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Actualités - CHRONOLOGIES

Allemagne - Diminution inexorable de la population active - Berlin présente une loi consensuelle sur l’immigration

Le ministre allemand de l’Intérieur Otto Schily a présenté vendredi un projet de loi de «pilotage» de l’immigration visant à répondre aux besoins économiques de l’Allemagne, dont le contenu laisse présager d’un consensus dans la classe politique. Un grand débat sur l’immigration s’est ouvert en Allemagne depuis que le pays, confronté à la diminution inexorable de sa population active, a réalisé que, sans le recours aux étrangers, son économie allait cruellement manquer de main-d’œuvre. En présentant des propositions proches de celles de l’opposition chrétienne-démocrate (CDU), qui entend réglementer l’immigration pour mieux la réduire, le gouvernement espère faire adopter une loi de consensus d’ici à la fin de l’année, avant la campagne électorale pour les législatives de l’automne 2002. Le débat sur l’immigration est toujours extrêmement sensible en Allemagne, où vivent 7,3 millions d’étrangers, soit 9 % de sa population. «Il ne saurait y avoir de droit à immigrer», a déclaré M. Schily lors d’une conférence de presse, en réponse à des journalistes qui lui demandaient si sa loi visait ou non à limiter le nombre d’étrangers admis dans le pays. «Tout contrôle, a-t-il ajouté, implique de contenir l’immigration». La CDU a d’ailleurs réagi positivement au projet de loi d’Otto Schily, qui rejoint en maints points ses propres positions. Le ministre-président de Sarre et président de la commission de la CDU sur l’immigration, Peter Mueller, a ainsi estimé que ce projet allait «dans la bonne direction». En direction du patronat et des libéraux du FDP, qui préconisent une immigration illimitée pour faire face aux besoins de main-d’œuvre, le ministre de l’Intérieur a mis en garde : «Il est faux de penser que le trou démographique peut être compensé par l’immigration» seule, a-t-il lancé. Comme au Canada et en Nouvelle-Zélande Ainsi, le ministre social-démocrate a refusé de fixer des quotas, préconisant «une régulation flexible, selon le moment et la région». Sur ce point encore, il rejoint la CDU. Le projet de loi prévoit de simplifier la régulation de l’immigration, faite de règlements épars, en réduisant le nombre de catégories de permis de séjour à deux, selon que leur durée est limitée ou non. Un aspect-clé des propositions est un système de points destiné à évaluer les candidats à l’immigration selon leur niveau de qualification et les besoins du marché allemand, leur pays d’origine et leur connaissance de l’allemand. Ce modèle, déjà en vigueur au Canada et en Nouvelle-Zélande, était recommandé par une commission indépendante créée par le gouvernement. Un office fédéral de l’immigration et de l’asile sera créé, a précisé le ministre, pour définir les besoins économiques et démographiques du pays et travailler à favoriser l’intégration des nouveaux arrivants. «L’immigration et l’intégration devraient toujours être liées», a déclaré M. Schily, qui veut rendre la connaissance ou l’apprentissage de l’allemand obligatoire. D’autre part, le projet de loi veut durcir l’application du droit d’asile. Au bout de trois ans, la légitimité des droits des réfugiés politiques sera réexaminée. Si elle est avérée, les ayants droit bénéficieront d’un permis de séjour illimité.
Le ministre allemand de l’Intérieur Otto Schily a présenté vendredi un projet de loi de «pilotage» de l’immigration visant à répondre aux besoins économiques de l’Allemagne, dont le contenu laisse présager d’un consensus dans la classe politique. Un grand débat sur l’immigration s’est ouvert en Allemagne depuis que le pays, confronté à la diminution inexorable...