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Actualités - CHRONOLOGIES

Moawad dénonce « un assassinat » de toutes les institutions de l’État

Plus virulente que jamais, Nayla Moawad, députée de Zghorta, a dénoncé hier l’assassinat systématique de toutes les institutions de l’État après les événements de ces derniers jours. S’exprimant à la suite d’une visite au patriarche maronite Nasrallah Sfeir, à Dimane, Mme Moawad a exhorté le Premier ministre Rafic Hariri à «exercer ses prérogatives ou démissionner» et demandé au chef de l’État de «ne plus prêter l’oreille à ceux qui l’entourent». «Je suis venue exprimer au patriarche ma profonde colère à la suite des atteintes aux libertés qui se sont produites dernièrement et que je condamne de façon absolue», a déclaré Mme Moawad, évoquant «une violation de la Constitution et de nos constantes nationales». À un journaliste qui lui demandait si ses prises de position pouvaient être considérées comme une défense du courant aouniste et des Forces libanaises, Mme Moawad a répondu : «Pas du tout. Je pense qu’ils sont capables de se défendre eux-mêmes et, d’ailleurs, ils ne manquent pas de le faire. Tout le monde sait qu’il y a des différences de point de vue entre nous. Mais cela ne signifie pas que nous devons nous taire après ce qui s’est passé», a-t-elle dit. «Ce que nous avons vu jeudi dernier devant le Palais de justice était terrifiant. C’est totalement inacceptable, a-t-elle estimé, réclamant que les responsabilités de ces incidents soient déterminées et que des sanctions soient prises à l’encontre des contrevenants». «Nous ne nous tairons qu’après que les responsables aient été jugés», a-t-elle ajouté. «Nous avons assisté à un assassinat systématique de toutes les institutions de l’État. L’armée a d’abord été assassinée, car on cherche à la transformer en milice. Pour l’opinion publique, elle est devenue une force de répression et d’oppression. Au lieu de protéger la Constitution et les constantes nationales, c’est à présent elle qui les sabote», a-t-elle accusé. «On veut aussi saboter nos institutions judiciaires. Censée défendre la Constitution, la justice aujourd’hui la viole, comme elle viole les règles judiciaires et les lois en vigueur», a-t-elle noté. «Le pouvoir législatif est lui aussi mis en pièces. L’affaire de la loi sur le code de procédure pénale fut une marque de honte pour le Parlement. Ce fut une journée noire pour la Chambre et pour toute la vie politique, parlementaire et démocratique dans le pays», a-t-elle poursuivi. «Le Conseil des ministres est également assassiné. Le Premier ministre est devenu une sorte de façade décorative qu’on ne daigne même pas informer et qui ne peut rien faire. Je lui demande d’exercer ses prérogatives ou de démissionner, ce qui serait plus honorable pour lui que de nous laisser dans cette situation», a lancé Mme Moawad. «Enfin, hélas, je dois avouer que la présidence de la République est assassinée. J’exhorte le chef de l’État à ne plus prêter excessivement l’oreille à ceux qui l’entourent, qu’il s’agisse de services de renseignements ou autres. Ces derniers lui certifient qu’il est sorti vainqueur de ce qui vient de se passer. Nous avions voté avec enthousiasme pour le président et nous l’avions soutenu, considérant qu’il était venu édifier un État de droit et des institutions. Mais lorsque ces dernières sont ainsi détruites, je ne vois pas comment on peut expliquer cette victoire», a-t-elle souligné. «Le président devrait savoir que l’État est devenu exsangue. Je ne comprends pas comment, au lieu de soutenir et de compléter le processus de réconciliation dont un épisode a eu lieu à Moukhtara, l’État tente d’y mettre des obstacles». «On bataille contre l’unité nationale, contre la cohésion de la société libanaise», a-t-elle poursuivi, estimant que cette politique menace de conduire à une «explosion mortelle» de la crise économique.
Plus virulente que jamais, Nayla Moawad, députée de Zghorta, a dénoncé hier l’assassinat systématique de toutes les institutions de l’État après les événements de ces derniers jours. S’exprimant à la suite d’une visite au patriarche maronite Nasrallah Sfeir, à Dimane, Mme Moawad a exhorté le Premier ministre Rafic Hariri à «exercer ses prérogatives ou...