Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Pics de polluants dans l’air

Le Dr Pierre Majdalani, spécialiste des maladies respiratoires de l’enfant, ne s’est pas contenté, au cours de sa conférence à Ninar, de parler des troubles aggravés par la pollution de l’air. Il a avancé des informations concernant la pollution elle-même, et la situation particulièrement dégradée au Liban. Comme polluants, il a retenu les suivants : – les poussières (celles inférieures à 10 microns et qui arrivent jusqu’aux bronches, et celles, plus dangereuses, dont le diamètre n’atteint pas 2,5 microns et qui attaquent le poumon profond) ; – l’oxyde de soufre ou SO2, très irritant pour les voies respiratoires. Il est surtout émis par la combustion du mazout des générateurs (qui contient 2,5 % de sulfure) ou le fuel brûlé dans les centrales électrique, à leur tête celle de Zouk, suivie de celles de Jieh et de Hreich. Le SO2 se disperse sous forme de pluie acide (très nuisible aux végétations en particulier) quand il est combiné à l’humidité atmosphérique ; – l’oxyde d’azote ou NO2, dont le niveau dans les villes reste très élevé en raison des émanations du trafic automobile. Il est à noter que 50 % des véhicules anciens (notamment les autobus) sont responsables de la moitié de la pollution due au trafic. C’est le chauffage à gaz, à l’intérieur des maisons, qui est le principal émetteur de NO2 ; – le monoxyde de carbone ou CO, également émis par les véhicules. Il s’agit du gaz le plus néfaste pour les insuffisants respiratoires puisqu’il cause la chute de l’oxygène dans le sang, en se fixant sur les muscles, particulièrement le muscle cardiaque. C’est le gaz se trouvant dans l’atmosphère du Liban qui prédomine à des niveaux bien plus élevés que les limites fixées dans les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ; – l’ozone, pollution principalement estivale ; – le plomb, contenu dans l’essence et rejeté par les tuyaux d’échappement, qui limite les capacités intellectuelles des enfants ; – les chlorofluorocarbones (CFC), nuisibles à la couche d’ozone, et les différents gaz à effet de serre, notamment le gaz carbonique, CO2. Les deux sources majeures de pollution atmosphérique au Liban sont le transport routier et l’industrie. La densité du parc automobile est estimée à 320 véhicules par mille personnes, donc une proportion de 62 %. Pour sa part, l’industrie contribue à l’augmentation des proportions de CO2, SO2 et NO dans l’air, les principales responsables étant les centrales électriques, les industries des produits pétroliers, du ciment, des produits chimiques, du caoutchouc, du plastique, des céramiques, du papier, de l’agroalimentaire, des textiles et des métaux. À titre d’exemple, l’usine de Chekka (ciment) produit, en plus des quatre polluants de combustion, des matières extrêmement toxiques. Les CFC émis par les réfrigérateurs et les climatiseurs menacent la couche d’ozone de plus en plus fragile au Moyen-Orient, puisque déjà très affectée des suites de la guerre du Golfe. D’autre part, les grands dépotoirs sauvages aux abords des villes sont responsables de l’émanation de méthane (CH4), un gaz vingt fois plus destructeur que le CO2 ! Or la production de CH4 sera de l’ordre de 5 000 tonnes durant les dix prochaines années… Particulièrement alarmante reste l’émission, qui va en augmentant, de CO2 au Liban, principal gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique. D’une moyenne par habitant de 1,31 tonne en 1960, il est passé à 3,47 tonnes en 1996 ! Sachant que le Liban a ratifié la Convention des Nations Unies sur le changement climatique en 1992.
Le Dr Pierre Majdalani, spécialiste des maladies respiratoires de l’enfant, ne s’est pas contenté, au cours de sa conférence à Ninar, de parler des troubles aggravés par la pollution de l’air. Il a avancé des informations concernant la pollution elle-même, et la situation particulièrement dégradée au Liban. Comme polluants, il a retenu les suivants : – les...