Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Libertés - Diffusion d’une vidéocassette de la « confession » du responsable arrêté des Forces libanaises - La mise en garde de l’armée, au-delà des « aveux » de Toufic Hindi…

La voici, la «surprise». Promise, avant-hier samedi, par des «sources judiciaires» – encore fallait-il savoir que ces dernières existent. La direction de l’orientation du commandement de l’armée a publié un communiqué comprenant ce qui a été présenté comme les aveux du conseiller politique des Forces libanaises, Toufic Hindi. Raflé, rappelons-le, ainsi que des centaines de jeunes militants chrétiens anti-syriens, mardi dernier. Et accompagnant le communiqué, un enregistrement audiovisuel montrant Toufic Hindi s’adressant au procureur général Adnane Addoum, qui avait à sa droite un autre «investigateur» dont l’identité n’a pas été révélée. La vidéocassette d’abord. Force est de constater que la caméra utilisée devait probablement être une caméra de surveillance, installée sur un mur. Ce qui a poussé certains observateurs à affirmer que cet enregistrement a été fait «à l’insu» de la personne qui était filmée. Autre élément indiscutable : la sonorisation. La voix de Toufic Hindi était, tout au long de «l’entretien», pratiquement inaudible notamment au sujet de certains éléments-clé relevés par le communiqué. Tandis que celle du procureur général était parfaitement claire. Le député de Batroun Boutros Harb s’est également demandé si la vidéocassette n’était pas «montée». Relevant notamment deux points importants : le fait que le document distribué aux médias n’a aucune valeur légale et que ce face-à-face aurait dû avoir lieu au ministère de la Justice et certainement pas dans le cadre de celui de la Défense. Quant au communiqué, c’est une véritable mise en garde quasi générale adressée par l’armée. De par l’allusion à peine voilée aux assises de Kornet Chehwane (c’est d’ailleurs sur cette phrase que se termine l’enregistrement), ainsi qu’à ses signataires. De par l’allusion aux médias libanais. Aux horizons politiques et professionnels «différents» incriminés par le communiqué. Et puis impossible de ne pas relever le timing du communiqué et de la vidéocassette : tous deux interviennent à la veille de la séance parlementaire. Censée débattre de l’amendement du code de procédure pénale – dans le sens voulu par le chef de l’État. Alors que ce texte – un pas très important sur la voie de la démocratie et des libertés – a été voté il y a une quinzaine de jours à la Chambre par 81 voix contre 3. Le train étatique répressif semble sérieusement s’être mis en marche. Le communiqué Voici l’intégralité du communiqué publié par la direction de l’orientation du commandement de l’armée. «Le procureur général Adnane Addoum s’est penché (avant-hier samedi) midi sur les derniers développements de l’enquête menée par les services de sécurité concernés, et notamment la direction des renseignements de l’armée libanaise. Il a écouté les aveux de M. Toufic Hindi, le conseiller politique des Forces libanaises dissoutes – ainsi qu’on peut le voir sur la vidéocassette accompagnant ce communiqué. Où l’on apprend que M. Hindi a effectué le 3 avril 2001 un voyage à Rome en compagnie de Mme Sethrida Geagea. À la suite duquel il s’est rendu à Paris, où il s’est entretenu avec certains cadres du parti – dont deux anciens responsables de la sécurité, le docteur Joseph Gebeily, ainsi que Ghassan Touma. Et ce dernier est sous le chef de plusieurs inculpations par contumace. «(M.) Hindi a avoué qu’il avait acheté à Paris une ligne téléphonique dont il a communiqué le numéro à Ghassan Touma. Ce dernier l’a averti qu’il allait recevoir – à ce numéro – un appel du conseiller en communication d’Uri Lubrani, le coordinateur des activités israéliennes au Liban. Le conseiller, qui se nommerait Oudid (l’orthographe du prénom est à vérifier) Zaraï, allait l’informer de certains développements et de certaines instructions concernant la situation libanaise et la politique israélienne à l’égard du Liban. (Il est à noter ici que les informations recueillies par les services de sécurité concernés font état du fait que c’est M. Hindi lui-même qui a téléphoné au dénommé Zaraï). «Et (M.) Hindi d’ajouter, au cours de ses aveux, que ce dénommé Zaraï l’a contacté sur le numéro précité (notant au passage que cet appel coïncidait avec la première réunion de Kornet Chehwane), et lui a indiqué qu’à la lecture de la conjoncture née du retrait israélien du Liban-Sud, il fallait entreprendre des actions sur le terrain à l’encontre de la présence syrienne. Et qu’il leur était possible (i.e. aux Israéliens) d’accompagner ces mouvements par une campagne médiatico-politique à l’intérieur comme à l’extérieur. À travers certains médias influents. «Toufic Hindi explique, au cours de ses aveux, que le but de cette demande israélienne était de faire pression sur la Syrie. Afin d’assurer le calme au Sud, ainsi que pour d’autres raisons, autour desquelles l’enquête est en train de s’approfondir. «Après avoir écouté ces aveux, le procureur général a décidé de charger les services de sécurité concernés de poursuivre et d’élargir leurs investigations. D’autant plus qu’il est impossible que ces prises de contact israéliennes soient orphelines ou isolées. Et que des informations parallèles font état d’autres prises de contact, effectuées par de tierces personnes, soit directement via des ambassades étrangères au Liban, soit grâce à leur présence hors du pays. Et que ces tierces personnes appartiennent à des horizons politiques et professionnels différents. «Tout ce qui a été cité confirme clairement que malgré l’innocence de certains manifestants et autres porteurs de slogans, il n’en reste pas moins que l’on peut affirmer catégoriquement – grâce aux aveux précités, ainsi qu’à d’autres informations – que certains de ceux qui orientent, soutiennent et développent ces actions sur le terrain le font sur la base de complots israéliens. Qui visent à créer un climat de zizanies et de discorde, à briser la stabilité nationale, à mettre en péril la sécurité, l’économie nationale, ainsi que les choix stratégiques du Liban. Et ces personnes-là, quelles que soient leurs places, n’échapperont pas aux poursuites judiciaires. Dès que les informations et les investigations à leur endroit seront complétées».
La voici, la «surprise». Promise, avant-hier samedi, par des «sources judiciaires» – encore fallait-il savoir que ces dernières existent. La direction de l’orientation du commandement de l’armée a publié un communiqué comprenant ce qui a été présenté comme les aveux du conseiller politique des Forces libanaises, Toufic Hindi. Raflé, rappelons-le, ainsi que des...