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Actualités - OPINIONS

Auteurs francophones : identification totale entre Nadia Tuéni et le Liban

La richesse du Liban réside dans sa diversité à tous les niveaux : géographique, historique et surtout, culturel. Nadia Tuéni, née d’un père libanais druze et d’une mère française catholique, épouse un chrétien orthodoxe et réunit en elle les multiples facettes de son identité. Elle représente ainsi une incarnation de l’idéal du Liban, terre de rencontre et d’ouverture. Dans ses recueils dont notamment Archives sentimentales d’une guerre au Liban et Liban, 20 poèmes pour un amour , elle exprime son appartenance à la montagne libanaise. Zahida D. Jabbour, professeur de lettres françaises à l’Usek et à l’Université libanaise, relève que l’œuvre poétique de Nadia Tuéni est «un mot d’amour, un appel, un témoignage». Le poète vise, par le biais de ses œuvres poétiques, à une quête de soi et caractérise ainsi l’Orient par le lieu où l’homme repense sa pensée. . Victor Hachem, professeur au collège Notre-Dame de Jamhour, estime que la poésie de Tuéni est «hermétique, poreuse et riche en images fulgurantes». Son écriture est donc compliquée mais limpide. Elle devient une œuvre ouverte qui nous invite à entreprendre avec elle un long voyage : Je m’ouvre comme un long voyage /commence-moi. Elle tend à trouver dans la terre un attachement, un engagement, une identité. Poète et pays sont en quête d’une vérité. C’est par le poème que s’opère l’osmose entre le Liban et Nadia Tuéni. Elle esquisse le tableau tragique d’une terre métamorphosée par la guerre. La capitale est endolorie, défigurée par une guerre intestine. Parallèlement à la tragédie des combats, la menace de la mort se faisait sentir chez le poète. Nadia Tuéni ne pouvait échapper au drame de son pays et à la douleur qui le brise. Ses poèmes sont l’expression d’un être humain qui vit, souffre et lutte contre le destin. Des mots qui ont des valeurs magiques Selon Jad Hatem, professeur de philosophie et de littérature à l’Université Saint Joseph, Nadia Tuéni n’a pas de vraie vie en dehors de la poésie. «Elle ne saurait exister différemment dans la mesure où elle ne saurait s’exprimer différemment», indique-t-il dans un article qu’il consacre à l’œuvre du poète. Les mots ont pour elle une valeur magique. «Ma mère n’a jamais été pessimiste. Tous ses poèmes sont marqués par un espoir. Elle s’identifie à la montagne libanaise et s’attache à la terre et à ses racines. Le Liban a depuis toujours été pour elle une terre d’accueil et de coexistence», déclare son fils Gebrane Tuéni, PDG du quotidien An-Nahar dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour. Et de poursuivre qu’elle «avait un recours constant à la terre et aux racines pour acquérir une identité». Avant de mourir, Nadia Tuéni avait recommandé à son frère, Marwan Hamadé, la montagne libanaise. Comme si elle lui avait légué sa seule richesse et sa source de bonheur. «Fille de Baakline, elle était incapable de se détacher de ses origines», ajoute Gebrane Tuéni. Cette terre biblique, endolorie et mutilée qu’est le Liban a été sa principale source d’inspiration . Tout au long de ses recueils, elle reste fidèle à ses concepts : son identification avec son pays est totale. L’œuvre poétique de Nadia Tuéni est un appel à la liberté, qui représente une incarnation de l’idéal du Liban, terre de rencontre et d’ouverture.
La richesse du Liban réside dans sa diversité à tous les niveaux : géographique, historique et surtout, culturel. Nadia Tuéni, née d’un père libanais druze et d’une mère française catholique, épouse un chrétien orthodoxe et réunit en elle les multiples facettes de son identité. Elle représente ainsi une incarnation de l’idéal du Liban, terre de rencontre et...