Sécurité - Le bureau du bâtonnier du Liban-Nord saccagé - Mourani : « Je ne sais pas si l’incursion - est un message qui nous est adressé »

Le bureau du bâtonnier du Liban-Nord, Georges Mourani, a été saccagé dans la nuit de dimanche à lundi par des inconnus. Les auteurs de cet acte de vandalisme, qui ont pénétré par effraction dans le bureau, ont déchiré des dossiers, brisé une armoire et «semé un désordre total» dans la pièce. C’est Me Mourani qui a fourni ces précisions au cours d’une conférence de presse à Tripoli. «Je ne sais pas si le but de cette incursion est le vol ou s’il s’agit d’un message qui nous est adressé en raison de nos prises de position à la suite des arrestations menées récemment par les autorités», a-t-il dit en refusant de faire assumer à une partie quelconque la responsabilité de l’incursion. L’Ordre des avocats du Liban-Nord a condamné l’incident dans un communiqué, qualifiant l’effraction «d’agression contre tous les avocats du Liban». Il a appelé «les forces de l’ordre à arrêter les coupables» et affirmé qu’il «ne reviendra pas sur son engagement à défendre la prééminence de la loi, des libertés et des droits de l’homme». Le bâtonnier de Beyrouth, Michel Lyan, qui a contacté Me Mourani pour lui faire part de sa solidarité, a stigmatisé «l’agression barbare contre» le bureau du bâtonnier du Liban-Nord estimant qu’elle «constitue une atteinte à l’immunité de l’avocature». Dans sa déclaration à la presse, M. Lyan a appelé le pouvoir à démasquer sans tarder les malfaiteurs et à leur infliger «les sanctions les plus sévères pour que cessent ces actes qui portent préjudice à la réputation du pays». Rappelons que les deux Ordres avaient observé la grève les 9 et 10 août pour protester contre les arrestations dans les rangs de l’opposition, et notamment contre la brutalité avec laquelle elles avaient été menées. Une dizaine d’avocats font partie des personnes arrêtées. Les avocats ont estimé que les arrestations avaient été effectuées en violation de la loi et jugé les résultats des interrogatoires «définitivement nuls et non avenus».