Samir Azar : La visite aurait - dû englober tout le Sud

Invité à commenter la visite du patriarche maronite à Jezzine, M. Samir Azar, député de la région, s’est déclaré «heureux», mais il a souligné qu’il aurait préféré voir cette visite «attendue depuis si longtemps englober l’ensemble du Liban-Sud». «Nous, à Jezzine, chef-lieu de la région, nous sommes heureux et fiers de cette visite, mais nos coreligionnaires au Sud, que ce soit à Saïda, à Tyr, ou dans d’autres localités, comme Rmeich, Aïn-Ebel ou Debel, auraient aimé voir leur patriarche aussi», a notamment déclaré M. Azar. Pour le député de Jezzine, cette visite est, «quoi qu’on en dise, une heureuse initiative, car elle va permettre à toute une population d’entendre de près une voix qui a toujours défendu ses droits et les intérêts de ses enfants». Mais M. Azar regrette aussi que le patriarche n’ait pas emprunté la route officielle de la région, c’est-à-dire celle qui mène de Saïda à Jezzine. «L’arrivée du patriarche maronite dans la région, à partir du Chouf, a froissé un peu les esprits, et il faut comprendre cette réaction aussi saine que sincère. Il y a longtemps que la région de Jezzine est liée de façon ombilicale à Saïda. De ce fait, ce passage à travers le Chouf, certains voudraient l’oublier, car il leur rappelle des souvenirs plus que douloureux. C’est un passage qui leur a été salutaire, certes, car il les a sauvés tout au long des années de crise, mais leur route passe ailleurs. Cependant, il ne faut pas aller plus loin sur ce plan. Par Saïda ou par le Chouf, le patriarche sera toujours le bienvenu et la région s’apprête à le recevoir royalement». Enfin, pour M. Azar, cette visite n’est pas une fin en soi, mais un nouveau départ pour une relation différente entre Bkerké et le Sud. «Si le Sud a toujours été l’enfant le moins chéri de l’État, il ne doit pas l’être pour l’Église, souligne M. Azar. Cela dit, nous souhaitons tous voir le patriarche asseoir une autre relation avec ses enfants des régions périphériques, car ils restent les plus fidèles et sont aussi ceux qui ont besoin d’une attention particulière».