À Barouk, une foule à pied escorte le convoi

De Fardis à Barouk, une foule à pied a escorté le convoi du patriarche. Femmes, hommes, enfants, vieillards, congrégations chrétiennes et cheikhs druzes ont attendu sous un soleil de plomb pour accueillir le prélat. Brandissant des drapeaux du Vatican et du PSP, ainsi que des portraits de Mgr Sfeir et de Kamal et Walid Joumblatt, les habitants de ces deux villages qui comptent autant de maronites que de druzes ont scellé un véritable pacte hier, six ans après le retour des déplacés. À Fardis, le patriarche est descendu de la voiture pour saluer la foule et bénir un jeune cèdre planté par les habitants du village qui espèrent «vivre dans le cadre de la coexistence nationale et de la paix». Quand il a repris place dans le véhicule qui devait le mener à Aïn Zhalta, le patriarche a été surpris de voir la foule, lançant des poignées de riz et des pétales de rose, le suivre. Roulant au ralenti sur plus d’un kilomètre, le convoi s’est arrêté au niveau du Barouk Palace où députés, ministres et cheikhs attendaient. Ému, Mgr Sfeir a pris la parole pour rendre hommage à la foule «formée de druzes et de chrétiens qui ont clos la page du passé». «Les Libanais, toutes appartenances confondues, constituent désormais un seul parti», a-t-il dit. «Nous sommes sur le bon chemin, ne nous égarons pas», a-t-il ajouté. «Main dans la main, édifions un Liban sur de bonnes bases, c’est ainsi que nous atteindrons le chemin de la souveraineté», a-t-il estimé. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le ministre d’État Pierre Hélou qui a accompagné le patriarche au cours de sa tournée dans les villages du Chouf et de Aley a qualifié «d’émouvante» la visite du patriarche. Il a souhaité que «cet événement encourage le retour de tous les déplacés de la montagne».