solution. Si le prix de la dignité et de la liberté d’expression passe par toutes ces campagnes d’arrestations, mieux vaut rester». Voilà, le message est clair.
Des dizaines de jeunes ont été libérés la nuit du lundi à mardi. Parmi eux, figurait Simon Mousallem, militant FL. L’Orient-Le Jour est allé à la rencontre de cet homme âgé d’une quarantaine d’années et qui a accepté de raconter ses deux semaines de détention. Il est un peu fiévreux. La voix enrouée. Sans doute une grippe chopée à la prison de Roumieh. Mais...