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Actualités - ANALYSES

Vives inquiétudes à Beyrouth

Lorsque la Palestine éternue, le Liban s’enrhume. C’est ce que souligne à Beyrouth un officiel du cadre diplomatique. Pour qui, il est évident qu’un probable coup de dés démentiel de Sharon n’épargnerait pas ce malheureux pays. Car, à son avis, coincé dans l’impasse de l’intifada, Sharon pourrait bien chercher la fuite en avant dans une confrontation avec la Syrie. Sur le sol libanais. Selon cette source, le chef du Likoud n’a plus devant lui qu’une alternative : s’incliner, en acceptant l’envoi d’observateurs internationaux pour superviser le cessez-le-feu et reprendre les négociations ; ou bien se lancer dans une aventure belliqueuse aux conséquences incalculables. Ce qui serait bien mieux conforme à sa nature. Mais, souligne tout de suite le diplomate, Sharon ne peut pas déclencher des hostilités généralisées sans l’aval des Américains. S’il s’y risquait quand même, il courrait à sa perte politique. Washington, c’est bien connu, interdit formellement toute nouvelle guerre israélo-arabe et ne cesse de lancer des appels pressants à l’exercice de la plus grande retenue. Des invites auxquelles les régimes arabes concernés répondent favorablement. À en croire la personnalité citée, même la Résistance libanaise serait d’avis qu’il vaut mieux laisser Sharon bloqué dans sa confrontation bilatérale avec les Palestiniens. Autrement dit, qu’il est préférable dans la conjoncture actuelle, de ne pas lui offrir le prétexte qu’il cherche pour l’ouverture d’un deuxième front. Selon cette source, les Américains sont actuellement en train de laisser Sharon s’enliser dans le bourbier palestinien, sans lui permettre de s’en sortir par une guerre régionale. Pour qu’il en vienne à plier, à accepter le plan Mitchell. Ils sont aidés dans leur tactique par le fait qu’en Israël, une décision de guerre doit faire obligatoirement l’objet d’un consensus entre les forces qui composent le cabinet en place. C’est-à-dire essentiellement entre le Likoud et ses rivaux travaillistes qui, pour leur part, comme Peres ne cesse de le souligner, s’accrochent au projet de paix. Si les ministres de cette formation devaient démissionner, Sharon lui-même n’aurait plus qu’à partir. Et le Likoud remettrait probablement Netanyahu à sa tête, à moins d’opter pour l’actuel ministre de la Défense, Eliezer. Mais les jeux sont loin d’être faits. Chaque jour se produisent de graves événements qui confirment que les extrémistes palestiniens vont objectivement dans le même sens de confrontation que Sharon. Du côté arabe, il n’y a pas de sommet en vue. L’Égypte s’y est opposée. Et le diplomate cité estime qu’elle a raison. Car à son avis une telle rencontre serait marquée par des divergences notoires. Et ses résolutions risqueraient d’être insipides. Pour en revenir au Liban, cette personnalité estime que le pouvoir n’a pas tort de s’efforcer de bien contrôler le terrain, même si cela doit se faire aux dépens des libertés. Pour le diplomate, il n’y a d’entente possible qu’entre des forces partageant un même courant de pensée politique. Toujours dans une optique régionaliste, il conclut qu’il est nécessaire de mieux informer la population sur les dangers extérieurs. Car à l’en croire, la souveraineté, l’indépendance, la libre volonté autonome commencent par des décisions de portée cruciale et stratégique. C’est-à-dire régionales. D’autant que le Liban risque de faire les frais d’un arrangement éventuel. Aussi bien dans le domaine économique qu’au niveau de sa souveraineté.
Lorsque la Palestine éternue, le Liban s’enrhume. C’est ce que souligne à Beyrouth un officiel du cadre diplomatique. Pour qui, il est évident qu’un probable coup de dés démentiel de Sharon n’épargnerait pas ce malheureux pays. Car, à son avis, coincé dans l’impasse de l’intifada, Sharon pourrait bien chercher la fuite en avant dans une confrontation avec la Syrie....