BASKET-BALL - La sélection nationale au palais de Baabda - Accueil populaire triomphal pour les finalistes de Shanghai

Une distinction honorifique à une sélection sportive nationale, ce n’est pas tous les jours que l’on voit cela. Et surtout pas au Liban – du moins jusqu’à cette journée d’hier, historique à plus d’un titre, qui a vu le cinq libanais accueilli triomphalement à l’aéroport de Beyrouth, à son retour de Shanghai puis, quelques instants plus tard, dans une atmosphère tout aussi bon enfant, au palais présidentiel de Baabda où les finalistes de la 21e édition de la Coupe d’Asie des nations ont été accueillis par le général Émile Lahoud qui leur a décerné l’Ordre du Cèdre. Itinéraire d’une journée qui est venue couronner une semaine faste pour le Liban, le sport en général et le basket-ball en particulier. Hier lundi, 15h : ils sont des centaines de jeunes, garçons et filles, à avoir envahi le bâtiment de l’aéroport et ses abords, venus de tous les coins du Liban, en autobus, en voitures et pour certains en deux-roues. Ils sont nu tête ou en casquette ; ils portent fièrement des drapeaux libanais et laissent éclater leur joie, mêlant pêle-mêle les noms de leurs héros, qu’ils crient à tue-tête : Doumiaty, Vogel, Chidiac, Khatib, Fahd, Moussa... Pas de politique ici, le sport est roi et les fans ses loyaux sujets. Yasser Hajj, le capitaine de la team, tient à la main le trophée remporté de haute lutte dans la métropole chinoise. Il le brandit devant la foule et c’est le délire. Pensez donc : une récompense acquise de haute lutte, face à des équipes représentant des pays plus grands, plus puissants, qui n’ont pas connu la guerre. Et cette finale opposant un David de trois millions d’habitants à un Goliath d’un milliard deux cents millions d’âmes. Bien sûr, dira-t-on, c’est dans la Bible seulement que le petit vient à bout du géant. Hélas !... Une victoire pour les Arabes «C’est une grande, une belle victoire, et pas pour le seul Liban, mais aussi pour tous les pays arabes que vous allez représenter, pour la première fois dans l’histoire, aux championnats du monde appelés à se dérouler l’an prochain à Indianapolis, aux États-Unis.» C’est par ces mots que le chef de l’État a accueilli la sélection libanaise, au palais de Baabda. Il y avait là, outre les joueurs, leur entraîneur John Newman, le ministre de la Jeunesse et des Sports Sebouh Hovnanian, le président de la commission parlementaire de la Jeunesse et des Sports Émile E. Lahoud, le président du Comité olympique libanais le général Souheil Khoury, les membres au grand complet du cabinet du ministre, le président de la fédération de basket Jean Hammam, flanqué de ses deux adjoints Mahmoud Dib et Jaoudat Chaker ainsi que des autres membres de la fédération : Ernest Chidiac, Walid Kurdy, Michel Tannous, Nabil Nasrallah et Nader Basmeh. Qui d’autres ? Roland Tabet, directeur de la fédération, cheikh Pierre el-Daher, PDG de la chaîne de télévision LBC, les présidents des principaux clubs sportifs du pays : Antoine Choueiri (Sagesse), Hicham Jaroudy (Club sportif), Raymond Behlock (Champville), Michel Aziz (Tadamon), Youssef Zarzour (Annibal Zahlé), le père Charbel Akiki (Markaziya), Garabed Djejelian (Antranik). Après avoir salué une à une toutes les personnes présentes, le président Lahoud a déclaré, s’adressant aux membres de la sélection : «Tous les Libanais étaient de cœur avec vous, tout au long de ce championnat. Vous avez été admirables dans votre prestation, votre présence sur le terrain, votre sens de la discipline, votre excellent esprit sportif. Vous avez concrétisé un rêve que les Libanais n’ont jamais cessé de caresser, celui de parvenir à un championnat du monde, de jouer face à des équipes internationales. Cet exploit, vous l’avez réalisé grâce à votre foi en votre patrie, votre dévouement, vos sacrifices. Vous concrétisez l’image de ce pays, petit de par sa superficie mais tellement grand de par les capacités de ses enfants, son rôle dans son environnement arabe et mondial». «Le Liban, a conclu le chef de l’État, est fier de chacun de vous. Nous félicitons les responsables de la sélection – coach, adjoints, dirigeants et joueurs. En signe d’appréciation de tout ce que vous avez réalisé au cours de ce championnat d’Asie, je décerne à la sélection du Liban les insignes de commandeur de l’Ordre national du Cèdre». Le geste d’al-Walid M. Jean Hammam a remercié le chef de l’État pour son geste et pour tout le soutien qu’il n’a cessé de prodiguer à l’équipe et à la cause du sport libanais en général, avant de lui remettre la coupe remportée à Shanghai. John Newman a tenu lui aussi à remercier le président Lahoud et à lui remettre la médaille qu’il a remportée et qui récompense son titre de meilleur entraîneur de ce championnat. Un mot de circonstance devait en outre être prononcé par l’un des membres de l’équipe, l’Américain Joseph Vogel. Au cours de cette audience, le député Émile E. Lahoud devait annoncer que le prince al-Walid ben Talal ben Abdel-Aziz lui avait téléphoné pour lui demander de transmettre ses félicitations à l’équipe libanaise et lui annoncer qu’il avait décidé d’offrir à ses membres ainsi qu’aux dirigeants une récompense de 500 millions de livres libanaises. M. Lahoud a remercié l’émir, affirmant : »Le prince al-Walid s’est constamment tenu aux côtés du Liban, dans toutes les occasions. Aussi, son geste vient-il confirmer l’attachement qu’il n’a jamais cessé de manifester à notre pays».