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Actualités - CHRONOLOGIES

Sécurité - L’ambassadeur Alam demande une protection policière - Un incendie à caractère criminel ravage le consulat du Liban à Paris

Un incendie d’origine criminelle a causé de sérieux dégâts dans les locaux du consulat du Liban à Paris hier dimanche à 5h45 du matin provoquant d’importants dégâts dans deux pièces du rez-de-chaussée abritant l’accueil et le service des visas. Alerté peu avant six heures par une épaisse fumée qui se dégageait d’une des fenêtres du consulat situé au 123 de l’avenue Malakoff dans le 16e arrondissement un automobiliste a signalé le fait à des agents de police en faction à deux cents mètres de là, à l’angle de l’avenue Foch devant le domicile de l’ambassadeur d’Israël en France. Ceux-ci ont aussitôt contacté les pompiers qui ont rapidement circonscrit le sinistre avant qu’il ne s’étende aux étages supérieurs dont deux abritent également la section culturelle et les services consulaires libanais. L’ambassadeur du Liban, M. Élysé Alam, accompagné de Mlle Reina Charbel, une attachée arrivée de Beyrouth quelques jours auparavant pour prendre en charge un poste vacant au consulat, s’est rendu sur les lieux et a constaté l’ampleur des dégâts avant de signaler l’incendie aux services compétents du Quai d’Orsay. Il y a quelques jours, l’ambassadeur Alam avait reçu de sa hiérarchie à Beyrouth des consignes de vigilance et avait demandé à la préfecture de police de Paris des mesures de protection, notamment pour les locaux de l’ambassade, situés non loin de là, à la rue Copernic où un poste de garde permanent (un agent de police en faction dans une guérite) avait été curieusement démantelé depuis plusieurs mois sur ordre de son QG. Quant aux services consulaires et culturels de l’avenue Malakoff, ils n’avaient jamais été gardés et aucune permanence n’y est habituellement assurée de nuit ou même l’après-midi, après les heures de fermeture. L’enquête policière préliminaire a conclu à un acte criminel perpétré à l’aide d’un engin incendiaire lancé à l’intérieur du consulat à travers une fenêtre donnant directement sur l’avenue Malakoff. Une fenêtre protégée par de simples barreaux et un virage ordinaire que les assaillants n’ont eu aucune peine à briser pour lancer leur engin, probablement un cocktail Molotov. L’expert de la police s’est rendu sur les lieux et a effectué des prélèvements qui devraient lui permettre de révéler la nature de la matière combustible utilisée. Dans le cadre de leur activité sur place, les enquêteurs ont constaté la présence de caméras de surveillance installées sur un immeuble voisin abritant une filiale du groupe Lagardère et sur un autre bâtiment faisant face au consulat où se trouve une société de gardiennage. Ils semblent avoir obtenu des copies de pellicule d’au moins une de ces caméras, ce qui leur donnerait éventuellement des indices sur le déroulement de l’attentat. Quelques membres du personnel du consulat, appelés sur les lieux par l’ambassadeur, ont guidé les enquêteurs à l’intérieur des locaux et ont constaté que les deux pièces entièrement ravagées par l’incendie contenaient des dossiers relatifs aux visas et autres certificats délivrés par les services consulaires et culturels. Mais il semble que les passeports français traités et prêts à être rendus à leurs titulaires étaient déposés dans un meuble qui n’a pas été atteint. Les bureaux du consul, de ses adjoints et du personnel du consulat situés dans les étages supérieurs n’ont pas été touchés par les flammes et seule une épaisse couche de suie a été constatée sur les parois, dans les pièces dont les portes étaient ouvertes. C’est du moins ce qu’ont révélé les pompiers qui se sont introduits dans les étages supérieurs par les fenêtres et l’entrée de service de l’immeuble pour porter secours à des personnes qui auraient pu se trouver là au moment de la propagation des flammes. Outre ses contacts avec les services compétents du ministère des Affaires étrangères et les responsables de la police et le substitut du procureur venu sur place, l’ambassadeur libanais s’est entretenu au téléphone à plusieurs reprises avec M. Mahmoud Hammoud, ministre des Affaires étrangères, qui lui a demandé d’assurer désormais une permanence vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans les locaux du consulat ainsi que d’autres mesures dont le diplomate n’a pas révélé la nature. Dans l’après-midi, M. Alam s’est rendu Quai des Orfèvres pour y suivre sur place l’enquête prise en charge par la brigade criminelle compétente en matière d’actes à caractère terroriste. Par ailleurs, les dégâts causés au matériel et aux locaux ont été estimés à plus d’un million de francs et les assureurs ont été alertés pour procéder aux constatations d’usage en dépit du congé dominical. En raison justement du calme plat de ce dimanche d’août, aucune réaction de quelque nature que ce soit n’a été enregistrée, sinon un commentaire du général Michel Aoun qui, informé de l’incendie par un confrère, a déclaré qu’il le déplorait, mais qu’il n’était préoccupé que par ce qui se passe actuellement au Liban. Prié de dire s’il ne craignait pas que des soupçons pèsent sur son mouvement si l’enquête confirmait la thèse de l’acte criminel, le général a déclaré : «Nous ne sommes pas de ceux qui saccagent des locaux diplomatiques qui sont la propriété de l’État, donc du peuple, et notre propriété à tous en tant que citoyens». De fait, des observateurs libanais à Paris constatent que les groupes d’opposition n’ont jamais commis des actes hostiles au personnel ou aux locaux diplomatiques libanais à Paris tout au long des événements qui ont secoué le Liban et que les seules attaques se traduisaient jusqu’ici par des communiqués de presse, des rassemblements et quelques tentatives d’occupation des locaux diplomatiques à des moments de grande tension. Ces observateurs ajoutent que l’incendie de dimanche matin marquerait une nouvelle étape ou un nouveau style dans l’expression de la protestation contre les autorités de Beyrouth. Tout cela n’écarte pas, indiquent des milieux libanais de la capitale française, la possibilité d’un acte visant à faire croire que l’opposition libanaise en France a choisi la voie de la violence.
Un incendie d’origine criminelle a causé de sérieux dégâts dans les locaux du consulat du Liban à Paris hier dimanche à 5h45 du matin provoquant d’importants dégâts dans deux pièces du rez-de-chaussée abritant l’accueil et le service des visas. Alerté peu avant six heures par une épaisse fumée qui se dégageait d’une des fenêtres du consulat situé au 123 de...