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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Jordanie - La visite d’Ali Abou-Ragheb, les visas imposés aux Libanais, Hariri et l’Arab Bank... - Entre Beyrouth et Amman, tout va bien, mais...

En politique, les coïncidences sont rares. Plus : il n’y a pas de hasard. Depuis jeudi, le Premier ministre jordanien Ali Abou-Ragheb est à Beyrouth. Officiellement, c’est une visite privée. Et coïncidant justement avec l’arrivée de ce dernier, une décision d’Amman d’imposer des visas préalables aux Libanais désireux de se rendre en Jordanie. Invoquant des raisons de réciprocité, soulignant le «problème mineur». Et tout cela avec, en filigrane, l’affaire entre Rafic Hariri et l’Arab Bank jordanienne, révélée il y a quelques jours tant par al-Jazira que par Le Monde. Selon une source proche du palais Bustros, la visite du responsable jordanien est strictement familiale et privée. Ali Abou-Ragheb serait venu avec sa femme, ses deux filles, son fils et un ami italien de son fils pour aller assister (cela s’est passé hier) au récital de Feyrouz à Beiteddine. Ce qui ne l’a pas empêché de déjeuner auparavant à la table de Rafic Hariri à Koraytem. Après un entretien en présence de plusieurs ministres, les deux hommes ont certainement dû évoquer l’affaire des visas. Toujours selon les mêmes sources, Amman avait décidé, en septembre 2000, de faciliter grandement aux Libanais leurs formalités de voyage. En les dispensant de visas préalables. Et en s’attendant – c’est tout naturel – à la réciprocité. «Le Liban n’a aucun problème avec les Jordaniens. Le problème se situe au niveau des Palestiniens. Qui ont un passeport jordanien, mais sans numéro national, ce qui complique pas mal les formalités. Le Liban n’accepte pas de donner facilement des visas aux Palestiniens – pour des raisons évidentes que personne n’ignore. Mais si c’est un commerçant ou un vrai touriste, il n’y a pas de problème». Et sur tout cela, vient se greffer l’affaire de l’Arab Bank. Rafic Hariri est déjà actionnaire à 10-11%. Et la première banque arabe connaît, dit-on, de sérieux problèmes de succession : il n’y aurait aucun consensus entre les héritiers du jordanien d’origine palestinienne Abdel-Hamid Choumane. «Et du fait de ce problème de succession au niveau de la direction, Rafic Hariri a pensé accroître sa participation, gagner en influence au niveau du choix et de la direction. En voulant notamment acheter les actions mises à la vente par les Koweïtiens. Qui possèdent environ 5 % du capital de l’Arab Bank et qui ont décidé d’en céder la presque totalité. Ce qui ferait de Rafic Hariri le principal actionnaire de cette banque qui s’occupe de la majorité de l’argent palestinien. Et cela déplaît profondément aux Jordaniens – qui ont refusé – et encore plus à la famille Choumane. Il s’agit de la souveraineté d’une institution dont la taille est beaucoup plus importante que celle de l’économie jordanienne. Ses actifs s’élèvent à 29 milliards de dollars, alors que le PIB jordanien est de 7 milliards». À ces hypothèses recueillies par L’Orient-Le Jour auprès de différents banquiers libanais, une source proche de Koraytem, interrogée également par L’Orient-Le Jour, a affirmé catégoriquement que «Rafic Hariri n’a jamais eu la plus petite velléité de faire la moindre OPA sur l’Arab Bank. Des actions lui ont été proposées et il a décliné l’offre. Dans tous les cas, même s’il avait acquis les 2 % que représentent les actions koweïtiennes, il ne serait pas l’actionnaire principal». Quoi qu’il en soit, même si Rafic Hariri souhaitait contrôler l’Arab Bank, cela n’aurait rien de honteux. Ni de répréhensible. L’important, c’est qu’entre Beyrouth et Amman, tout va bien. C’est le locataire du palais Bustros Mahmoud Hammoud, qui l’a dit hier. «Une décision jordanienne sera prise avant le 1er août : celle de faciliter au maximum les formalités des Libanais désireux d’entrer en Jordanie». Dont acte.
En politique, les coïncidences sont rares. Plus : il n’y a pas de hasard. Depuis jeudi, le Premier ministre jordanien Ali Abou-Ragheb est à Beyrouth. Officiellement, c’est une visite privée. Et coïncidant justement avec l’arrivée de ce dernier, une décision d’Amman d’imposer des visas préalables aux Libanais désireux de se rendre en Jordanie. Invoquant des raisons de...