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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Les milieux opposants tournent en dérision la thèse officielle du « complot »

Les réactions virulentes aux dernières rafles opérées dans les rangs des aounistes et des Forces libanaises se sont multipliées au cours des dernières vingt-quatre heures. De nombreux responsables politiques ont notamment tourné en ridicule la thèse du «complot» avancée mardi soir par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, pour apporter une justification aux arrestations et au comportement brutal des services de renseignements. Mme Nayla Moawad, député de Zghorta, a notamment souligné, dans un virulent communiqué, que «les dernières arrestations arbitraires constituent un véritable coup de force contre le pouvoir civil, de même qu’elles portent atteinte aux libertés publiques dans le pays». «Ces arrestations représentent même un complot contre l’aspiration des Libanais à une réconciliation authentique, qui a débuté avec la visite historique du patriarche maronite dans les régions de la montagne et à Jezzine, sans compter la rencontre historique à Moukhtara», a déclaré Mme Moawad. Et le député de Zghorta d’ajouter : «Nous nous attendions à ce que l’État prenne l’initiative d’œuvrer sérieusement afin de compléter cette réconciliation. Au contraire, l’État l’a sabotée. Au lieu de participer avec les Libanais à la joie de cette réconciliation, le pouvoir s’est acharné avec haine contre les fondements de notre régime démocratique libre». Après avoir affirmé que les dernières pratiques des services de sécurité «ne pousseront nullement les Libanais au désespoir et ne sauraient ébranler leur foi en la démocratie et les libertés», Mme Moawad a réclamé l’arrêt des «mesures répressives, contraires à la loi». De son côté, M. Samir Frangié, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, a tourné en dérision les accusations rapportées par le ministre de l’Intérieur concernant un «complot» ourdi par les FL en vue de «provoquer la partition du Liban et porter atteinte à l’armée libanaise et à l’armée syrienne». Commentant les propos du ministre de l’Intérieur à ce sujet, M. Frangié a déclaré : «Si sept ans après la dissolution des Forces libanaises, les responsables de la sécurité n’ont pas réussi à consolider la paix civile et à préserver les armées libanaise et syrienne, et si après ces sept ans, les Forces libanaises de conduire le pays à la partition et sont encore en mesure de porter atteinte aux armées libanaise et syrienne, cela signifie que nous n’avons d’autre choix que de livrer le pouvoir au Liban et en Syrie aux Forces libanaises». Le député Abdel-Latif Zein a invité pour sa part le gouvernement à préserver les libertés de pensée et d’expression, «d’autant que la Constitution garantit ces libertés». «Les dernières arrestations et perquisitions sont en contradiction avec ces principes», a déclaré M. Zein. Me Ibrahim Kanaan, secrétaire général du Conseil juridique britannique pour le Moyen-Orient, a abondé dans le même sens, soulignant que les dernières arrestations constituent «une atteinte aux libertés publiques et privées garanties par la Constitution». Après avoir dénoncé «la répression politique», Me Kanaan a déclaré que «les étudiants des Forces libanaises, du courant aouniste et des autres partis et forces de l’opposition sont en réalité les hommes de la nouvelle indépendance qui défendent les libertés publiques». Quant à l’ancien député Issam Naaman, il s’est déclaré attaché à «la liberté d’expression dans l’absolu». Il a dénoncé sur ce plan «la répression de la liberté d’expression». Par ailleurs, à l’issue d’une réunion extraordinaire, la Fédération des ligues chrétiennes a publié un communiqué dans lequel elle dénonce la vague d’arrestations dont ont été victimes les militants des partis opposants. Elle a indiqué dans le communiqué que le respect des libertés fondamentales doit être le point commun entre les Libanais quels que soient la communauté, la région ou le parti auquel ils appartiennent. Précisant que le gouvernement est le garant de ces libertés, la Fédération a invité ce dernier à prendre les mesures nécessaires pour la stricte application de la loi et le respect des libertés. De son côté, le leader des Kataëb, Mounir el-Hajj, a déclaré que la relation entre la sécurité et la liberté est dialectique. «Il n’existe pas de véritable sécurité en dehors des libertés, a-t-il indiqué. De même, la liberté ne peut être pratiquée que dans le cadre d’une bonne situation sécuritaire».
Les réactions virulentes aux dernières rafles opérées dans les rangs des aounistes et des Forces libanaises se sont multipliées au cours des dernières vingt-quatre heures. De nombreux responsables politiques ont notamment tourné en ridicule la thèse du «complot» avancée mardi soir par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, pour apporter une justification aux...