CÉRÉMONIE - Une statue en hommage au président Sarkis - « L’homme qui a été victime de l’injustice »

Lors d’une cérémonie officielle, la statue nouvellement édifiée à la mémoire du président Sarkis a été dévoilée hier soir à Chebanyeh, village natal de l’ancien chef d’État, devant un parterre impressionnant de personnalités politiques. Initié par la Fondation Élias Sarkis, cet événement qui a été placé sous le patronage du président de la République, le général Émile Lahoud, visait à réhabiliter le souvenir de ce grand chef d’État. Les orateurs se sont d’ailleurs succédé à la tribune pour rappeler le rôle assumé par l’ancien président, disparu il a plus de 15 ans. Étaient notamment présents les anciens présidents de la République Amine Gemayel et Élias Hraoui, l’ancien ministre Fouad Boutros, le vice-président du Conseil Issam Farès représentant le président de la République, le ministre d’État Pierre Helou représentant le Premier ministre, le vice-président de la Chambre Élie Ferzli représentant le président de la Chambre, le ministre Fouad el-Saad, l’évêque Youssef Bécharra représentant le patriarche Nasrallah Sfeir, le neveu du président, Karim Sarkis, le président de la municipalité de Chebanyeh,Ghanem Raad, et un grand nombre d’officiels. Louant les qualités de l’ancien président, «un homme de foi de grande générosité», le père Youssef Mouannès a rappelé le parcours fascinant de l’homme politique et l’homme de culture qu’il a connu de près durant son mandat. Le ministre Boutros a rappelé pour sa part le contexte général difficile et complexe dans lequel s’est retrouvé le président Sarkis, «une situation comparable aux sables mouvants», a-t-il dit. «Il a cependant réussi à éviter au Liban beaucoup de catastrophes et d’aventures durant une des périodes les plus difficiles de l’histoire du Liban», a souligné M. Boutros. L’ancien chef de l’État n’a pas omis non plus de gérer la situation économique et financière, évitant au pays la déstabilisation monétaire, a encore rappelé celui qui fut son ministre des Affaires étrangères. Parmi ses réalisations : la résolution 425, un pilier fondamental dans la politique libanaise, qui a été signée sous son mandat, a indiqué M. Boutros qui a en outre indiqué que l’ancien président «a évité toutes sortes de compromis» qui auraient pu consacrer une quelconque hégémonie sur le pays. À ce titre, Fouad Boutros fera allusion au déséquilibre engendré dans les relations libano-syriennes suite à l’application arbitraire des accords de Taëf. Pour Jean Obeid, il était l’un des dirigeants les plus sages de l’histoire libanaise et l’un des présidents les plus vertueux. «L’homme est mort victime de l’injustice. Lui rendre justice ne se réalise pas simplement par statue», a-t-il affirmé.