Réquisitoire en règle du CNA contre la MTV

Le Conseil national de l’audiovisuel (CNA) a dressé un véritable réquisitoire contre la MTV, qu’il a accusée d’avoir violé les lois et règlements sur de nombreux points : le caractère pluraliste du droit d’expression, l’objectivité dans le compte rendu des événements et le respect de l’ordre public. La chaîne de télévision est accusée en outre d’incitation à la haine confessionnelle, de trahison de l’objectivité et du pluralisme, etc. Dans un document transmis au Conseil des ministres, le président du CNA, Abdel-Hadi Mahfouz, indique que le Conseil s’est réuni le 8 août et a examiné la couverture des événements des journées du 7 et du 8 août par les médias audiovisuels. Il lui est apparu que la MTV «n’a pas respecté le caractère pluraliste de l’information et, se considérant en situation d’urgence, a consacré ses émission du mardi soir à la diffusion de nombreux entretiens avec des personnalités qui étaient toutes du même avis ou d’avis similaires». «Renonçant à son devoir d’objectivité, la MTV a incité les spectateurs à l’inquiétude, en leur faisant redouter un changement de la nature du régime démocratique au Liban par le biais des services de renseignements et des forces armées, sous une couverture politique qui, a-t-elle insinué, serait assurée par le chef de l’État», indique également le rapport. La MTV a également appelé à des rassemblements et des manifestations pour le mercredi 8 août, et a «ouvertement défié les institutions politiques et sécuritaires de manière à menacer l’ordre public et a exposé l’intérêt public à des dangers», ajoute le CNA. Selon le rapport, la MTV a même eu recours à l’incitation confessionnelle «en diffusant un film montrant la permanence d’un parti dissous perquisitionné par l’armée, et en concentrant la caméra sur une photo du patriarche maronite, laissant croire que l’armée a arraché cette photo, l’a chiffonnée et jetée à terre d’une manière insultante». Dans le même registre, ajoute le rapport, «la MTV diffuse un clip dans lequel elle se demande qui est le véritable président du Conseil, question suivie d’une scène montrant le Conseil des ministres siégeant sous la présidence du chef de l’État, laissant entendre que le chef de l’État, un maronite, usurpe la position du chef du gouvernement, un sunnite (...)».