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Actualités - CHRONOLOGIES

mer Caspienne - Le pétrole, objet de toutes les convoitises - Les tensions militaires entre l’Iran et l’Azerbaïdjan s’ajoutent au contentieux économique

Les tensions militaires récentes entre Iran et Azerbaïdjan ont très nettement fait monter la pression en mer Caspienne, une région riche en pétrole que se disputent cinq États depuis dix ans, sans qu’une solution soit pour l’instant en vue. Les relations irano-azerbaïdjanaises s’étaient tendues le 24 juillet après qu’un bâtiment de la marine iranienne eut contraint, dans un secteur contesté, deux bateaux azerbaïdjanais à rebrousser chemin. En outre, cette semaine, des médias azerbaïdjanais ont rapporté qu’un avion iranien était entré à deux reprises dans l’espace aérien de l’Azerbaïdjan, ce que Téhéran a démenti vendredi. Ces différends frontaliers ont une fois de plus compromis les chances de trouver une solution pacifique au problème de partage territorial des eaux de la Caspienne, estiment des spécialistes. L’Azerbaïdjan, l’Iran, le Kazakhstan, le Turkménistan et la Russie se sont montrés incapables, depuis la chute de l’empire soviétique il y a dix ans, de trouver un accord concernant le partage des ressources de la Caspienne. L’échec de leurs négociations a jusque-là empêché le plein développement de la région, censée renfermer 200 milliards de barils de pétrole et 600 milliards de mètres cubes de gaz. Un sommet visant à résoudre le problème doit se tenir à l’automne, mais il a déjà été repoussé à deux reprises à cause du peu de progrès effectués ces derniers mois. L’incident qui a opposé l’Iran à l’Azerbaïdjan devrait pourtant encourager les cinq États à définir une nouvelle approche du problème acceptable pour tout le monde, estime Robert Ebel, directeur du service Énergie et Sécurité nationale au Centre d’études internationales et stratégiques. Mais une nouvelle menace de recours à la force dans ce conflit pourrait ruiner tout espoir de pouvoir un jour parvenir à une solution négociée. «Je pense que l’action de l’Iran indique clairement que (ce pays) n’est pas prêt pour le moment à faire des compromis», mais «je ne pense pas que cela va mener à un conflit armé dans la Caspienne», a estimé Julian Lee, spécialiste du Centre d’études sur l’énergie dans le monde basé à Londres. L’opération d’intimidation menée par l’Iran s’est déroulée alors qu’un consensus était en train d’émerger entre le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan et la Russie sur un partage des ressources en pétrole et en gaz sur leurs secteurs. Les trois pays étaient partisans d’un partage des eaux de la Caspienne proportionnel à la longueur côtière de chaque État, l’Iran ne recevant dans ce cas que 13 % de territoire. Alors que pour Téhéran, la Caspienne doit être divisée en cinq zones équivalentes. «Tant que l’Iran n’admettra pas qu’il aurait un bénéfice à tirer en acceptant moins de 20 %, il campera sur ses positions», a estimé M. Lee. Il est par ailleurs fort probable que Moscou pense qu’il est dans l’intérêt national de la Russie de retarder le développement off-shore de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan et du Turkménistan, selon des experts. La Russie tente en effet de retrouver son aire d’influence datant de l’époque soviétique et souhaite reprendre pleinement le contrôle des richesses du sous-sol caucasien et d’Asie centrale. «Il est probablement dans l’intérêt à long terme (de la Russie) de conserver» cette situation régionale «dans l’impasse, ce qui soulève cependant des interrogations dans l’esprit des investisseurs étrangers», analyse M. Ebel.
Les tensions militaires récentes entre Iran et Azerbaïdjan ont très nettement fait monter la pression en mer Caspienne, une région riche en pétrole que se disputent cinq États depuis dix ans, sans qu’une solution soit pour l’instant en vue. Les relations irano-azerbaïdjanaises s’étaient tendues le 24 juillet après qu’un bâtiment de la marine iranienne eut contraint,...