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Actualités - CHRONOLOGIES

Commerce - Mike Moore veut éviter un échec « à la Seattle » - L’OMC exhorte ses membres à sortir - de l’ornière les préparatifs de Doha

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a exhorté hier solennellement ses 142 États membres à passer des propositions et consultations aux négociations constructives s’ils veulent sortir de l’impasse et avoir quelques chances de lancer un cycle commercial ambitieux à la conférence ministérielle de Doha (Qatar) en novembre. Le directeur général Mike Moore avait engagé en janvier des consultations intensives pour encourager le lancement d’un cycle à Doha. Hier et aujourd’hui à Genève, avant de se séparer pour la pause estivale, les ambassadeurs devaient faire un point qui se présente plutôt sous la forme d’une longue liste de divergences. Le président en exercice du Conseil général (exécutif), l’ambassadeur de Hong Kong Stuart Harbinson, et Mike Moore ont lancé une série d’avertissements lourds de sens : – les pays membres sont encore loin d’un accord sur ce qu’ils veulent décider à la conférence de Doha. – la plupart des principaux dossiers commerciaux sont l’objet de désaccords. – l’engagement et la volonté politiques des capitales sont requis. – les ambassadeurs doivent revenir en septembre à Genève avec des positions nouvelles plus souples, permettant d’établir un programme de travail déjà bien mis au point avant la réunion ministérielle au Qatar. Sinon, ont-ils encore averti, on risquera l’échec à Doha, un deuxième en deux ans après celui de Seattle, qui discréditera pour des années l’OMC comme forum de négociation. Cela pousserait à des replis protectionnistes ou de négociations commerciales par groupes de pays. M. Moore a clairement parlé d’un «danger» pour les échanges internationaux à l’heure où le ralentissement économique se fait sentir dans les principales économies du monde. «La situation est fragile, et sans générosité, sans bonnes manières et sans bonne volonté, le processus pourrait imploser et devenir ingérable (...). Si nous revenons à Genève (en septembre) avec des positions inchangées, je crains le pire», a prévenu M. Moore lors d’une conférence de presse. «Doha ne peut être une simple négociation de routine», a expliqué Mike Moore, relevant que les questions opposant les membres «ne deviendront pas plus plus faciles l’an prochain, l’année suivante, ou toute autre année». «Il y a un ralentissement global, a-t-il encore ajouté, cela ne devrait pas être ignoré». Un nouveau cycle qui supprimerait toutes les barrières commerciales «reviendrait à ajouter (le poids de) plusieurs Chines à l’économie mondiale», a-t-il plaidé. Selon le directeur général, ce qui a changé positivement depuis Seattle, c’est plus de transparence intérieure, et une conscience plus large de l’importance du développement et de la mise en œuvre des accords de l’Uruguay Round signés en 1994 pour les pays pauvres. Ces derniers estiment en avoir peu bénéficié et avoir été contraints de payer des coûts exorbitants pour s’y adapter. Un autre point positif est le large accord euro-américain pour le lancement d’un cycle de négociations commerciales. La phase de consultations, ont averti MM. Harbinson et Moore, doit laisser place à des négociations engageant les capitales. L’exercice des consultations séparée sur chaque dossier a montré ses limites, et il faut maintenant négocier sur les possibles échanges de concessions entre secteurs de négociations. Interrogé sur l’attitude des grandes puissances (États-Unis, Union européenne, Japon), M. Moore a jugé légitime de prendre en compte leurs besoins comme ceux des autres partenaires, notamment parce qu’ils totalisent 60 % des importations mondiales. «Ce n’est pas seulement l’étendue des différences qui est préoccupante, c’est la nature apparemment inflexible de certaines d’entre elles», a noté par ailleurs l’ambassadeur Harbinson. Alors que la mise en œuvre des accords commerciaux est le cheval de bataille des pays en développement, les normes environnementales sont chères aux Européens. Le tiers-monde y voit un protectionnisme déguisé contre leurs produits. Enfin, l’agriculture, sujet le plus brûlant, est un débat de fonds qui oppose avec passion les différents camps. D’autres divergences touchent la négociation de règles mondiales sur l’investissement et la concurrence.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a exhorté hier solennellement ses 142 États membres à passer des propositions et consultations aux négociations constructives s’ils veulent sortir de l’impasse et avoir quelques chances de lancer un cycle commercial ambitieux à la conférence ministérielle de Doha (Qatar) en novembre. Le directeur général Mike Moore avait engagé...