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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Dimane - La vague d’arrestations au centre de l’homélie du patriarche - Sfeir dénonce le comportement « honteux » des SR

Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir a vigoureusement dénoncé le comportement des services de renseignements militaires et s’est déclaré sceptique sur la thèse du complot de partition avancée par les autorités pour justifier la récente vague d’arrestations, estimant que «le Liban a perdu le peu de crédit moral qui lui restait auprès de la communauté internationale». «Les incidents qui se sont déroulés au cours des quelques derniers jours révèlent l’absence de sentiments religieux chez certains. Leur comportement, tel que retransmis par les médias, est véritablement honteux, surtout que le Liban a pratiquement cessé d’exister sur la scène internationale et traverse une crise économique et financière qui le conduit vers l’inconnu. Le rapport de la Banque mondiale indique que la dette publique atteindra près de 40 milliards de dollars dans cinq ans et le pays souffre d’une hémorragie constante au niveau de ses jeunes, surtout les diplômés d’entre eux qui se trouvent contraints à l’émigration», a déclaré Mgr. Sfeir dans son homélie dominicale prononcée hier à Dimane. «Ces incidents font perdre au Liban le peu de crédit moral qui lui restait auprès de la communauté internationale et le font paraître isolé, sans aucun dénominateur commun pour réunir ses fils, comme ayant besoin de tutelle et comme si la joie de la réconciliation qui s’est déroulée au Chouf était une joie frelatée. Des rapports annuels publiés par les organisations des droits de l’homme rapportent constamment les violations qui se produisent au Liban. Que diront ces organisations de notre pays à la vue des agents de l’ordre, en uniforme ou en tenue civile, battant sauvagement des étudiants désarmés avec l’aide d’inconnus armés de matraques ? Comment ces mêmes organisations accueilleront-elles les nouvelles de l’existence d’un complot visant à la partition du pays alors que ceux qui en sont accusés ne l’ont pas mis en exécution à l’époque où ils en possédaient les moyens ?», a poursuivi le patriarche Sfeir avant de conclure que «le plus étrange est que les responsables n’étaient pas tenus au courant des agissements des services (de renseignements)». Par ailleurs, Mgr Sfeir a reçu samedi, à Dimane, de nombreuses personnalités politiques venues dénoncer la vague d’arrestations et le comportement des agents des services de renseignements, notamment les députés Gébrane Tok et Élie Skaff et le ministre de la Santé Sleimane Frangié. À sa sortie de Dimane, M. Tok a déclaré que «les incidents dont nous avons été témoins se répercutent négativement sur le double plan intérieur et extérieur. Ils se répercutent également au niveau de l’économie que le gouvernement est appelé à assainir». «Personne, simple citoyen ou responsable, ne peut être au-dessus de la loi», a-t-il conclu. Quant à M. Skaff, il a distribué un communiqué dans lequel il estime que «les résolutions du Conseil des ministres n’ont pas été à la hauteur de l’événement et sont loin de mettre un terme aux tensions sécuritaires et aux controverses politiques qui menacent les secteurs politique et économique». Il a également mis en garde contre les atteintes aux libertés publiques «qui sont à la base de l’existence du Liban». En conclusion, il a invité les responsables à profiter de l’expérience du passé, rappelant que «les répressions, les vagues d’arrestations et même les exécutions pratiquées sous le mandat du président Fouad Chéhab ne sont pas parvenues à éradiquer la pensée du PSNS». Aux questions des journalistes qui réclamaient son opinion sur la vague d’arrestations, le ministre de la Santé Sleimane Frangié a répondu qu’il avait été «foudroyé» par la manière dont elles se sont déroulées. «Après avoir entendu la déclaration du ministre de l’Intérieur, nous estimons que l’ampleur des arrestations est à la hauteur de l’événement. La situation serait vraiment catastrophique si les informations révélées par le ministre de l’Intérieur s’avéraient imprécises», a-t-il ajouté. Répondant toujours aux questions des journalistes, il a estimé qu’«en principe, la sécurité prime le Conseil des ministres, mais un tel incident, dont personne, au départ, ne pouvait imaginer l’importance, aurait dû être signalé au préalable au gouvernement». Quant aux résolutions mitigées du Conseil des ministres, M. Frangié s’est demandé s’il était «nécessaire que l’État soit divisé et c’est, à mon avis, ce qui se serait passé si les résolutions avaient été différentes».
Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir a vigoureusement dénoncé le comportement des services de renseignements militaires et s’est déclaré sceptique sur la thèse du complot de partition avancée par les autorités pour justifier la récente vague d’arrestations, estimant que «le Liban a perdu le peu de crédit moral qui lui restait auprès de la communauté...