Vidéocassette - Manifestation à Tel-Aviv des parents des soldats israéliens enlevés par le Hezbollah - Annan exprime ses regrets à Sharon après les conclusions du rapport de l’Onu

Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a exprimé ses regrets au Premier ministre israélien Ariel Sharon, concernant le comportement de l’organisation internationale après l’enlèvement par le Hezbollah des trois soldats israéliens, dans le secteur des fermes de Chebaa, le 7 octobre dernier. La radio publique israélienne a indiqué que M. Annan a téléphoné à M. Sharon dans la nuit de dimanche à lundi après que l’Onu a reconnu avoir caché des informations à Israël concernant l’enlèvement des trois soldats israéliens. Rappelons à ce sujet qu’après avoir nié pendant des mois son existence, l’Onu avait admis le 5 juillet avoir en sa possession un film tourné par un Casque bleu indien, dix-huit heures après l’enlèvement. Lors de l’entretien téléphonique, M. Sharon a exigé qu’Israël obtienne «immédiatement» de l’Onu toutes les données en sa possession sur l’enlèvement. L’information selon laquelle les trois soldats capturés auraient été grièvement blessés et auraient même pu succomber à leurs blessures n’avait pas été communiquée au siège à New York ni à Israël, a indiqué vendredi un rapport de l’Onu. L’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Yehuda Lancry, a affirmé que les conclusions du rapport justifiaient le refus d’Israël d’accepter des observateurs internationaux dans les territoires palestiniens pour contribuer à mettre fin aux violences. Le rapport révèle également l’existence d’une seconde cassette en possession de l’Onu, tournée également le 7 octobre par un inconnu, et montrant des bombardements du Hezbollah contre des positions israéliennes. Manifestation devant le CICR à Tel-Aviv Il convient d’indiquer sur ce plan que les familles et des «sympathisants» des trois soldats israéliens ont manifesté bruyamment hier à Tel-Aviv devant le siège du Comité international de la Croix-Rouge, qu’ils ont accusé de ne pas avoir fait parvenir aux soldats le courrier qui leur était destiné. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le bureau du CICR au son des battements de tambour pour exiger que celui-ci remette aux trois soldats les lettres et les colis qui leur sont destinés. Le ton est fortement monté lorsque le père de Beni Abraham, l’un des soldats, a vigoureusement pris à partie l’un des responsables de l’organisation humanitaire, qui lui a enjoint de garder son calme. «Je veux parler à quelqu’un pour qu’on m’explique ce qui est arrivé à mon enfant depuis dix mois. Pourquoi ne faites-vous pas votre travail ? Pourquoi n’allez-vous pas voir nos enfants ? Pourquoi ? Parce que nous sommes juifs ?», a-t-il hurlé. Selon l’Union nationale des étudiants israéliens, qui a organisé la manifestation, des milliers de lettres et de colis avaient été envoyés à la Croix-Rouge par les familles et amis des trois soldats, ainsi que par le public. Un porte-parole du CICR a indiqué que l’organisation était en contact avec le Liban, mais sans succès. «Le Hezbollah a dit clairement qu’il ne voulait pas que nous entrions en contact avec les otages. Nous sommes plutôt contents de jouer les facteurs, encore faut-il que nous trouvions une boîte aux lettres», a indiqué le porte-parole Kim Gordon à l’AFP, ajoutant «comprendre la frustration des familles».