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Actualités - ANALYSES

VIE POLITIQUE - La campagne de protestation pratiquement mise en veilleuse - Le redéploiement syrien reste en suspens

Un constat qu’effectuent des diplomates : la campagne pour un redéploiement préludant à un retrait syrien s’est éteinte. Au point que répondant aux jeunes de Kahalé, le patriarche Sfeir leur a remontré en substance qu’il n’est pas de leur avis, que les slogans hostiles à la Syrie ne servent à rien, que ce n’est pas de la sorte mais par une ferme et tranquille volonté qu’il est possible de recouvrer la souveraineté nationale. La plupart des parties locales qui avaient pris position en faveur du redéploiement ont donc mis une sourdine à leurs revendications. Est-ce à cause du repli effectué il y a deux mois ? Certainement pas, car ce mouvement a été interprété restrictivement comme un simple repositionnement, n’ayant rien à voir avec les préceptes de Taëf. Alors pourquoi l’expectative ? Les pôles concernés répondent en avançant les raisons suivantes : – La situation régionale, de plus en plus crispée, ne permet plus d’escalade sur le front intérieur. Car ceux qui continueraient à marteler le thème du retrait syrien seraient vite accusés de faire le jeu d’Israël (ce qui est d’ailleurs le cas pour les ultras qui passent outre à une telle prudence, comme le prouvent les événements). – De même, la crise économique se fait trop pesante pour ne pas monopoliser toutes les priorités. Pour pouvoir bien la traiter, il faut consolider la stabilité politique et éviter dès lors les sujets qui fâchent. Les trouble-fêtes se verraient en effet reprocher de torpiller les mesures de redressement. – L’escalade ouverte produit un contre-effet. Dans la mesure où elle amène les décideurs à se braquer, à s’arc-bouter sur le terrain, pour ne pas paraître perdre la face. Comme cela s’est constaté après le manifeste brûlot des évêques maronites. Alors que si l’on agit en souplesse, les unités syriennes peuvent décrocher progressivement. Mais que peut-on prévoir, en ce qui concerne l’assainissement des relations libano-syriennes ? Les mêmes sources répondent par une longue digression sceptique sur le traitement… de la crise économique. À leur sombre avis, le plan de redressement risque fort d’échouer, car les dirigeants ne sont d’accord entre eux qu’en apparence. Comme cela devrait se vérifier lors des nominations qui doivent préluder à la réforme administrative. Quel rapport avec la question de la présence syrienne ? Les relations entre les responsables, expliquent ces personnalités, contribuent à laisser le sujet hors champ d’une part. Et d’autre part empêchent toute évolution, notamment en ce qui concerne la révision des protocoles bilatéraux que le chef du gouvernement lui-même considère comme inapplicables. Le dossier, concluent ces sources, reste donc gelé, les priorités allant à l’intérieur à la crise économique et à l’extérieur aux développements dans les Territoires comme du côté de Chebaa
Un constat qu’effectuent des diplomates : la campagne pour un redéploiement préludant à un retrait syrien s’est éteinte. Au point que répondant aux jeunes de Kahalé, le patriarche Sfeir leur a remontré en substance qu’il n’est pas de leur avis, que les slogans hostiles à la Syrie ne servent à rien, que ce n’est pas de la sorte mais par une ferme et tranquille...