« Note d’orientation destinée aux militaires » - L’armée toujours prête à faire face à toutes les éventualités

À la suite de la campagne d’arrestations et des mesures de sécurité récemment adoptées, le commandement de l’armée a fait paraître hier une «note d’orientation destinée aux militaires». Dans cette note, le commandement de l’armée insiste sur les dangers que représente le contexte régional, dont «certains ont tenté de profiter dans l’espoir d’imposer un projet de partition camouflé sous l’euphémisme de fédération». «Le pays a récemment vécu une série de développements sécuritaires et politiques où l’armée a joué un rôle actif au niveau de la sauvegarde de la sécurité, de la stabilité et de la défense des libertés, faisant échec aux plans de dissension qui auraient pu mettre en danger les progrès réalisés depuis la fin de la guerre dans les domaines de l’union nationale et de la reconstruction», indique le communiqué. Le communiqué rappelle «l’atmosphère de tension permanente qui prévaut dans la région du fait de la répression sauvage exercée contre le peuple palestinien et de l’absence d’aucune initiative de paix (...). Cette atmosphère s’accompagne de menaces répétées contre le Liban et la Syrie et de demandes adressées au Liban pour l’amener à cesser sa résistance et à se désister de sa terre occupée des hameaux de Chebaa sous prétexte du tracé de la ligne bleue. Elle s’accompagne également de pressions exercées sur le Liban dans le dessein de l’obliger à déployer son armée au Liban-Sud pour y assurer l’implantation des réfugiés palestiniens». Entre-temps, poursuit le communiqué, «une minorité, qui s’estime lésée par l’union nationale et l’existence d’un État de droit, a entrepris de susciter des dissensions et de lancer des slogans portant atteinte à la paix civile en créant un climat de guerre que les Libanais ont réussi à dissiper en misant sur leur État et leur armée. L’armée s’est donc trouvée dans l’obligation d’intervenir sur base de la mission qui lui a été confiée par le Conseil des ministres et de mandats judiciaires. Elle a arrêté ceux qui suscitent des dissensions et prônent le retour à la guerre, prévoyant leurs agissements douteux et épargnant à la société des troubles sécuritaires menaçant la stabilité et l’ordre établi. L’armée a agi rapidement (...) et les prévenus ont été déférés devant le parquet, selon les règles». Le commandement de l’armée accuse «certaines parties» d’avoir profité de la liberté de presse pour accuser l’armée de répression, «comme si la protection des gens constituait un crime», et d’avoir «sciemment oublié que l’armée agit de manière légale et que les prévenus ne sont pas des militants des droits de l’homme ou des écologistes. Il s’agit d’individus qui prônent un projet de partition camouflé sous l’euphémisme de fédération, qui ramènerait le pays à une guerre que les Libanais ne sont pas près d’oublier». Et de poursuivre : «L’armée ne prend en considération que l’intérêt supérieur de la patrie dans toutes ses opérations, qu’elles soient de nature sécuritaire ou défensive, et se conforme strictement à la loi. L’armée ne renoncera jamais à son rôle dans la défense de la patrie et la protection des libertés et de la stabilité quels que soient les sacrifices auxquels elle doit consentir, car l’expérience nous a appris que l’absence de l’armée dans les étapes difficiles n’aboutit qu’à la déstabilisation (...). L’armée restera toujours une source de confiance pour l’État et pour le citoyen et interviendra en temps opportun chaque fois qu’il s’agira de protéger le droit du citoyen à vivre dans la paix et la sécurité, se montrant équitable dans les mesures à prendre et à distance égale de tous les Libanais. L’armée sera toujours prête à faire face à toutes les éventualités».