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Actualités - CHRONOLOGIES

Turquie - Le Conseil de l’Europe appelle les détenus à cesser leur mouvement - La grève de la faim sans espoir - des prisonniers fait un 30e mort

Le bilan de la grève de la faim des prisonniers turcs d’extrême gauche qui dénoncent la détention en isolement s’est alourdi à 30 morts vendredi alors même qu’ils n’ont aucun espoir de faire plier le gouvernement. Muharrem Horoz, 28 ans, est décédé dans un hôpital d’Izmir (Nord-Ouest) où il avait été admis dix jours auparavant en raison de la gravité de son état, après 236 jours de jeûne, a annoncé l’agence Anatolie. Horoz, membre présumé du groupuscule maoïste clandestin Armée de libération des paysans et des ouvriers de Turquie (TIKKO), était jugé pour un attentat perpétré en mars 1999 contre le gouverneur de la province de Cankiri (centre) qui avait fait 3 morts et 10 blessés. Il faisait partie des quelque 200 détenus qui poursuivent envers et contre tout leur mouvement, lancé par quelque 800 prisonniers en octobre 2000 pour protester contre une réforme du régime carcéral qui renforce l’isolement des détenus condamnés pour activités terroristes ou mafieuses. Pour briser le mouvement, l’armée avait lancé un assaut contre 20 prisons en décembre, au cours duquel 30 détenus et 2 gendarmes avaient été tués. Le gouvernement avait profité de l’opération pour transférer plus d’un millier de détenus dans les nouvelles prisons, dites de «type F», à cellules pour 1 ou 3 détenus maximum, devant remplacer les dortoirs surpeuplés abritant jusqu’à 60 prisonniers. Mesures insuffisantes Il avait dès le début annoncé clairement qu’il n’avait pas l’intention de revenir sur sa décision, et s’est contenté d’adoucir le régime d’isolement par des lois autorisant les détenus à participer à des activités communes en fonction de leur bonne conduite et créant des commissions de surveillance des conditions de détention. Les organisations de défense des droits de l’homme ont jugé ces mesures insuffisantes. Les détenus soutiennent que l’isolement les rend vulnérables aux mauvais traitements des gardiens et leur dénie toute socialisation. Le gouvernement fait valoir que le système des dortoirs, dont l’autorité échappait bien souvent complètement à l’administration carcérale, favorisait les fréquentes mutineries avec prises d’otages. Depuis, c’est le statu quo, sans dialogue, avec 30 morts depuis mars. Le Conseil de l’Europe a appelé les détenus à cesser leur mouvement, relayé par le député Vert européen Daniel Cohn-Bendit, qui a dénoncé lors d’une visite à Ankara début juin «l’idéologie préhistorique» des meneurs de la grève. Le gouvernement turc libère progressivement les plus mal en point des grévistes, mais certains n’en continuent pas moins leur jeûne. L’une d’entre eux, Ayse Bastimur, libérée pour six mois mi-juillet en raison de son état de santé, déclarait ainsi : «Je suis prête à mourir. Notre lutte en vaut la peine». Elle avait été condamnée à 15 ans de prison pour appartenance au Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C), un groupe d’extrême gauche responsable d’une série d’attentats meurtriers. «La résistance du gouvernement sera vaincue. D’autres prisonniers sont prêts à suivre la grève. Nous continuerons jusqu’à ce que nous soyons tous morts», expliquait-elle.
Le bilan de la grève de la faim des prisonniers turcs d’extrême gauche qui dénoncent la détention en isolement s’est alourdi à 30 morts vendredi alors même qu’ils n’ont aucun espoir de faire plier le gouvernement. Muharrem Horoz, 28 ans, est décédé dans un hôpital d’Izmir (Nord-Ouest) où il avait été admis dix jours auparavant en raison de la gravité de son...