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Actualités - CHRONOLOGIES

Les femmes subissent toutes sortes de sévices pendant la détention préventive - Amnesty International dénonce la résignation et le silence des détenues

Les femmes restent les oubliées des droits de l’homme. Un récent rapport d’Amnesty International dévoile les divers sévices qu’elles subissent en prison particulièrement au cours de la détention préventive. Mais le pire c’est qu’elles acceptent cette situation sans protester, parce qu’on leur a sans doute appris qu’une femme ne doit pas parler de certaines choses, même si ces choses sont illégales, injustes et même horribles... Elles sont accusées de crimes graves, de délits politiques ou sont des travailleuses étrangères, les membres de la police judiciaire ne font pas de différence. Elles subissent, toutes, les mêmes mauvais traitements pendant la première période de détention. Leur situation est d’autant plus désespérée qu’il n’y a pas de femmes enquêtrices au sein de la PJ et que leur sort est totalement entre les mains d’hommes qui se croient tout permis pour leur faire avouer des crimes réels ou non, dans le secret le plus total. Les mauvais traitements faits aux femmes pendant la période de détention préventive étaient d’ailleurs – jusqu’au rapport d’Amnesty International – le secret le mieux gardé de la République, tout simplement parce que personne ne s’y intéressait. Viols, tortures et pressions morales... Grâce à l’enquête d’Amnesty International, on sait désormais, à travers les témoignages d’anciennes détenues, que les femmes sont soumises régulièrement à des viols par ceux qui sont censés les garder, enquêter et faire appliquer la loi. On leur introduit aussi fréquemment divers objets dans le corps, on les frappe avec des tiges métalliques et on éteint des cigarettes sur les parties sensibles de leur corps. Les gardes (masculins évidemment pendant la période de détention préventive) les obligent à se déshabiller devant eux, les insultent sexuellement et exercent sur elles des pressions morales, notamment la torture sur leurs proches devant elles. De même, les gardiens ne respectent nullement leur intimité et s’autorisent à entrer à tout moment dans les cellules, les privent des objets nécessaires aux femmes et surtout les maintiennent dans l’isolement le plus absolu, pour qu’elles deviennent des «proies plus faciles». Les témoignages recueillis affirment aussi que les procédés utilisés contre les hommes le sont aussi contre les femmes, notamment les techniques dites du «farrouj», de «la roue» et de la «falka». Les femmes sont aussi privées de sommeil et de nourriture et ne peuvent se procurer les médicaments qui leur sont nécessaires. Maintenues au secret, les détenues ne savent généralement pas que tous ces procédés sont illégaux et qu’elles peuvent s’en plaindre. Elles n’osent donc pas en parler devant le juge d’instruction et se murent honteusement dans le silence. Seule Antoinette Chahine avait osé en parler devant le juge puis devant le tribunal, mais la cour d’appel n’en avait nullement tenu compte et il lui a fallu attendre le verdict de la Cour de cassation pour être innocentée. Toute cette souffrance pour rien ! Malheureusement, selon le rapport d’Amnesty, le cas d’Antoinette Chahine n’est pas unique. Coupables ou non, la plupart des détenues subissent de mauvais traitements pendant la première période de détention. Après, leur situation s’améliore, mais les conditions de détention dans les prisons pour femmes au Liban sont désastreuses parce que les locaux sont sous-équipés et souvent inadéquats. Le Liban compte ainsi quatre prisons pour femmes : Baabda, Tripoli, Zahlé et Beyrouth (Barbar Agha). Une délégation d’Amnesty s’est rendue dans deux d’entre elles, à Baabda et à Tripoli, et le rapport qu’elle a par la suite établi est particulièrement rigoureux, basé sur les témoignages de personnes dont les noms sont cités. Cette situation n’est certes pas nouvelle, mais les associations des droits de l’homme préfèrent surtout s’occuper des détenus médiatisés et tant pis pour tout(e)s les autres...
Les femmes restent les oubliées des droits de l’homme. Un récent rapport d’Amnesty International dévoile les divers sévices qu’elles subissent en prison particulièrement au cours de la détention préventive. Mais le pire c’est qu’elles acceptent cette situation sans protester, parce qu’on leur a sans doute appris qu’une femme ne doit pas parler de certaines choses,...