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Actualités - CHRONOLOGIES

Dimane - Pour le BCCN, l’atteinte aux libertés est un crime impardonnable - Harb : Le recours au facteur israélien, - une tentative de justifier les agissements des SR

Le député Boutros Harb a estimé que le recours au facteur israélien n’est qu’une tentative destinée à justifier les agissements des services de renseignements et à empêcher certaines parties politiques de poursuivre leur action dans l’intérêt du pays. À sa sortie de Dimane où il a rencontré hier le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir, M. Harb a déclaré que l’entretien avait porté sur les récents évènements survenus sur la scène locale «dans le cadre de la conjoncture délicate que connaît le pays» sur le double plan politique et économique. Le parlementaire a condamné la vague d’arrestations «contraire, à la Constitution et aux lois en vigueur» ainsi que les «atteintes aux libertés publiques et privées». «Nous avons procédé à un examen approfondi des problèmes politiques et des prétextes invoqués par le pouvoir pour justifier ses agissements. Nous avons également évoqué la crise économique et les rumeurs sur un éventuel effondrement financier. Tous ces problèmes constituent un sujet digne d’être débattu, surtout au niveau des responsables, si l’on veut avoir une vision nette de la situation et élaborer une stratégie pour leur solution», a ajouté M. Harb. Et de poursuivre : «À la veille d’une série d’échéances judiciaires, politiques, économiques et financières, il m’est important d’assurer que le patriarche et nous-mêmes demeurons attachés à la ligne de conduite nationale que nous nous sommes tracée ainsi qu’à tous les principes sur lesquels repose notre système politique. Nous demeurons attachés aux libertés, même si le pouvoir ne partage pas nos opinions. Nous demeurons attachés au droit de nous opposer aux arrestations et aux emprisonnements contraires aux provisions de la Constitution et des lois en vigueur. Nous estimons que tout ce qui s’est passé porte atteinte à notre système judiciaire, constitutionnel et démocratique». Prié par les journalistes présents de donner son opinion sur les deux explosions d’hier matin, le député de Batroun a dit : «Je ne me dépêcherai pas, comme certains services, d’en attribuer la responsabilité à telle partie ou telle autre. Surtout que, jusqu’à présent, nous ne savons pas s’il s’agit effectivement d’attentats à la voiture piégée ou de simples explosions dont nous ignorons l’identité des auteurs et leurs objectifs. Les auteurs peuvent avoir cherché à accroître la tension et justifier ce qui se passe. En réalité, je ne cherche à accuser personne, mais j’estime qu’il s’agit là d’une opération futile, très indicative du désarroi qui régit le comportement de ses auteurs face aux derniers développements. Quoi qu’il en soit, nous devons toujours nous rappeler que nous vivons dans un système démocratique basé sur les lois et les institutions et que les récents agissements sont contraires à la loi. S’il s’agit de manœuvres visant certaines forces politiques qui se sont regroupées pour œuvrer en faveur de l’intérêt national, nous estimons que ces manœuvres ont échoué. Nous poursuivrons notre action commune en faveur de la souveraineté et de l’unité du Liban. Nous estimons également que le recours, une fois de plus, au facteur israélien ne vise qu’à justifier les agissements de certains services en portant des accusations contre certaines personnalités politiques pour les empêcher de poursuivre leur action en faveur des intérêts nationaux». M. Harb a assuré que «personne, quelle que soit sa position, n’accepte de couvrir une éventuelle collaboration avec Israël. Nous condamnons toute collaboration avec Israël, mais nous devons être en possession de toutes les données et des résultats d’une enquête menée conformément à la loi, avant de nous prononcer sur la culpabilité des accusés. Les enquêtes doivent être menées en stricte application des lois en vigueur et non pas à la légère, derrière des murs opaques ou à l’aide d’une bande vidéo dont le contenu ne peut, en aucune manière, servir de preuve ni même d’indice. C’est pour cela que nous suivrons cette affaire sur le double plan judiciaire et politique. Si nous parvenons à la conclusion qu’il existe un complot visant à accuser des innocents, comme nous le pensons, nous n’hésiterons pas à faire échec à ce complot. Si, à Dieu ne plaise, l’hypothèse de la collaboration se trouvait confirmée par les résultats d’une enquête légale, nous condamnerons sévèrement cette collaboration. Mais, entre-temps, il n’est pas permis d’anticiper des résultats de l’enquête pour préjuger de la culpabilité des accusés». Toujours à Dimane, Mgr Sfeir a reçu le député Nehmétallah Abi-Nasr qui s’est élevé contre les accusations de collaboration avec Israël «dans le dessein de faire échec à ceux qui réclament la liberté, la souveraineté et la réconciliation nationale». «Les principes en faveur desquels œuvrent le patriarche et beaucoup d’autres ne sont l’apanage d’aucune catégorie ou religion données, mais sont la propriété de tous les Libanais», a-t-il ajouté. Le patriarche maronite a également rencontré une délégation du Bureau central de coordination nationale (BCCN) conduite par M. Joseph Jreyssati et composée de MM. Boutros Hélou et Najib Zouein. À sa sortie de Dimane, M. Jreyssati a condamné l’«agression contre les droits de l’homme et contre nos valeurs les plus sacrées, qui s’est traduite par les arrestations arbitraires opérées dans les rangs de nos jeunes». «Toute atteinte à la liberté, qui est à la base de l’existence même du Liban, constitue un crime impardonnable. Nous espérons que cette page douloureuse de notre histoire sera tournée le plus rapidement possible et que tous les prévenus seront remis en liberté», a-t-il conclu. Parmi les autres visiteurs de Dimane figuraient notamment les parents des personnes arrêtées et M. Daoud Sayegh, conseiller du Premier ministre Rafic Hariri. Mgr Sfeir a également accordé une interview à la chaîne de télévision japonaise TBS.
Le député Boutros Harb a estimé que le recours au facteur israélien n’est qu’une tentative destinée à justifier les agissements des services de renseignements et à empêcher certaines parties politiques de poursuivre leur action dans l’intérêt du pays. À sa sortie de Dimane où il a rencontré hier le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir, M. Harb a déclaré que...