Réactions - Appel à la solidarité et à la défense de la démocratie - Les ligues chrétiennes dénoncent les arrestations « illégales »

La Ligue maronite et l’Union des ligues chrétiennes libanaises ont condamné hier les accusations injustifiées de collaboration avec Israël, lancées contre les chrétiens du Liban, et ont dénoncé la récente vague d’arrestations «illégales». La Ligue maronite et l’Union des ligues chrétiennes libanaises ont tenu hier une réunion conjointe sous la présidence de M. Hareth Chéhab. La réunion, qui s’est déroulée dans les locaux de l’ancien siège de la Ligue, a groupé les membres du conseil, les anciens présidents de la Ligue et de l’Union, le ministre d’État Pierre Hélou et Ernest Karam, l’ancien secrétaire général de la Ligue, le député Nehmétallah Abi Nasr, le secrétaire général de l’Union, Habib Ephram, et MM. Joy Tabet et Hafez Zakhour. Dans un communiqué conjoint publié à l’issue de la réunion, les participants ont estimé que «les regrettables développements sécuritaires qui se sont produits au cours des quelques derniers jours ne peuvent, en aucun cas, justifier les fausses accusations de collaboration avec Israël, lancées contre les chrétiens. L’option arabe des chrétiens a été nettement définie dans l’exhortation apostolique et clairement réitérée au cours des prises de position du cardinal Sfeir et des communiqués publiés par de nombreux rassemblements de la communauté chrétienne». Le communiqué met en garde contre «la poursuite de cette politique que nous estimons être une tentative flagrante visant à tenir les chrétiens éloignés du projet de l’État auquel ils insistent à participer, comme ils l’ont fait dans le passé». «Nous dénonçons avec fermeté les exactions commises contre les jeunes participants au sit-in et refusons la vague d’arrestations qui s’est déroulée en violation flagrante des textes de lois en vigueur. Il est inacceptable que soient punis ceux que le droit et la Constitution protègent. Sans mentionner les répercussions négatives de ces actes sur l’image du Liban à l’étranger. La légitimité et la liberté se complètent et l’une ne peut exister sans l’autre. Cela signifie que toute action doit se dérouler dans le cadre prévu par la Constitution et la légitimité de l’État qui demeure le projet unique pour lequel luttent les chrétiens. À condition, bien entendu, que le gouvernement et les responsables concernés se plient aux provisions de la Constitution et n’assurent pas à certains agissements une couverture dont ils ne sont pas convaincus», poursuit le communiqué. Et de conclure : «Nous estimons que tout ce qui prend pour cible les fils de notre société ne tardera pas à prendre pour cible ceux qui pensent être aujourd’hui à l’abri ou ne se sentent pas concernés par les évènements que nous vivons. Nous invitons tous nos concitoyens, responsables religieux et temporels en tête, à quelque confession ou parti qu’ils appartiennent, à faire preuve de solidarité et de collaboration pour raffermir le Liban dans ses spécificités et son système démocratique libre, souverain et indépendant».