Les évêques maronites dénoncent « la répression exercée par les services sécuritaires »

Le Conseil des évêques maronites a dénoncé les arrestations dans les milieux de l’opposition, lors d’une réunion extraordinaire à Dimane. «Les arrestations massives de militants et également de dirigeants des Forces libanaises et du courant aouniste, intervenues après que des pancartes eurent été brandies et des slogans clamés lors de la tournée du patriarche Nasrallah Sfeir, ont eu pour résultat d’assombrir cette visite et d’en compromettre les retombées positives», a indiqué un communiqué publié à l’issue de la réunion. «Les évêques, qui dénoncent ces arrestations, se demandent si la répression exercée par les services sécuritaires sont susceptibles de faire changer l’opinion des jeunes. Ces services ont déjà agi de la même manière et les positions sont restées immuables. N’est-il donc pas temps de trouver une autre méthode de conviction que la répression ?», a ajouté le texte, qui conclut sur ce sujet en affirmant : «Que devient donc la liberté d’expression, du moment que l’ordre public n’a pas été troublé ?». Le communiqué des évêques souhaite par ailleurs que «les liens de cordialité et de convivialité» entre les communautés peuplant le Chouf «soient renforcées, dans leur intérêt et celui du Liban». «La crainte et les menaces n’édifient pas une société, la violence et la haine la détruisent et en minent les fondements», ajoute le communiqué, qui invite les Libanais «à tourner la page des périodes historiques anciennes et contemporaines au cours desquelles des événements ont terni la coexistence dans la Montagne». «Au lieu d’engager des poursuites à l’égard d’une poignée de jeunes qui dérangent les forces de sécurité et de les contraindre pour ainsi dire à songer à émigrer, vidant par là même le pays des cerveaux et de forces précieuses, les responsables devraient se concentrer sur le règlement de la situation économique qui soulève les inquiétudes de la population», souligne encore le Conseil des évêques maronites.