Audeh : « Ils veulent un Liban où la liberté n’a plus droit de cité »

Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth Mgr Élias Audeh a estimé qu’«ils ont transformé en funérailles les noces vécues par le Liban et se comportent comme s’ils voulaient contraindre à l’émigration ce qu’il nous reste de jeunes». Dans une homélie beaucoup plus proche de la déclaration politique que du sermon religieux, Mgr Audé a sévèrement condamné hier le comportement des services militaires de renseignements. Le métropolite de Beyrouth est entré dans le vif du sujet sans aucun préambule religieux pour se déchaîner contre la récente vague d’arrestations et la manière dont elle a été exécutée. Faisant allusion à la réconciliation qui s’est déroulée dans la montagne, Mgr Audé a affirmé que «depuis plus d’une semaine, le Liban vit des noces que nous avons accompagnées, le cœur plein de joie (…). Mais ils ont transformé les noces en funérailles et se comportent comme s’ils voulaient contraindre à l’émigration ce qu’il nous reste de jeunes pour leur éviter les prisons et les cachots obscurs. Certains affirment qu’il n’existe aucun lien direct entre les deux évènements, mais, comme par hasard, des troubles surviennent chaque fois que deux ou trois parties se rencontrent». «Ce que nous avons vu et entendu ces derniers jours est vraiment honteux et constitue un avant-goût du Liban qu’ils veulent nous imposer : un Liban non libanais, un Liban qui craint ses jeunes, un Liban qui n’admet qu’une opinion importée, un Liban où la liberté n’a plus droit de cité», a-t-il conclu.