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Actualités - CHRONOLOGIES

Psychopathologie - Anorexie mentale, la maladie des trois « A »

Apparu en français, en 1589, le terme «anorexie» (mentale) du grec anorexia, qui signifie «manque d’appétit», désigne un trouble psychologique qui se traduit par une restriction, parfois dramatique, de l’alimentation. Fait bizarre, l’anorexie mentale ne s’accompagne que très rarement d’une perte d’appétit totale, même si l’anorexique invoque cet argument pour refuser toute nourriture. Trois symptômes, commençant par la lettre A, caractérisent cette maladie : l’anorexie (restriction volontaire de nourriture), l’amaigrissement (de 15 % par rapport au poids antérieur du sujet) et l’aménorrhée (absence de règles, l’arrêt des menstruations pouvant précéder la perte de poids). État pathologique bizarre, l’anorexie mentale n’intervient pas négativement sur l’activité de sa victime. Les anorexiques se disent en pleine forme, faisant souvent preuve de dynamisme et d’allant exceptionnels. Jusqu’au moment où le manque de nourriture et d’hyperactivité finit par mettre leur vie en danger. Souvent des décès surviennent chez les anorexiques après un gros effort, d’autant plus que le fait que ces malades conservent un dynamisme incroyable, l’entourage autant que les sujets eux-mêmes mésestiment les limites de leur endurance. Un rapport bizarre L’anorexie mentale s’accompagne d’un rapport à la nourriture très étrange. Ses victimes limitent au maximum leur alimentation mais très souvent elles gardent un très grand intérêt pour les aliments et ce qui les concerne. Il arrive même qu’elles s’occupent de cuisine, suivent à la lettre conseils et recettes culinaires, organisent agapes et repas auxquels les autres se délectent pendant qu’elles n’y touchent presque pas. La crise anorexique peut être passagère, après un événement traumatisant, tel que deuil, divorce, perte d’un être aimé, échec professionnel ou affectif. Ou encore s’associer à des crises de boulimie. Pour certains spécialistes, d’ailleurs, ces deux états pathologiques sont très fréquemment associés (près de 50 % des cas). Le fait que l’anorexie mentale survienne à l’adolescence laisse supposer qu’il existe un lien entre les deux. À la puberté, en effet, de nouvelles pulsions apparaissent, difficiles à maîtriser ou à gérer. Selon les psychiatres, l’anorexie mentale serait une tentative irraisonnée de maîtriser ce corps, dont certaines réactions et manifestations échappent à leur volonté comme à leur maîtrise. Le désir acharné de maigrir ne serait alors qu’une tentative irraisonnée de domination sur le corps et ses mutations. Le rôle de l’entourage «La vision de l’anorexie mentale serait erronée si elle se limitait au seul examen du malade», déclarait un célèbre psychiatre. Insinuant ainsi l’importance des relations familiales dans la survenue de ce trouble. L’entourage, en effet, est obligatoirement impliqué dans l’évolution de l’anorexie. L’acquisition de l’autonomie qui marque cette période de la vie se révèle aussi difficile pour la famille que pour l’adolescent. Les manipulations de la famille et principalement de la mère sont fréquentes. Celles qui concernent l’alimentation sont habituelles et connues. Dans certains cas, le «chantage nutritionnel» en ferait partie. Au moins à l’éclosion du processus morbide. Quelle est la part de responsabilité familiale dans la survenue de l’anorexie ? Aucune réponse nette et claire n’est jusqu’à présent apportée à cette question. Certains caractères communs se retrouvent plus souvent chez les familles d’anorexiques : perfectionnisme exacerbé, dépendance affective majeure, rigidité de principes, souci de plaire durant l’enfance... Mais peut-on établir un lien entre certaines constantes, très fréquentes par ailleurs dans toute société, et la survenue de cette maladie mentale ? Les spécialistes, toutefois, soulignent qu’il s’agit souvent d’enfants que l’on n’a jamais écoutés vraiment. Des enfants auxquels on ne s’est jamais vraiment intéressés. «Car, en fait, ils ne posaient pas de problème», rétorquent les adversaires de ce point de vue. «Une enfance surprotégée, peu de liens avec l’extérieur, un climat familial où les enfants n’existent que pour combler ambitions et attentes de leurs parents finissent par créer une telle dépendance affective que l’autonomie s’avère impossible. Les enfants tentent alors de la substituer avec les moyens qu’ils possèdent, et à leur manière...».
Apparu en français, en 1589, le terme «anorexie» (mentale) du grec anorexia, qui signifie «manque d’appétit», désigne un trouble psychologique qui se traduit par une restriction, parfois dramatique, de l’alimentation. Fait bizarre, l’anorexie mentale ne s’accompagne que très rarement d’une perte d’appétit totale, même si l’anorexique invoque cet argument pour...