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Actualités - CHRONOLOGIES

Union européenne - Paris et Berlin prônent une PAC orientée - vers l’environnement et la sécurité alimentaire

La France et l’Allemagne souhaitent réorienter la Politique agricole commune (PAC) vers l’environnement et la sécurité alimentaire en «rendant obligatoire un mécanisme communautaire de modulation ou de dégressivité des aides», selon un texte commun des deux pays publié hier. La ministre allemande de l’Agriculture et de la Consommation Renate Künast et son homologue français Jean Glavany ont cosigné une tribune libre en ce sens, à paraître dans le quotidien Le Monde daté de mardi et dont le texte a été diffusé par le ministère français de l’Agriculture. «L’Allemagne et la France ont décidé d’appliquer au niveau national le système de modulation facultatif des aides. Nous voulons aller plus loin et rendre obligatoire à l’échelle de l’Europe un mécanisme communautaire de modulation ou de dégressivité des aides», écrivent les deux ministres. Seuls quelques pays membres ont pour l’instant recours à ce système facultatif autorisé par les accords de Berlin sur la PAC en 1999, qui permet de consacrer davantage de fonds au développement rural (impliquant une agriculture respectueuse de l’environnement et de la sécurité alimentaire). Le nouveau mécanisme communautaire, qui devra faire l’objet d’une proposition de la Commission et d’un débat entre les États membres, pourrait «prendre une forme progressive dans le temps et prendre en compte les situations spécifiques des régions», proposent les deux ministres. La réorientation doit «s’appuyer sur le mécanisme fondamental du basculement de l’effort budgétaire, depuis les aides directes de marché liées à la production, vers (...) l’environnement, le développement rural, la qualité, le bien-être des animaux», détaillent M. Glavany et Mme Künast. «La priorité de la PAC doit être de produire mieux, pas de produire plus», résument les deux ministres. «Cette réorientation ne peut attendre», insistent-ils, prônant «un débat sur la réorientation des soutiens de la politique agricole vers le développement rural et l’agriculture extensive». Les deux ministres souhaitent à la fois «encourager» l’agriculture biologique pour qu’elle «représente une plus grande part de la consommation», et l’agriculture «conventionnelle pour qu’elle augmente ses standards de production en matière de qualité d’environnement et de protection des animaux». «Toutefois, il ne s’agit pas de refaire, dans la précipitation, une réforme complète de la PAC», tempèrent les deux ministres dont le texte avait déjà été partiellement publié dans le quotidien allemand Südeutsche Zeitung de samedi. M. Glavany (PS) et Mme Künast (Verts), qui justifient leur volonté de réforme par le «profond désarroi des consommateurs causé par les crises alimentaires récentes», plaident par ailleurs en faveur d’un régime d’étiquetage permettant une «traçabilité sans faille dans la chaîne de production». Pour réduire la dépendance de l’Europe envers les importations de produits génétiquement modifiés, les deux ministres proposent en outre d’encourager la production des protéagineux (sojas, pois...) en Europe. «Il conviendrait à cette fin de consolider le régime fiscal favorable aux biocarburants (...), de pouvoir utiliser la jachère pour produire des protéagineux», avancent notamment les deux ministres. Leur initiative confirme une amélioration progressive dans les rapports franco-allemands, moteur historique de la construction européenne, après le conseil agricole de Bruxelles en février qui avait viré à l’affrontement entre les deux pays sur la gestion financière de l’épidémie de la vache folle. La France est le plus grand bénéficiaire net de la PAC, avec 2,6 milliards d’euros (2,3 milliards de dollars) en 1999. L’Allemagne, en revanche, est le plus gros contributeur net, avec 4,3 milliards d’euros (3,8 milliards de dollars).
La France et l’Allemagne souhaitent réorienter la Politique agricole commune (PAC) vers l’environnement et la sécurité alimentaire en «rendant obligatoire un mécanisme communautaire de modulation ou de dégressivité des aides», selon un texte commun des deux pays publié hier. La ministre allemande de l’Agriculture et de la Consommation Renate Künast et son homologue...